RESTITUTION DU JOURNAL DE MARCHE ILLUSTRE D’ANDRE ROUSSEL

 

 

I

 

 

Montée au front - Bataille de Charleroi - Retraite - Bataille de la Marne

 

 

05 août - 12 septembre 1914

 

 

 

Nous proposons ci-dessous une mise en contexte des 16 photographies prises par André Roussel (1887-1988), brigadier de la 3e batterie du 43e RAC, durant les six premières semaines de la guerre. Celles-ci font partie des 131 clichés confiés par sa famille à l'Historial de la Grande Guerre de Péronne (voir : André Rouxel combattant photographe du 43e RAC).

 

Elles s'associent à un parcours qui débute le 5 août par la montée en ligne de son unité vers la Belgique, suivie du premier contact avec l'ennemi près de Charleroi entre les 20 et 23 août, puis de la retraite et enfin de la reprise de la marche en avant du 6 au 12 septembre (Bataille de la Marne).

 

Afin de contextualiser au mieux les clichés, nous avons ici opté pour la retranscription littérale du Journal des marches et opérations de la 3^e batterie du 43^e RAC (Mémoire des hommes – Portail culturel du ministère des Armées (SHD 26 N 981/12). Celui-ci offre par la qualité de sa rédaction, non seulement des précisions utiles d’un point de vue chronologique comme géographique, mais aussi sur les activités et conditions de vie des combattants. Il est ainsi à noter que les multiples mises en position des pièces d'artillerie face à l'ennemi, menant parfois à des engagements meurtriers, sont un aspect dont ne rendent pas compte les photographies et qu'il nous est apparu utile de mettre en valeur pour mieux cerner le parti-pris du regard du photographe.

 

En effet, celles-ci s'associent exclusivement à la longue marche de 600 km parcourus par voie terrestre, en un même mouvement, par les 175 hommes et 165 chevaux de la 3^e batterie du 43^e RAC, et ce en un long convoi de 18 voitures hippomobiles chargées de plus de 13 tonnes de matériel, sur des routes encombrées par la marche des unités d’infanterie.

 

Les premières prises de vue sont réalisées au lendemain du débarquement de la batterie le 7 août 1914 en gare de Poix-Terron (Ardennes). Elles immortalisent le stationnement de l’unité à Blavaines (Ardennes) les 8-12 août 1914 (2 clichés), puis sa montée sur le front Belge par la route (3 clichés pris probablement le 18 août entre Chimay et Sivry-sur-Rance).

 

Aucune photographie ne rend compte du premier engagement du 43^e RAC dans la bataille de Charleroi (20-23 août), et deux seulement du long périple de retraite de plus de 270 km qu’effectue la 3^e batterie du 24 août au 5 septembre. Celui-ci s’achève à Bouchy-Saint-Genest (Marne) d’après le JMO régimentaire, mais se prolonge peut-être jusqu’à Nogent-Sur-Seine (Aube) pour certains éléments, comme le laisse entendre une photographie du fonds Roussel, titrée Nogent-Sur-Seine. Dernière ville de la retraite.

 

La reprise de l’offensive du 6 au 12 septembre (Bataille de la Marne), donne lieu à une courte série de 9 clichés pris dans les temps de ravitaillement et de bivouac et où transparaît pour la première fois l’esprit de camaraderie existant entre combattants.

 

Pour cette période allant du 5 août au 12 septembre 1914, nous ne disposons pas du JMO du 1^er groupe dont relève la batterie, ce dernier étant commandé jusqu’au 15/03/1916 par le chef d’escadron Marie Joseph Henri de Miribel (1867-1946). Nous avons à l’opposé, puisé quelques éléments dans le JMO de la 1^ère batterie, le JMO de la 2^e batterie et le JMO du 43^e RAC, concernant la composition de l’unité, car ils offrent, malgré encore quelques lacunes, des précisions sur le mouvement des officiers en son sein.

 

Au 5 août 1914 la composition de la 3^e batterie du 43^e RAC est de 3 officiers, 16 sous-officiers, 156 brigadiers et canonniers, 167 chevaux. Elle est commandée par le capitaine d’active Cyriaque Arsène Paul Emile Leullier (1873 - 1954) avec comme adjoints le lieutenant d’active Alfred François Louis Stouff (1879 - 1963) et le lieutenant de territoriale Eugène Jacques Julien Halphen (Paris 1880 - Paris 1964). Le lieutenant Stouff est affecté à l’Etat-major du 1^er groupe dès le lendemain du départ, le 06/08/1914, mais pour quelques jours seulement durant lesquels il est remplacé par le lieutenant d’active Béliard. Il réintègre en effet la batterie dès le 10/08/1914. Le lieutenant Halphen passe quant à lui le 10/08/1914 à la 1^ère batterie, remplacé par le lieutenant de réserve Canet en provenance de l’Etat-major du 1^er groupe et ce jusqu’au 18/08/1914.

 

Un évènement majeur survient le 23/08/1914, jour où le capitaine Leullier gravement blessé à Hanzinelle est évacué. Lorsqu’il réintègre le régiment le 23/03/1915, il ne rejoint pas la 3^e batterie, mais le dépôt en tant que commandant de la 72^e batterie et ce jusqu’au 15/08/1917 avec périodes de convalescence.

 

Ce même 23 août 1914 c’est le lieutenant Stouff qui prend le commandement de la batterie qu’il conserve jusqu’à la fin de la guerre, nommé au grade de capitaine à titre temporaire le 20/09/1914.

 

Seuls quelques rares clichés portent dans leur légende une mention nominative permettant d'individualiser certains combattants. Nous renvoyons pour toute précision à l'index des noms de personnes figurant dans les légendes des clichés, enrichi lorsque cela est possible, d'une courte notice biographique.

 

 

 

MONTEE EN LIGNE 07 – 20 août 1914

(retranscription littérale du JMO SHD 26 N 981/12)

 

 

05/08/1914 - L’unité quitte le quartier Decaen à 21 h pour s’embarquer à la gare Ouest-Etat (Caen).

 

06/08/1914 - Départ du train 3h49.

 

07/08/1914 - Arrivée à Poix-Terron (Ardennes) à 2h [trajet 450 km durée 22h]. La batterie se rend par voie de terre de Poix-Terron à Balaives (Ardennes) [trajet : 10 km]

 

08/08/1914 - 12/08/1914 - Exercices de services en campagne autour de Balaives.

 

         Balaives. Notre premier cantonnement le 5 août 1914 (2PHO2712)

[8-12 août 1914 Balaives (Ardennes) stationnement de la 3^e batterie du 43^e RAC]

 

Balaives 10 août 1914. Les hommes de la 9^e pièce devant la maison du boulanger (2PHO2752)

[8-12 août 1914 Balaives (Ardennes) stationnement de la 3^e batterie du 43^e RAC]

 

13/08/1914 - Départ de Balaives 15h pour se rendre à Boulzicourt (Ardennes) [trajet 6 km].

 

14/08/1914 - Exercices de services en campagne autour de Boulzicourt.

 

15/08/1914 - idem. Un homme évacué (Daigert). Départ de Boulzicourt à 16h pour Neuville-lès-This (Ardennes) [trajet : 15 km].

 

16/08/1914 - Départ à 6h et arrivée à Eteignères (Ardennes) à 19h [trajet : 30 km]

 

17/08/1914 - Départ à 3h, arrivée à Villers-la Tour (Belgique) [trajet : 28 km]

 

18/08/1914 - Départ à 4h, arrivée à Renly [Renlies (Belgique)] à 14h (trajet : 24 km). La batterie perd le lieutenant Canet qui avait été classé à la batterie à la date du 10 août en remplacement de M Halphen passé à la 1^ère [batterie].

 

19/08/1914 - Départ à 4h, arrivée à 16h à Gerpinnes [Belgique)] [trajet : 32 km].

 

Itinéraire restitué de la 3^e batterie du 43^e RAC du 07 au 20 août 1914 (fonds de carte Michelin)

 

         En Belgique août 1914 – Sur la route de Chimay à Rance. (2PHO2650)

[18 août 1914, au nord de Chimay (Belgique), sur la N53 (Chaussée de Mons)

montée de la 3^e batterie du 43^e RAC vers Renlies]

 

En Belgique août 1914 – Sur la route de Chimay à Rance. (2PHO2711)

[18 août 1914, au nord de Chimay (Belgique), sur la N53 (Chaussée de Mons)

montée de la 3^e batterie du 43^e RAC vers Renlies]

 

En Belgique août 1914 – Colonne d’infanterie doublant le ravitaillement du 43^e artillerie

sur la route de Chimay à Rance (2PHO2654)

[18 août 1914, au nord de Chimay (Belgique), sur la N53 (Chaussée de Mons)

montée de la 3^e batterie du 43^e RAC vers Renlies]

 

 

 

BATAILLE DE CHARLEROI 20 - 23 août 1914

(retranscription littérale du JMO SHD 26 N 981/12)

 

 

20/08/1914 - Départ à 6h arrivée à Chamborgneau [Sud-ouest de Châtelet (Belgique)] à 9h30 [trajet : 7 km]. Départ de Chamborgneaux 16h. Le groupe va bivouaquer à l’ouest de Binches [Les Binches à Presles au sud d’Aiseau-Presles (Belgique)] pour être prêt à occuper une position et coopérer à la défense des passages de la Sambre [trajet : 5 km].

 

21 août1914 - 6h La batterie est en position au sud de Pont-du-Loup [sur la Sambre à l’est d’Aiseau-Presles (Belgique)], bivouac à Villers-Potery [Villers-Poterie à Gerpinnes (Belgique)] [trajet : 8 km].

 

•22 août 1914 - En batterie au nord-ouest de Binches [Les Binches, hameau de Presles, à Aiseau-Presles (Belgique) [trajet : 4 km] pour appuyer l’attaque du Chatelet. En se retirant le Maréchal-des-logis chef [Gobet] est blessé et évacué le même jour. Marche en retraite sur Hanzine [Belgique], route toute la nuit [trajet : 14km].

 

•23 août 1914 - 16h occupation d’une position de batterie au nord-est d’Hanzinelle [Belgique]. 17h ouverture du feu.

La batterie a pris part tout l’après-midi du 23 août à l’attaque du village d’Hanzinelle. Le capitaine a ouvert le feu sur l’infanterie qui débouche à l’est du village. La batterie était peu défilée. Dès le réglage terminé, elle a été prise à partie par de l’artillerie allemande (lourde probablement). Au moment où le chef d’escadron s’est rendu compte que l’encadrement était trouvé, il a transmis l’ordre « Abritez-vous ».

Cet ordre ne pouvait évidemment impliquer une cessation du feu. La batterie a continué à tirer. Les obus allemands annonçant leur arrivée par un sifflement bien significatif, les hommes laissèrent passer la rafale et répondaient immédiatement par une rafale au commandement du commandant de batterie.

 

Itinéraire restitué de la 3^e batterie du 43^e RAC  20-25/08/1914

 

Le personnel avait conservé son sang-froid à tel point qu’une des pièces de la batterie a pu par suite du mauvais état du terrain, relever après chaque rafale. Malheureusement une salve au but a tué deux hommes [Boulnois et Noose], blessé le capitaine [Leullier], l’adjudant, chef de section [Latruffe], un chef de pièce [Boisson (maréchal des logis)] et neuf hommes [Boulen (maître pointeur), Duchesne, Desgarceaux, Bacquet, Guimard, Delabarre (2^e canonniers servant), David (2^e canonnier conducteur)] ; Gimard et David décèdent des suites de leurs blessures]. Ces pertes ont déterminé le lieutenant à faire entrer le personnel sous les tranchées qui avaient été préparées d’avance.

Le lieutenant commandant [le lieutenant Stouff prend le commandement de la batterie en remplacement du capitaine Leullier (évacué)], demande des récompenses pour :

1/ Pour la deuxième pièce toute entière [sous les ordres du maréchal des logis Petithomme] qui par sa présence d’esprit a pu prendre part aux tirs de la batterie malgré les difficultés signalées plus haut.

2/ Le lieutenant commandant la batterie demande pour le maître-pointeur Dève, la médaille militaire, motif : Est resté constamment à côté du lieutenant et du capitaine blessé, sans perdre un instant son sang-froid ; a rallié trois fois les hommes des pièces voisines pour abattre l’observatoire du capitaine qui servait de repère à l’ennemi, opération qui a dû être tentée une 4^e fois avec l’aide du lieutenant qui avait momentanément abandonné le capitaine dans la tranchée qui les abritait. D’ailleurs l’opération était nécessaire car immédiatement, le tir diminue d’intensité et le lieutenant peut envoyer un sous-officier prévenir le médecin et les brancardiers qui viennent aussitôt.

L’acte de courage du maître-pointeur Dève aurait été accompli avec autant de sang-froid par un gradé quelconque de la batterie, si ceux-ci n’avaient été en raison des pertes en gradés déjà subies, éloignés de la batterie par ordre du lieutenant.

19h On se prépare à une attaque de nuit sur Hanzinelle.

19h30 Amenez les avant-trains. Parc formé au centre du village d’Hanzinelle.

20h Hanzinelle sera défendu énergiquement s’il se produit une attaque de nuit. L’artillerie placera des pièces battant les débouchés de toutes les directions. La 3^e batterie place deux pièces à la route sud pour tirer sur la route de Maurialmé. Les deux pièces commandées chacune par deux sous-officiers sous les ordres du lieutenant commandant passent la nuit à la belle étoile ; le reste de la batterie et les avant-trains au parc à l’intérieur du village. 

 

 

RETRAITE 24 août - 5 septembre 1914

(retranscription intégrale du JMO SHD 26 N 981/12)

 

 

•24 août - 5h 1^er ordre : Réoccupez les positions de la vieille. 5h30 contre ordre : Formez le parc à Hanzine sortie sud du village. Malgré les pertes de la veille, le moral du personnel est excellent.

8h La batterie a été mise à la disposition du colonel commandant l’arrière-garde qui lui a donné comme mission de tirer sur l’ennemi quand il déboucherait d’Hanzine. Dès la mise en batterie, le lieutenant envoie un sous-officier agent de liaison auprès du colonel commandant l’arrière-garde (129) [129^eme RI sous les ordres du Colonel Salles]). Un autre se met en relation avec le bataillon de tirailleurs Algériens qui tient le bois à l’E. d’Hanzinelle. Il est chargé de prévenir le lieutenant de son mouvement de repli. Le chef des avant-trains reçoit l’ordre de reconnaître un itinéraire à travers bois, direction cloches de Maurialmé, la sortie d’Hanzinelle pouvant être barrée par l’ennemi. La batterie occupe une position au défilement de l’homme à cheval, à l’est d’Hanzinelle. Cette position avait déjà été occupée la veille par des batteries chargées de remplir la même mission. La mise en batterie se fait posément mais dès que le commandant de la batterie prend place sur son poste d’observation, l’artillerie ennemie ouvre le feu sur lui avec une seule pièce (à obus à balles). La batterie a perdu la veille, le capitaine, l’adjudant, un chef de pièce et l’avant-veille, le maréchal-des-logis-chef. La préparation du tir s’effectue tranquillement sous le commandement du maréchal-des-logis Chapaux. Il est impossible au commandant de la batterie d’ouvrir le feu, l’ennemi s’obstinant à rester à l’intérieur du village. Le commandant de l’arrière-garde donne l’ordre d’amener les avant-trains. Cet ordre a été transmis aux avant-trains pendant l’absence momentanée du chef des avant-trains. Celui-ci reconnaissant un itinéraire pour quitter la position au dernier moment. Les avant-trains étaient sous le commandement de deux brigadiers. Les avant-trains se sont dirigés sur leurs pièces précipitamment pendant que le lieutenant descendait de son observation. Mais le chef des avant-trains avait repris la situation et les avant-trains au pas. Les conducteurs pied à terre, l’ennemi venant d’ouvrir un tir d’efficacité.

Les sous-officiers présents ont fait preuve du plus grand sang-froid et malgré les rafales, les 10 arrière-trains ont été accrochés. La batterie s’est mise en route au pas, conducteurs pied à terre. Malheureusement le dernier caisson suivi de son canon a accroché un arbre au tournant d’un bois. Au même instant, un coup heureux pour l’ennemi abattait l’attelage de derrière, blessait un conducteur et tuait un servant [Viandier].

Le chef de pièce s’était probablement blessé au genou en se jetant à terre pendant une rafale. Malgré cela la voiture continuait par suite de la vitesse acquise à rouler, lorsqu’elle a rencontré la voiture déjà arrêtée. Au même moment l’ennemi allongeait son tir pour atteindre les avant-trains. Depuis déjà quelques instants la compagnie d’arrière-garde soutien d’artillerie commandée par un sous-lieutenant, avait effectué son mouvement de replis mais le lieutenant n’ayant pas été prévenu du départ du bataillon de sénégalais qui tenait le bois, avait cru pouvoir attendre encore et se disposait à occuper une position dans le ravin à l’Est d’Hanzinelle et se préparait à bombarder Hanzine, lorsque le chef d’escadron commandant le groupe [commandant de Miribel (chef d’escadron du 1^er groupe)] qui dans la traversée de Domvau [Donveau (Belgique)], avait été prévenu qu’une de ses batteries était restée en position, la rejoignait et lui donnait l’ordre de suivre.

L’ordre était impératif, la batterie ignorait à ce moment qu’un canon manquait à l’appel. Le lieutenant commandant n’en a été prévenu que pendant la traversée de Domvau [Donveau]. Il était trop tard pour chercher à le reprendre.

Direction de retraite : Morialmé [à Florennes (Belgique)], Fraire [à Walcourt (Belgique)], Vaugenay, Silerieux [à Cerfontaine (Belgique)].

16h Au passage le groupe composé des 2^e et 3^e batteries est requis par M. le général commandant une brigade du 18^e corps qui commande l’arrière-garde de ce corps d’armée avec mission de contrebattre l’artillerie ennemie qui tire sur le 123^e d’infanterie. Mise en batterie nord de la côte 262 [Bois de Rowelet au Nord-est de Cerfontaine].

20h Départ de la côte 262. Itinéraire Herpion, Fourbechies [à Froidchapelle (Belgique)], Rance [Sivry-Rance (Belgique)], Epe [Eppe-Sauvage(Nord)]. [trajet : 45 km]

 

          Août 1914 – Belgique. En retraite (2PHO2737)

[Prise de vue effectuée au nord de Chimay (Belgique), sur la

N53 (Chaussée de Mons) ? ; voir : 18 août 1914 montée vers Renlies]

 

  Itinéraire restitué de la 3^e batterie du 43^e RAC du 24 août au 5 septembre 1914 (fonds de carte Michelin)
 

25/08/1914 - En retraite sur Fourmies, bivouac à Fourmies [Nord]. [trajet : 17 km]

 

26/08/1914 - de Fourmies à la Capelle [Aisne]. [trajet : 14 km]

 

27/08/1914 - Fontaine-sous-Vervins [Fontaines-lès-Vervin, (Aisne)] 16 h tir systématique sur zone de 1000 m de profondeur sur infanterie aux environs de La chaussée. [trajet : 14 km]

 

28/08/1914 - Combat de Puisieux [Puisieux-et-Clanlieu (Aisne)]. La batterie ouvre le feu à 13h30 et cesse à 19h après avoir fait un changement de position à 16h. Cantonnement à Sains [Sains-Richaumont (Aisne)]. [trajet : 17 km]

 

29/08/1914 - Bertaignemont [Landifay-et-Bertaignemont (Aisne)] 9 h En position près de Landifray pour coopérer à l’attaque de Bertaignemont. Bivouac à Landifray. N’ayant pas la carte de la région, la rédaction primitive a été légèrement erronée. A 3 h départ de Sains dans la direction de Faucouzy [Monceau-le-Neuf-et-Foucauzy] Camprimelles. 9h en batterie à l’ouest de Landifray près de la ferme de Saint-Rémy. 9h30 tir sur les lisières de Bertaignemont. 11 h à 1250 toute l’artillerie concentra un feu violent sur les lisières de Bertaignemont. Ce tir cessa à 18h. L’attaque échoua et le tir est repris pour empêcher l’ennemi de déboucher. Vers 17h une nouvelle attaque réussit. Les échelons ont été pendant l’après-midi sous le feu de l’artillerie de gros calibre. La 3^ème batterie n’a subi aucune perte, bien que, pour des raisons impossibles à expliquer, elle ait été (au moment où elle amenait les avant-trains après le recul à bras des arrière-trains) soumise à de violentes, mais peu nombreuses rafales et cela à l’entrée de la nuit. 19h45 bivouac sur place. [trajet : 10 km]

 

30/08/1914 - Bertaignemont [Landifay-et-Bertaignemont]. En position à l’ouest de Bertaignemont, ferme, pour appuyer l’attaque sur le village de Joncreuse. L’infanterie se replie dès les premiers coups de canon de l’artillerie ennemie et toute la division bat en retraite par la ferme de Tarcy. 17h bivouac à Montigny-Sur-Crécy [(Aisne)]. [trajet : 15 km]

 

31/08/1914 - Départ de Montigny à 3h. 10h en batterie au de Berthaumont-Cel [Barenton-Cel (Aisne)] 3^e batterie à droite, grand défilement. 18h le groupe fait partie de l’arrière-garde et part avec la 9^e brigade sur Laon. [trajet : 9 km]

 

01/09/1914 - Sur Laon. Marche de nuit traversée de Laon vers 4h30 6H un repos de trois heures est donné et on repart dans la direction de Fismes [Marne]. Bivouac Courlandon-sur-Marne [Courlandon (Marne)]. [trajet : 48 km]

 

02/09/1914 - Départ 1h. Arrivée à Brouilly [Marne] 13h. Bivouac. [trajet : 23 km]

 

03/09/1914 - Départ 2h30. Direction Châtillon-sur-Marne [Marne] pour passer les ponts. 10h la batterie qui doit protéger le passage des ponts se met en batterie à l’est de Châtillon-sur-Marne. 11h elle ouvre le feu sur une batterie ennemie qui tire sur la route de Guzles [Cuisles (Marne)] à Châtillon et qui gêne considérablement l’écoulement des troupes au passage des ponts à Châtillon (Port-à-Binson). Cette batterie n’était pas défilée et dès la première salve de réglage à 4400 b elle dessine le mouvement d’amener les AT. 4800 C – 5500 L. Par 1 5500 et régressif jusqu’à 5100. Les observateurs de la batterie, le lieutenant commandant et l’aspirant Chapaux ont le plaisir de constater la galopade désordonnée des avant-trains. Il est probable que les pièces n’ont pas été accrochées. En tous cas le résultat était atteint, puisque cette artillerie avait immédiatement cessé le feu.

11h20 Amenez les avant-trains. La batterie passe le pont sans incident.

14h Grand halte au hameau de Clos Davaux [à Leuvrigny (Marne)].

16h Rassemblement à 16h en formation à l’est du moulin Nantay [à Leuvrigny (Marne)].

18h Reconnaissance au nord de Cerseuil [à Mareuil-le-Port (Marne)]. Mise en batterie de deux pièces à la lisière du village pour participer à la défense des ponts et empêcher l’attaque à Mareuil-le-Port.

22h Départ de Cerseuil, bivouac près du moulin Nantay [à Leuvrigny (Marne)]. [trajet : 25 km]

 

04/09/1914 - Départ 1h par Igny-le-Jard [Igny-Combligny (Marne)], Orbais [Orbais-l’Abbaye (Marne)], Bièvre [à La Chapelle-sous-Orbais (Marne)]. Arrivée à 12h, bivouac. [trajet : 23 km]

18h Reconnaissance et occupation d’une position à la côte 234 à l’entrée de la nuit : tir systématique sur la ferme des Anglous, l’infanterie ennemie se portant à l’attaque de nos avant-postes qui tiennent la ferme des Puisarts et les bois à l’est.

20h Bivouac à Bièvre [à La Chapelle-sous-Orbais (Marne)].

 

05/09/1914 - Départ à 3h par Fromentières, Le Thoult [Le Thoult-Trosnay (Marne)], La Villeneuve-lès-Charleville, arrivée à Saint-Genest [Bouchy-Saint-Genest (Marne)] à 21h. [trajet : 46 km].

On communique aux troupes les renseignements suivants : L’armée russe a battu l’armée autrichienne de Galicie lui faisant de nombreux prisonniers, les Allemands ont pris quatre corps d’armée en Belgique pour les envoyer à la frontière russe. En ce moment ils masquent leurs mouvements par tous les moyens possibles. Les armées qui ont pénétré en France sont dans une situation aventurée. La veille on a lu aux troupes un ordre général concernant la discipline au feu et la conduite générale des troupes en route (chapardage).

 

 Nogent-sur-Seine, septembre 1914.  Le Rendez-vous de chasse d’Henri IV.

Maison historique. (2PHO2644) ; Dernière ville pendant la retraite. (2PHO2652)

 

 

BATAILLE DE LA MARNE 6 - 12 septembre 1914

(transcription littérale du JMO SHD 26 N 981/12)

 

 

06/09/1914 - Départ 3h. Formation de rassemblement au nord de Saint-Genest [Bouchy-Saint-Genest (Marne)]. A 5 h on communique aux troupes l’ordre suivant : Aujourd’hui 6 septembre, l’armée française appuyée à gauche par l’armée anglaise, s’attaquera à la 1^ère armée allemande sur tout le front. La bataille durera probablement plusieurs jours, mais de son résultat peut dépendre la 1^ère partie de la campagne. L’attaque commencera à 6h.

6h en surveillance au nord de Saint-Genest [Bouchy-Saint-Genest (Marne)] pour appuyer l’attaque sur Saint-Bon et Villouette [Saint-Bon (Marne)]. 9h Le groupe se porte en avant et va occuper une position aux environs de la côte 191 sud-est d’Escadres [Marne].

15h le groupe doit appuyer l’attaque sur Montceau-lès-Provins[Marne] ; en position au nord-est de Saint-Bon.

•16h Ouverture du feu sur les lisières Ouest de Motceau-lès-Provins. Tir systématique, l’artillerie ennemie ayant été signalée dans la direction du cimetière de Montceau. La batterie de tir n’a pas souffert du tir de l’artillerie ennemie mais l’échelon de combat a été atteint par les projectiles de 150 qui ont tué un homme (Patry), blessé un autre (Durozay) [2^èmes canonniers conducteurs] et tué dix chevaux. 17h30 Un agent de liaison de l’artillerie divisionnaire porte l’ordre de se porter en batterie pour empêcher l’attaque d’Escadres. Les avant-trains sont accrochés sous les rafales mais le général commandant à Saint-Bon donne l’ordre de reprendre les positions. L’ordre est exécuté mais la batterie ne tire pas.

20h15 Départ pour Bouchy-le-Repos [Bouchy-Saint-Genest (Marne)] où le groupe bivouaque. [trajet : 15 km]

 

07/09/1914 - Départ 2h30. 4h30 En position côte 191 au sud-est d’Escadres et tirs systématiques sur les lisières des bois. 7h-9h tirs sur les lisières et les bois à l’ouest de Courgivaux [Marne]. 17h arrivée à Neuvy [Marne], bivouac. [trajet : 10 km]

 

08/09/1914 - Départ 6h15. La 5^e Division continue la poursuite de l’ennemi par Joiselle, Maclaunay, L’Echelle [l’Echelle-le-Franc à Montmirail (Marne)], Corrobert [Marne]. Occupation d’une position à 18h30 et tir sur la route de Vauchamps à Montmirail on couche sur les positions. [trajet : 13 km]

 

09/09/1914 - 4h30 ouverture du feu sur les lisières ouest de Montmirail. 7h continuation du mouvement en position au sud de Corrobert à 13h. 17h marche sur Verdon, arrivée à 18h30 Reconnaissance sur la côte 192. La position n’est pas occupée. Bivouac à 20h30 Verdon [Marrne]. [trajet : 10 km]

 

 

Itinéraire restitué de la 3^e batterie du 43^e RAC du 06-13/09/1914 (fonds de carte Michelin)

 

10/09/1914 - Prêt à partir à 5h, départ 7h. Passage de la Marne à Passy-sur-Marne [Aisne], bivouac à Passy-sur-Marne [trajet : 21 km]

 

11/09/1914 - Continuation de la poursuite. En position à la côte 243, 2 km nord-est d’Aougny [Marne] 18h tir sur Lagerie [Lagery (Marne)]. 20h retour à Aougny, bivouac [trajet : 26 km].

 

•12/09/1914 - Continuation du mouvement. Temps affreux pluie et vent. 10h en position aux environs de la côte 92 [sud de Thillois ? (Marne)] tir sur les bois à l’ouest de Champigny [Marne] et sur les pentes ouest. Un blessé (brigadier Guedon), 22h bivouac à Gueux [Marne] [trajet : 24 km].

 

       La Marne, septembre 1914. Bivouac du 43^e d’artillerie. Le ravitaillement. La soupe et la corvée de patates.

Le 2^e à gauche est le MdL Hémry, le 3^e Henri Larcher. (2PHO 2763)

 

La Marne, septembre 1914.

Bivouac. (2PHO 2696)

 

     Septembre 1914. L’adjudant vétérinaire Ballière et un groupe de camarades (2PHO 2693)

 

Marne. Septembre 1914. Groupe de servants devant un fourgon (2PHO 2750)

 

La Marne septembre 1914. Ravitaillement de la 5^e Division. (2PHO2769)

 

  

La Marne, septembre 1914. Zouaves faisant la pause. (2PHO2764)

 

La Marne, septembre 1914. Zouaves doublant une colonne de ravitaillement. (2PHO2736)

 

      La Marne, septembre 1914.Turcos défilant sur une route.(2PHO2736)

 

La Marne septembre 1914, Turcos défilant sur une route.

Vue prise de sur un fourgon. (2PHO2655)

 

 

 

 

    Fonds André Roussel (2PHO 2669), cliché non situé non daté (annotation hors contexte)

[Eté 1914, le 1^er à partir de la gauche est Henri Larcher cf. 2PHO 2763, le 2^e est le brigadier André Roussel]

 

 

 

Accéder ci-dessous à suite de la

 

RESTITUTION DU JOURNAL DE MARCHE ILLUSTRE D’ANDRE ROUSSEL

 

II

Front de l'Aisne

secteur de Saint-Thierry, 13 septembre - 9 decembre 1914

secteur de Pontavert-Berry-Bac, 10 décembre - 22 janvier 1914

 

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Index des noms de personnes figurant dans les légendes des clichés