Caen, quartier d'artillerie Claude Decaen, caserne du 43e RAC le 2 août 1914 (coll. verney-grandeguerre)
Cette page est consacrée à l'organisation du 43e régiment d'artillerie, unité au sein de laquelle René Verney est affecté en tant que médecin aide-major du 1er août 1914 au 14 mars 1918. On y trouve des informations générales ainsi que des éléments sur l'évolution de son état-major. La page suivante est consacrée à l'organisation de son service médical (voir : L'équipe médicale du 3/43 RAC) .
Le 43e RA, unité d'artillerie de la 3e région militaire (Rouen), créée dans le cadre de la loi du 24 juillet 1909 à partir d'éléments des 11e et 22e régiments d'artillerie, est tout d'abord stationné à Rouen, caserne Jeanne d'Arc et Versailles, camp de Satory.
Dès avril 1914, le régiment d'artillerie de campagne proprement-dit (43e RAC) formant l'artillerie divisionnaire de la 5e division d'infanterie (AD5), dont l'effectif en tant de guerre est porté à près de 1 650 hommes, est rassemblé à Caen pour occuper un tout nouveau cantonnement : le quartier d'artillerie Claude Decaen où se déroule sa mobilisation le 2 août 1914 (voir : 43e RAC de Rouen à Caen 1911-1940).
Parallèlement, le dépôt de Versailles concentre plus de 1 800 hommes également mobilisés sous l'uniforme du 43e, répartis entre un groupe de renforcement, un escadron territorial d'étapes, plusieurs batteries de dépôts et un ensemble de sections d'approvisionnement en munitions (cantonnements au Camp de Satory, rue Neuve, rue d'Angivillers, rue Sainte-Sophie et rue Sainte-Victoire). Ces unités qui constituent alors la réserve régimentaire tant en hommes qu'en chevaux et qu'en matériel, prennent rapidement part aux combats dans des secteurs du front et des missions qui leur sont propres. Tout au long du conflit, viendront s'y adjondre parfois temporairement d'autres éléments spécialisés (batteries d'artillerie lourde, d'artillerie de tranchée) agissant également sous l'uniforme du 43e régiment d'artillerie.
Il convient ainsi de souligner que l'ouvrage bien connu Historique du 43e régiment d'artillerie de campagne, campagne 1914-1919, ne rend compte que de l'action de l'AD5 durant le conflit, mais que le recensement qu'il effectue des pertes régimentaires s'étend à l'ensemble de ces unités rattachées au 43e régiment d'artillerie (voir : Base Mémoire des hommes : le 43e RAC Indexé !).
Aussi pour offrir un panorama le plus complet possible du parcours des hommes ayant combattu sous l'uniforme du 43e régiment d'artillerie, ses différentes composantes sont présentées dans les lignes suivantes. L'unité régimentaire de base étant la "batterie" désignée par un numéro spécifique (batteries n°1 à 9 ; 21 à 23 ; 43 ; 51 à 54 ; 61 à 63 ; 72 et 110e) ou la "section" pour les unités d'approvisionnement nous les aborderons successivement dans cet ordre.
Historique du 43e RAC consultable sur Gallica
-Batteries n°1 à 9 : 43e RAC (1er, 2e et 3e groupes) - AD5
Le 43e RAC constitue le régiment d’artillerie divisionnaire de la 5e division d’infanterie (AD5) qui a pour affectation organique aux côtés de la 6eDI, le 3e corps d’armée (subordonné à la 5e Armée en août 1914).
En tant qu’artillerie divisionnaire, il a pour mission d’assurer le soutien des régiments d’infanterie de la 5e DI en termes de préparation et d’accompagnement des actions et de protection.
La 5e DI est commandée par le général Mollard jusqu’au 31 août 1914. A cette date elle est placée sous le commandement du général Mangin devenant "La division Mangin". Le général Roig-Bourdeville lui succède à compter du 4 juin 1916 et ce, jusqu’au 1er juin 1920.
LECOC Louis, Pages héroïques de la 5e Division d'infanterie, Paris S.T.D.I.S, 1918
(coll. verney-grandeguerre)
La 5e DI est composée en août 1914 de régiments mobilisés dans la circonscription de la 3e Région Militaire (Rouen) :
-9e brigade : 39e RI (Rouen) et 74e RI (Rouen)
-10e brigade : 36e RI (Caen) et 129e RI (Le Havre)
-Eléments divisionnaires : 7e régiment de chasseurs à cheval (un escadron – Evreux) et 43e RAC (Caen)
Seuls les 74e RI et 43e RAC resteront attachés à la 5e DI de la mobilisation à l’armistice. En juillet 1915 le 39e RI est affecté à la 130e DI, le 274e RI (régiment de réserve du 74e - casernement Caen) intègre alors la 5e DI.
En mai 1917, suite aux mutineries des régiments, le 36e RI est incorporé au sein de la 121e DI et le 129e RI au sein de la 69e (voir Chemin des Dames et mutineries à la 5e DI). Le 5e RI (casernement à Paris - dépôt à Falaise) intègre alors la 5e DI, suivi pour un temps du 114e bataillon de chasseurs alpins (de juin à novembre 1917).
Enfin, en novembre 1917 le 224e RI (régiment de réserve du 24e - casernement à Caen) intègre à la 5e DI peu de temps avant la dissolution du 274e (décembre 1917).
Souain (Marne), camp de Darolles, mars-mai 1918
Groupe des grenadiers d’élite du 74e RI 2e bataillon, au centre le sous-lieutenant Gaugry
(Album R. Verney p. 198)
Pour appréhender dans le détail l'organisation interne d'un régiment d'artillerie de campagne tel que l'AD5 (composition, instruction, service au combat), nous renvoyons au Règlement provisoire de manoeuvre de l'artillerie de campagne approuvé par le ministre de la guerre, le 8 septembre 1910 (Titres I à VII). Celui-ci, constitue en effet une source essentielle permettant de faciliter l'interprétation des clichés de l'album de R. Verney et leur contextualisation à partir des Journaux des marches et opérations (JMO) régimentaires. Nous nous sommes appuyé sur son édition de 1910, pour effectuer la présentation propre au 43e RAC que nous développons ci-dessous.
Règlement provisoire de manoeuvre de l'artillerie de campagne
approuvé par le ministre de la guerre, le 8 septembre 1910 (Titres I à VII).
Edition en 4 volumes, Paris, Henri Charles-Lavauzelle ed. 1910 (coll. verney-grandeguerre)
Le régiment est placé sous les ordres d’un état major dont un lieutenant-colonel ou colonel assure le commandement assisté de six officiers qui encadrent un effectif de 1 620 hommes assurant le service de 36 pièces de 75 mm modèle 1897 dont la répartition s'organise très précisément.
Le régiment se décompose en trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75, les neuf batteries régimentaires, numérotées de manière continue de 1 à 9 se répartissant ainsi :
-1er groupe : batteries n°1,2,3 ;
-2eme groupe : batteries n°4,5,6 ;
-3eme groupe : batteries n°7,8,9
Chaque groupe disposant de 12 pièces d'artillerie, est placé sous les ordres d'un commandant chef d'escadron assisté de 6 à 7 officiers (officier observateur, commandant de groupe d'échelons, officier ou sous-officier d'approvisionnement, officier de liaison, médecin, vétérinaire). Une quinzaine d'hommes s'adjoignent à l'état-major : ordonnances, médecin auxiliaire, brigadiers infirmier ou brancardier, boucher et conducteurs de 4 voitures hippomobiles (voiture médicale, fourgons à bagages, voiture à viande).
Le 3e groupe comprend ainsi précisément en août 1914, 541 hommes dont 16 officiers et 525 sous-officiers et canonniers (source JMO régimentaires), alors qu'en mars 1917 il compte 600 hommes (source JMO service de santé divisionnaire).
Chaque batterie est placée sous les ordres d'un capitaine et de 2 officiers (lieutenant ou sous-lieutenant) disposant d'environ 170 hommes, sous-officiers et hommes du rang, canonniers servants ou canonniers conducteurs.
Chaque batterie dispose de 44 canonniers servants "cs" répartis au sein de deux sections qui assurent individuellement la mise en batterie de deux pièces de 75. Chaque pièce est placée sous les ordres d'un sous-officier (adjudant, maréchal des logis chef ou maréchal des logis) accompagné d'un ou deux brigadiers, et servie par 5 hommes du rang : pointeur ou maître-pointeur, chargeur et tireur (servants de pièce), pourvoyeur et déboucheur (servants de caisson).
Canon de 75 côté gauche roue enlevée Canon de 75 côté droit
Planches extraites du Règlement provisoire de manoeuvre de l'artillerie de campagne (Titre IV, fig. 1 et 2)
Bois de Gernicourt (Aisne), décembre 1914 - mars 1915
2e section de la 9e batterie 75 en action, les servants chargent la pièce
(Album R. Verney p. 32) à l'extrême droite maréchal des logis Estard
(Album R. Verney p. 33)
Près de 80 hommes, canonniers conducteurs ou "cc", pourvoient à la manoeuvre et à l'entretien des 23 voitures hippomobiles attelées composant chaque batterie, ainsi qu'au soin des 132 chevaux de trait qui y sont attachés (soit 69 voitures et 396 chevaux par groupe).
Les chevaux du 3e groupe du 43e RAC
Abrevoirs à Lucheux (Somme),15 juin 1915 (Album R. Verney p. 61)
Les chevaux du 3e groupe du 43e RAC
Wanquetin (Pas-de-Calais), grande halte, 16-17 juin 1915 (Album R. Verney p.68)
Harnachement 43e Régiment d'artillerie, Campagne 1914-1915 (lieu non dentifié).
(Carte-photo - coll. verney-grandeguerre)
Pour assurer le mouvement de la batterie montée de 75 sur pied de guerre, le personnel est réparti en 9 pelotons de pièce, chaque pièce comprenant plusieurs types de voitures hippomobiles (voture-canon, voiture-caisson, forge, fourgon, fourragère...) qui permettent, en tout lieu, le déplacement des hommes, armes, munitions, matériel et vivres. La dotation initiale embarquée pour quatre canons de 75 (chaque pièce pesant 1,14 tonne), étant de 1 248 obus répartis entre avant-trains et caissons (au total de plus de 8,736 tonnes de munitions), ce qui correpond à 312 coup par pièce.
Parc de batterie (incomplet) formé le 9 septembre 1911 dans la cour de "l'Hôtel de Rouen" à [...]
Au premier plan à gauche et au centre quatre caissons avec leurs avant-trains, à droite un fourgon,
au second plan au centre, quatre canons et leur avant-trains, un caisson à droite et à l'arrière plan à droite un fourgon.
(Photographie originale - coll. verney-grandeguerre)
Chacune des quatre premières pièces attelle deux voitures à avant-trains l'un doté d'un canon, l'autre d'un caisson à munitions (a), la 5e pièce attelle 2 voitures-caissons, l'ensemble constituant la batterie de tir placée sur la ligne de feu (soit 10 voitures hyppomobiles : 4 voitures-canon et 6 voitures-caisson à munitions embarquant un total de 672 obus).
Brévillers (Somme), juin 1915, 3e groupe du 43e RAC,
attelage de six chevaux tractant une voiture de pièce de 75
(Album R. Verney p. 58)
(a) Voiture-caisson (avant-train et caisson) modèle 1897
(vue avant) (vue arrière)
Planches extraites du Règlement provisoire de manoeuvre de l'artillerie de campagne (Titre IV, fig. 9 et 10)
Caisson en batterie, planche extraite du Bois de Gernicourt (Aisne), février 1915
Règlement provisoire de manoeuvre de l'artillerie de campagne canon de 75 et son caisson en batterie
(Titre IV, fig. 11) (Album R. Verney p. 30)
Les 6e et 7e pièces attèlent chacune trois voitures-caissons (a), la 8e pièce attelant la forge (b), le chariot de batterie (c) et un caisson pour armes portatives.
(b) Forge modèle 1876 (c) Chariot de batterie pour matériel de 75 modèle 1833
Planches extraites du Règlement provisoire de manoeuvre de l'artillerie de campagne (Titre IV, fig. 15 et 14)
Une 9e pièce attèle le train régimentaire qui comprend un charriot fourragère (d) et trois fourgons à vivres (e).
(d) Charriot fourragère modèle 1900 (e) Fourgon modèle 1887
Planches extraites du Règlement provisoire de manoeuvre de l'artillerie de campagne (Titre IV, fig. 19 et 18)
Wanquetin (Pas-de-Calais), 16-17 juin 1915 (Album R. Verney p.10)
Officiers du 3e groupe du 43e RAC à proximité d'un fourgon modèle 1887,
destiné au transport des bagages de l'état-major (cantines nominatives servant ici de siège)
L'ensemble (formé des 6e-9e pièces) constitue le groupe des échelons de combat, normalement positionné avec les avant-trains des pièces d'artillerie et caissons, à 500m environ en arrière de la ligne de feu. La stabilisation du front mène au positionnement des échelons dans des sites souvent plus éloignés et mieux adaptés à un stationnement de longue durée. C'est de ce point généralement simplement dénommé "Les échelons" placé sous les ordres d'un lieutenant ou sous-lieutenant, que s'effectue avec les six caissons des 6e et 7e pièces, embarquant 576 obus, l'alimentation de la batterie en munitions, ces échelons régimentaires étant eux-mêmes alimentés par les sections de munitions de parc du corps d'armée, elles mêmes approvisionnées par le grand parc d'armée (voir infa : Unités d'approvisionnement).
Echelons du 3e groupe du 43e RAC
Ferme de Longvoisin à Ventelay (Marne), janvier-mai 1915
(Album R. Verney p. 47)
-21e, 22e et 23e batteries - Groupe de renforcement du 43e RAC : AD53 et 243e RAC
Le 43 RAC possède un groupe de renforcement (21e, 22e et 23e batteries, chacune dotée de 4 pièces de 75), principalement composé de réservistes encadrés par des éléments d'active (soit environ 550 hommes). Ce groupe connait durant tout le conflit, un parcours totalement indépendant du reste du régiment et s'associe à celui de la 53e division d'infanterie (voir JMO 43e RAC 1er groupe de renforcement).
Mobilisé à Versailles (Ecole maternelle de la rue Neuve) et placé tout d'abord sous le commandement du chef d’escadron Adrien Moïse Mendès-Bonito, il forme en effet, en août 1914, le 1er groupe du groupement constituant l'artillerie divisionnaire de la 53e division d'infanterie (mobilisée dans la 3e région, la 53e DI fait partie du 4e groupe de divisions de réserve) (voir JMO AD 53 sur mémoire des hommes).
Outre ses éléments issus du 43e RAC, le groupement de l'AD 53, dispose des groupes de renforcement des 22e RAC (24e, 25e et 26e batteries) et 11e RAC (27e, 28e et 29e batteries), qui forment respectivement ses 2e et 3e groupes. A partir du 18 septembre 1915 le 1er groupe est placé sous les ordres du chef d’escadron Louis Clément Joseph Girard (1869-1934) auquel a été confié, dès août 1914, le commandement de la 23e batterie du 43e RAC.
Le 1er avril 1917, le groupement constitue le 243e RAC, unité nouvellement créée et qui conserve jusqu'à la fin du conflit, sous les ordres du lieutenant-colonel Gustave Georges Ernest Victor Crousse (1873-1946), son affectation en tant qu'AD 53. Les 21e, 22e et 23e batteries du 43e RAC, agissant désormais sous l'uniforme de la nouvelle unité, constituent le 1er groupe du 243e RAC (voir JMO) dont le chef d'escadron Girard conserve le commandement. Les 2e et 3e groupes sont parallèlement composés des éléments issus des 22e et 11e RAC (voir JMO 243e RAC).
Lors de la dissolution du 243e RAC, le 25 janvier 1919, le 1er groupe est reversé 43e RAC, rejoignant le dépôt de Caen le 5 février 1919 (voir historique régimentaire du 243e RAC).
Sur le front occidental avec la 53e division d'infanterie
journal de Louis Clément Joseph GIRARD, témoin du 1er groupe de renforcement du 43e RAC
(coll. verney-grandeguerre)
On doit à l'ancien chef d'escadron du groupe de renforcement du 43e RAC, le commandant Louis Girard, une restitution détaillée du parcours de l'unité au travers de ses mémoires, publiées dans un ouvrage en quatre volumes ayant pour titre : Sur le front occidental avec la 53e division d'infanterie. (I, Paris, Berger-Levrault, 1932 ; II, Besançon, Sequana et III, Paris, Brodart et Taupin eds., s.d. (éditions posthumes) ; IV, Compiègne, Imprimerie du progrès de l'Oise [1938], ce dernier volume n'étant pas directement de la main de l'auteur, mais mis en forme in mémoriam par un groupe d'anciens officiers du 243e RAC).
Témoignage capital sur le parcours du groupement de renforcement du 43e RAC, la qualité et la précision du récit trouve sa source même dans la démarche de son auteur (cf. volume IV, p. 369) :
"Je me suis appliqué à noter scrupuleusement, au jour le jour, et parfois heure par heure, les événements, les on-dit, les récits et causeries des poilus, des camarades et des chefs, leurs réflexions, leur état moral du moment. Ces notes, écrites sur des carnets de poche (12) et à peu près indéchiffrables pour tout autre que moi-même, ont été simplement mises au net. Des suppressions ont été faites. Rien n'y a été ajouté. Il faut trouver dans ces pages le récit sans prétention de ce que fut la guerre pour un groupement d'artillerie ayant su garder jusqu'à l'armistice, malgré les pertes et les mutilations, malgré les apports successif d'un sang plus jeune, l'esprit qui l'avait animé à la mobilisation."
En complément, les archives départementales du Calvados conservent un lot documentaire inédit (cote 1J/42/9) issus d'un officier du 1er groupe de renforcement du 43e RAC : la correspondance adressée à ses parents entre le 30 juillet 1914 et le 22 mars 1915 par le sous-lieutenant de réserve Maurice Alliot (1889-1990) centralien, affecté la 21e batterie d'août 1914 à l'automne 1916.
Pour en terminer, nous nous permettons de signaler que le 243e RAC compte dans ses rangs en 1918 le capitaine de réserve Joseph Laniel (1889-1975), officier issu du 27e régiment de dragons affecté au début du conflit à l'état-major de la 53e DI, puis à partir du 16/03/1918, au commandement des 22e et 25e batteries du 243e RAC (cf. reg.matric visionneuse p.219). On doit à ce futur député du Calvados, membre du Conseil national de la Résitance (1943) et Président du Conseil (juin 1953 - juin 1954), un livre de souvenirs : Jours de gloire et jours cruels, Paris, Presses de la Cité, 1971, dans lequel il évoque son passage au sein du régiment (pp.55-62) et notamment durant l'offensive allemande au nord de compiègne, la mort glorieuse du chef d'escadron Georges Marie Perreau commandant du 3e groupe du 243e RAC, le 11 juin 1918 à Mélicocq (Oise).
Capitaine du 243e RAC, boyau des téléphonistes, PC d'artillerie n°1.
[Capitaine Georges Marie Perreau, commandant le 3e groupe du 243e RAC,
Le-Chemin-des-Dames, Moussy-Verneuil, PC Istrie, 18/09/1917;
photographie du Colonel Crousse (cf. Girard III, p. 211) ?]
(tirage photographique original coll. verney-grandeguerre)
In folio édité en hommage à Henri Robert Bignon (1896-1918),
sous-lieutenant au 243e RAC,3e groupe, 29e batterie ( cf. reg. matric.) mort pour la France.
Tué à l’ennemi le 9/06/1918 à Samson commune d’Elincourt (Oise), sa batterie étant alors positionnée sur le plateau de la cote 166 au nord d’Elincourt, en bordure de la commune de Chevincourt
(voir historique régimentaire p. 20 ; JMO 243e RAC ; Girard vol. IV, p. 220).
(Stern gr. - coll. verney-grandeguerre)
Hommes du 243e RAC, Haut-Rhin (correspondances datées d'août 1918).
(Cartes-photos - coll. verney-grandeguerre)
Cendrier commémoratif de la guerre 1914-1918 aux armes du 243e RAC
(faïence signée "FM" - coll verney-grandeguerre)
-43e batterie de 90 du 43e RAC - 270e RAC
De la même manière, par décision ministérielle n°2978 3/3 du 6 mars 1915, une batterie du 43e RAC (43e batterie, dépôt de Versailles, 170 hommes environ), forme avec deux autres batteries, l’une du 22e RAC et l’autre du 11e RAC un groupe équipé de canons de 90mm. Rattaché au 43e RAC et placé sous le commandement du chef d'escadron Delalleau, ce groupe a un lui aussi un parcours bien distinct du reste du régiment durant tout le conflit (voir 43e RAC, JMO 43e batterie de 90).
Destiné, après un entrainement au camp de Mailly, à former le 2e groupe de l’AD 151, il rejoint le Détachement d'Armée de Belgique puis le 36e Corps d'armée, intégrant tout d'abord l'ADT 87 accompagné d'un groupe issu du 10e RAC, puis à compter du 4 mai 1915 et successivement, l’AD 45, l’AD 153, l’AD 152 enfin l’AD 45.
Le 1er septembre 1915 les deux groupes renforcés d'un groupe du 29e RAC forment l’ADT 81 et prennent tout d'abord position en Artois dans le secteur de Bully-Grenay.
Le 1er avril 1917 lors de la création du 270e RAC (AD 81), les 1er et 2e groupes constituent le 1er et le 2e groupes du nouveau régiment (respectivement 41e, 42e, 43e batteries et 44, 45, 46e batteries), associés à un troisième groupe issu du 58e d’artillerie (47e, 48e et 49e batteries). Ils sont désormais équipés de pièces de 75 : voir historique régimentaire du 270e RAC.
In memoriam Louis Ernest Prosper Alexandre Girard (classe 1905 reg. matric.),
2e canonnier conducteur, 43e RAC, 43e batterie de 90, mort pour la France à Brielen (Belgique).
Mortellement blessé alors que son unité (groupe Delalleau) est engagée
depuis le 26 mai au sein de l'AD45 au nord-ouest d'Ypres (voir situation de la position).
(carte mortuaire Imp. Chenel, J. Demare successeur, Caen - coll verney-grandeguerre)
-51e, 52e, 53e et 54e batteries de 155 Long de Bange : 1er RAP et 103e RAL
Nous manquons d'information sur la présence réelle d'hommes du 43e RAC au sein des 4 batteries de 155 Long de Bange appartenant au régiment à compter du 15 juillet 1915 : 51e et 52e batteries (6e groupe), 53e et 54e batteries (7e groupe). Comme en témoignent le JMO de la 52e batterie et le JMO de la 53e batterie ces deux dernières (chacune constituée d'environ 250 hommes et de 4 pièces de 155L) sont en effet respectivement formées à partir des batteries n°4bis et 23 du 1er régiment d'artillerie à Pied. Le 31 octobre 1915 alors qu'elles sont toujours positionnées en Artois, les quatres batterie de 155L du 43e RAC sont dissoutes et rejoignent le 103e régiment d'artillerie lourde constitué le lendemain, et dont elles forment dès lors respectivement ses 7e, 8e, 27e et 28e batteries (voir JMO du 103e RAL et JMO de son 6e groupe)
Canonniers du 1er régiment d'artillerie à pied (Artois, juillet-octobre 1915 ?),
parmi ces hommes figure Paul Depoorter, 1er RAP, 23e batterie,
alors affecté au 43e RAC, 53e batterie, 7e groupe.
(Carte-photo - coll. verney-grandeguerre)
-61e, 62e et 63e batteries de dépôt
La connaissance de la composition et du parcours de ces trois unités (mobilisant un total d'environ 550 hommes) reste incomplète. Batteries de réserve, d'instruction et de passage, elles sont affectées au dépôt régimentaire, tout d'abord à Versailles en 1914, puis au début de 1915, à Saint-Cloud (caserne Sully), et enfin, quelques mois plus tard et ce jusqu'à la fin du conflit à Caen (quartier Claude Decaen).
Correspondance depuis Versailles du 15/08/1914 Correspondance depuis Versailles du 21/08/1914
adressée par Arthur Marcel Bruneaux adressée par Louis-Aimable Panchout
43e RAC, 62e batterie (classe 1904 reg. matric.) 43e RAC, 63e batterie (classe 1901 reg. matric.)
(cartes postales - coll. verney-grandeguerre)
Correspondance depuis Versailles datée du 03/11/1914
avec cachet du 43e RAC 62e batterie
(carte postale - coll. verney-grandeguerre)
Correspondance depuis Saint-Cloud datée du 02/02/1915
par Charles Wiart, 43e RAC, 62e batterie.
(Carte postale - coll.verney-grandeguerre)
Correspondance depuis Saint-Cloud datée de février 1915
adressée par André Edmond Vard, 43e RAC, 63e batterie (classe 1913 reg.matric.).
(Carte postale LL - coll.verney-grandeguerre)
Correspondance depuis Caen du 22/04/1915 Correspondance depuis Caen du 16/08/1915
adressée par Louis Léon Pichois adressée par Charles Arthur Hoquerelle
43e RAC, 63e batterie (classe 1916 reg.matric.) 43e RAC, 61e batterie (classe 1910 reg.matric.)
(Cartes postales - coll.verney-grandeguerre)
Correspondance adressée depuis Caen datée du 10/02/1916
par Marcel Carpentier, 43e RAC, 62e batterie 2e pièce (classe 1917 reg.matric.)
(Carte-lettre E. Jouffroy, Beaune - Déposé - coll.verney-grandeguerre)
Correspondance depuis Caen, oblitération du 05 septembre 1917
adressée par Victor Segur, 43e RAC, 62e batterie, 3e pièce (classe 1908 reg. matric.)
(carte postale - coll. verney-grandeguerre)
-2e escadron territorial d'étapes et 72e batterie de dépôt
Le 2e escadron territorial d'étapes du 43e RAC, parfois dénommé "Groupe territorial du 43e RAC" dans les registres de matricules, est une unité composée d'hommes mobilisés âgés de 35 à 45 ans. Constitué le 22/12/1914, il est placé sous les ordres de 2 officiers (Capitaine Pujol, Lieutenant Ducange) et dispose de 205 hommes de troupe provenant des 11e, 22e et 43e RAC tout d'abord cantonnés au camp de Satory à Versailles et mis en subsistance à la 62e batterie du 43e RAC.
L'escadron est ensuite cantonné à Saint-Cloud du 17/01/1915 au 23/02/1915, puis intégré au Détachement d'Armée de Belgique (8e Armée, puis 36e corps d'armée) stationnant du 25/02 au 31/08/1915 à Rexpoëde (Nord) touché en avril par une épidémie de typhoïde (voir : Base Mémoire des hommes : le 43e RAC Indexé !).
A sa dissolution à Caen, le 01/09/1915, ses effectifs provenant du 43e RAC sont versés à la 72e batterie du régiment (voir JMO de décembre 1914 à août 1915).
Correspondance depuis Versailles du 28/12/1914 Correspondance depuis Saint-Cloud du 29/01/1915
adressée par François Edmond Boury, coiffeur à Eu (Classe 1895 Reg. de matric.)
Groupe territorial du 43e RAC - 2e escadron d'étapes du 43e RAC
(Cartes postales - coll. verney-grandeguerre)
Cuisiniers du 43e RAC affectés au 2e escadron territorial d'étapes,
Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), janvier-février 1915.
Deux de ces hommes, bouchers de profession dans le civil, sont
Eugène Louis Pellerin (classe 1895 cf. reg. matric.), rédacteur du message écrit au verso,
accompagné d'Albert Henri Rendu (classe 1897 cf. reg. matric.)
(Carte-photo, coll. verney-grandeguerre)
Correspondance depuis Saint-Cloud du 22/02/1915 Correspondance depuis Caen du 13/03/1915
par Adrien Honorat Albert Lecoq(classe 1899 cf. reg. matric.) Groupe territorial du 43e RAC.
Blessé le 08/10/1915 à Bully-Grenay (Bully-les-Mines, Pas-de-Calais),
il semble à cette date affecté à la 43e batterie de 90 du 43 RAC intégrée à l'ADT81.
(cartes postales - coll.verney-grandeguerre)
Enveloppe postale avec cachet du 2e escadron d'étapes du 43e RAC (oblitération du 01/06/1915)
Correspondance adressée à son épouse par Désiré Amédée Beauclé,
charron puis charpentier à Rosay-sur-Lieure, Eure (classe 1896 cf. reg. matric.)
(coll.verney-grandeguerre)
La 72e batterie est une "batterie de dépôt" constituant tout au long du conflit une unité de réserve, d'instruction et de passage. Ainsi quelques mois après son incorporation le 15 avril 1917, le jeune Paul Jean André Thomman (Argenteuil 1898 - Argenteuil 1977) est affecté à la 72e batterie, 15e pièce, en tant que 2eme canonnier servant. Probablement en raison de sa réussite au concours d'entrée à l'Ecole centrale des Arts et manufactures, il sera le 25/12/1917, nommé aspirant à titre temporaire et alors affecté dans ce grade au 121e régiment d'artillerie (cf. registre de matricule).
A l'occasion d'une correspondance adressée le 17 juillet 1917 à ses parents, il évoque ses activités au dépôt de Caen qu'il vient de rejoindre huit jours auparavant : "garde assurée à la gare de Caen. Nous n'avons absolument rien fait, sauf de dormir dans un superbe Wagon de 1ère garé sur une voie près de la gare." ; "nous faisons le matin des batteries attelées à 6 chevaux et quand on est sur les caissons on a les boyaux secoués d'une jolie façon."
Correspondance de Paul Thomann (43e RAC, 72e batterie, 15e pièce) (classe 1918 cf. reg. matric.)
adressée le 19 juillet 1917 à ses parents depuis le dépôt du 43e RAC à Caen.
(carte de correspondance militaire - coll verney-grandeguerre)
-110e batterie de 240mm de tranchée du 43e RAC : 177e RAT
Le 23 juillet 1915 est créée à Bourges la 110e batterie de 240mm de tranchée du 43e RAC, mais les hommes la composant proviennent alors de diverses unités. Parmi les 3 officiers, 12 sous-officiers et 184 hommes du rang, on trouve ainsi des hommes issus des 43e, 14e, 22e, 52e et 58e RAC, mais aussi de l'artillerie coloniale (voir JMO de la 110e batterie de 240 T du 43e régiment d'artillerie). Partie de Bourges le 31 août 1915, elle est armée le 22 septembre et en position près d'Arras (Pas-de-Calais) dès le 24 septembre aux ordres de la Xe armée. Elle passe à la VIe armée le 27 novembre et rejoint Boves où elle est mise à la disposition de la 5e DI le 12 décembre et prend position dans le secteur de Frise (Somme). Passé au 1er CA colonial, 3e D.I.C. en février 1916, elle reste en position dans l'Amiénois avec diverses affectations jusqu'en mars 1917 poursuivant ainsi un parcours indépendant de son corps d'affectation d'origine, l'unité intégrant enfin le 177e régiment d'artillerie de tranchée en avril 1918.
-Sections d'approvisionnement en munitions : Parc et Grand parc d'artillerie
L'organisation