Guerre des gaz 1914-1918 à la 5e DI
La guerre des gaz
à la 5e Division d'infanterie
1914-1918
Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), juillet-octobre 1915
lt Jean muni d’un appareil Draëger
L'album de René Verney renferme un petit nombre de photographies permettant d'évoquer la lutte contre les gaz asphyxiants au sein de la 5e DI, à laquelle il est associé en tant que médecin régimentaire.
La lutte contre les gaz relève en effet de la direction du service de santé divisionnaire placé depuis le 2 août 1914 sous les ordres du Médecin-principal 2e classe Armynot-du-Châtelet, puis à partir du 26 février 1918 du Médecin major 1ere classe Viallet (voir : L'équipe médicale du 3/43 RAC).
La mise en contexte des clichés est ainsi favorisée par les informations contenues dans les JMO du service de santé de la 5e DI qui rendent plus précisément compte des dotations en moyens de protection, de la formation des troupes à leur usage, de l'organisation des secours apportés aux blessés et l'évaluation des pertes occasionnées par les intoxications (voir ci-dessous III : Relevés des JMO du service de santé de la 5e DI).
On peut alors en suivre l'évolution depuis les premières dotations en équipement de protection perçues fin mai 1915 et les premières attaques au chlore par vagues dérivantes subies à Neuville-Saint-Vaast au cours de l'été de la même année, puis en 1916, la mise en place progressive d'une organisation structurée des positions et l'étroit encadrement de la formation des troupes, enfin, au cours de l'été 1917, l'organisation de l'évacuation des intoxiqués suivie, au printemps 1918, de la définition d'une thérapeutique d'urgence appliquée aux nombreux blessés dus, dans le secteur de Champagne, aux attaques à l'Ypérite ou gaz moutarde.
Il faut dans ce cadre, attendre les mois de juin et juillet 1917, suite aux premières évacuations et décès enregistrés dans le secteur du Chemin des Dames, pour que les intoxications soient intégrées par le service de santé divisionnaire aux relevés des pertes, permettant ainsi d'évaluer l'impact direct de la "guerre des gaz" sur l'état de santé des combattants.
R. Verney quitte la 5e DI le 25 mai 1918 car affecté aux fonctions de médecin major du 24e RI. C’est donc à partir des sources issues de la la 6e DI que nous avons choisi de clore notre récit sans que cela ne porte atteinte à l’homogénéité des données pour les derniers mois du conflit, le 5e et 6e DI appartenant au 3e Corps d’armée.
I
De l'Artois à la Champagne (mai 1915 - mai 1918)
Les premières mesures de protection contre les gaz asphyxiants prises par le service de santé divisionnaire ont lieu alors que les unités sont en position sur le Front d'Artois (mai-octobre 1915) : dès le 27 mai distribution de pochettes anti-asphyxiantes aux régiments d'infanterie et le 8 juillet suivant, création d'un laboratoire d'analyse toxicologique des gaz rattaché au groupe des brancardiers divisionnaires.
Les clichés de l'album de René Verney complètent ici les informations livrées par le JMO du Service de santé, notamment sur les protections individuelles que les officiers du 3e groupe du 43e RAC perçoivent durant l'été. On peut ainsi identifier : des lunettes de divers types (cf. Album p. 83, 91), des pochettes porte-tampon (cf. Album p. 83), des cagoules et des masques (cf. Album p. 92), enfin des appareils respiratoires dont des appareil Draëger (cf. Album p.91). Si tampons et lunettes sont rapidement adoptés par les officiers dans leur panoplie de combat, la découverte des premiers appareils respiratoires, cagoules et masques donnent lieu, face à l'objectif, à des mises en scènes pittoresques.
Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), La Targette, 9e batterie, juillet-octobre 1915 (Album R. Verney p.83)
à gauche le lt Dommanget, à droite le cap. Berntzwiller avec, à leur ceinture, lunettes de protection et sachet pour tampon P2.
Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), juilllet-octobre 1915 (Album R. Verney p. 92)
à droite le lt Jean (muni d’une cagoule), à gauche le Dr Verney (muni d'un masque )
Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), juillet-octobre 1915 (Album R. Verney p. 91)
lt Raguet muni d’un appareil Draëger [à droite le lt Jean muni d'un appareil photographique]
Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), juillet-octobre 1915 (Album R. Verney p. 91)
lt Jean muni d’un appareil Draëger
Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), juilllet-octobre 1915 (Album R. Verney p. 91)
à gauche le Dr Verney équipé d'un appareil respiratoire, à droite le lt Jean muni d’un appareil Draëger
Un examen attentif des clichés de l'album permet de souligner qu'aucun homme de troupe ne semble alors bénéficier d'équipement individuel de protection.
Ainsi, lorsque le 2 octobre 1915, le 3e groupe du 43e RAC est pour la première fois confronté à une attaque par gaz asphyxiants, il est rapporté dans le JMO régimentaire que ceux-ci "gênent considérablement le service des pièces notamment à la 7e batterie. Le Maître pointeur Samson téléphoniste, resté à son poste malgré les gaz asphyxiants est emporté évanoui. Le maréchal des logis Duchemin et le Maître pointeur Leharivel de la même batterie, restent seuls à servir une pièce. Tout le reste du personnel est incommodé au point de ne pouvoir faire son service. Les dépôts de munitions sont particulièrement envahis par les gaz. Lorsque le service des pièces devient possible, la batterie ne peut encore y pénétrer et va se ravitailler au dépôt de la 8e".
Heureusement, lors de cette attaque, aucune perte ne semble être à déplorer au sein du groupe d'artillerie, les relevés des pertes enregistrées par le service de santé divisionnaire ne fait par ailleurs état d'aucun cas d'intoxication durant la présence de la 5e DI en Artois.
Au cours de la prise de position de la 5e DI sur le Front de la Somme (octobre 1915 - mars 1916), le JMO du service de santé divisionnaire rend compte des tentatives d'organisation du secteur en matière de lutte contre les gaz, alors qu'aucun cliché de l'album n'illustre cet aspect des combats.
Il est confirmé dès le 4 novembre que le service de santé est chargé de la lutte contre les gaz asphyxiants. Dans ce cadre, la formation du personnel en constitue l'une des actions les plus marquantes, notamment par la mise en place dès le 1er décembre 1915 de conférences, exercices en atmosphère chlorée et exercices d'application des baillons.
Des difficultés d'approvisionnement en matériel de protection sont pourtant soulignées notamment pour la dotation des premières lignes en baquets destinés à la préparation de solutions d'hyposulfite de soude qui par imprégnation des tampons et couvertures protègent du chlore et du brome. Néanmoins, dès le 7 janvier 1916 est effectué le remplacement des tampons P2 par des masques TN protégeant du phosgène. Ainsi, lors de l'attaque aux "gaz lacrymogènes" signalée le 28 janvier 1916, la troupe est munie du nouveau masque TN, aucune perte par intoxication n'étant enregistrée. Dès le lendemain, des tampons P2 (matériel définitivement réformé le 6 mars), sont employés à la protection des populations civiles de Chuignes et Proyart (Somme).
Durant la période de prise de position de la 5e DI sur Verdun (mars - juin 1916) si aucun cliché de l'album ne peut être une nouvelle fois mis en rapport avec la lutte contre les intoxications, le service de santé divisionnaire semble alors n'avoir qu'une implication limitée en terme d'action, se concentrant sur l'équipement du fort de Souville, siège du GBD5. En matière d'évolution du matériel de protection, les JMO révèlent néanmoins le remplacement début avril 1916 des masques TN par des masques M2 alors que les troupes sont déjà en position.
La situation évolue radicalement lorsque la 5e DI prend position sur le secteur des Eparges (juin 1916 - mars 1917).
Un rapport détaillé daté du 13 août 1916 sur l'organisation contre les gaz, décrit très précisément les moyens de protection à disposition sur le secteur occupé par la 5e DI, démontrant que désormais, la lutte contre les intoxications est matériellement parfaitement structurée.
Le service de santé se concentre sur les équipements de protection individuelle (désormais les appareils Tissot complètent l'arsenal défensif, tous les hommes sont dotés de masques M2 conservés dans un étui métallique) et la formation des troupes (exercices très réguliers de mise en place rapide des masques, passages en atmosphère chlorée).
Mouilly (Meuse), bois de l’hôpital Saint-Hyppolite, été 1916, (Album R. Verney p. 136)
Dr Verney équipé de l'étui métallique de masque M2
L'étui métallique de masque à gaz M2 fait ainsi partie avant l'automne de l'équipement du médecin aide-major Verney, bien que ces étuis ne soient que très rarement présents sur les clichés pris au cours de cette période. Il faut attendre le 28 janvier 1917 pour qu'il soit fait pour la première fois allusion à leur distribution aux corps de troupe de la 5e division.
Les équipements de protection collectifs (signaux d'alerte, protection des abris, matériel de désinfection du terrain) relèvent quant à eux du génie.
Mouilly (Meuse), bois de l’hôpital Saint-Hyppolite, PC Calonne,
Cloche de Mesnil-sous-les-côtes, été 1916 (Album R. Verney p. 140)
Cette cloche d'église positionnée tranchée de Calonne près du poste de secours, est l'une des quatre cloches dont dispose le secteur des Eparges pour répéter les signaux d'alerte aux gaz de l’avant (voir également : Album Valois BDIC VAL 210/050, VAL 210/049, VAL 210/052, VAL 210/051).
Aucune mesure particulière ne semble prévue pour l'évacuation des intoxiqués (voir le Plan du fonctionnement du service de santé en cas d'attaque rédigé en date du 17 juillet 1916 et le rapport relatif à l'organisation du service dans le secteur daté du 23 septembre 1916). Néanmoins, le 10 novembre des instructions spécifiques sont données pour la première fois aux personnels infirmier et brancardier sur les premiers soins à leur apporter.
Durant les premiers mois de la prise de position de la 5e DI sur le Chemin des Dames (mars-août 1917), l'entretien du matériel de protection, la formation et l'instruction des troupes se poursuit, mais les attaques de l'été au palite qui provoquent les premières pertes par intoxication, engage le service de santé à mettre en place des procédures d'évacuation spécifiques auxquelles répondent les premiers relevés des blessés et tués par gaz au sein des tableaux statistiques mensuels. Ils seront désormais systématiques.
Alors que le 17 juin les postes de secours sont dotés de perles d'éther et de poudre d'épicéa "en vue de la thérapeutique des intoxications", le 29 juin 1917, sont relevées les premières pertes par intoxication au sein de la 5e DI (3 hommes du 74e dont décédé à l'ambulance). Le 18 juillet, un décompte particulier des intoxiqués (blessés et tués) apparait pour la première fois dans les relevés mensuels des pertes enregistrées par le médecin divisionnaire. Du 7 juin au 17 juillet 1917 c'est un total de 49 hommes intoxiqués au palite qui sont ainsi évacués (dont 43 pour le seul 74e RI) parmi lesquels 11 succombent au sein des formations sanitaires divisionnaires (10 hommes du 74e RI et 1 du 274e RI), aucune perte par intoxication n'étant à déplorer en août.
Début juillet, on assiste à la distribution massive de masques Tissot petit modèle ainsi qu'à l'équipement des lits des ambulances de masques de protections. Parallèlement sont mises en place des procédures spécifiques d'évacuation alors que sont prévus les premiers exercices en chambre infectées au bromure de benzyle (cyclite). Une nouvelle fois rares sont les photographies permettant de révéler cet aspect des combats, le port de l'étui métallique de masque M2 sur quelques clichés en étant l'unique révélateur.
Brenelle (Aisne), cabane des offciers de la 7e batterie, avril 1917 (Album R. Verney p. 151)
à l'extrème droite le Dr Verney équipé de l'étui métallique de masque M2
Lorsque la 5e DI prend position sur le secteur de Saint-Quentin (septembre 1917-janvier 1918) le décompte des blessés et décédés par les gaz est désormais intégré aux relevés mensuels des pertes. Au sein de la 5e DI elles se limitent à cinq intoxications au 224e RI enregistrées le 13 décembre et considérées comme le résultat d’accidents survenus aux masques de protection.
Le service de santé a en effet poursuivi sa lutte contre les intoxications par des mesures préventives. Dans chaque unité se déroulent ainsi par semaine : deux exercices d'application de maques ou de Tissot, une revue de masque et de Tissot ; et par mois : un exercice en atmosphère lacrymogène et deux marches d'entrainement avec masque de 1 à 3 km.
C'est sur le Front de Champagne (janvier-juin 1918), que René Verney, désormais passé au 2e bataillon du 74e RI, est pour la première fois en mars 1918 confronté à une attaque à l'ypérite (gaz moutarde) puissant vésicant utilisé pour la première fois le 12 juillet 1917 près d'Ypres. L'ypérite n’a pas besoin d’être inhalé, un simple contact provoquant des brûlures douloureuses de la peau et des muqueuses, des lésions irréversibles aux yeux et aux voies respiratoires. Dispersé en aérosol, son action perdure plusieurs semaines sur les surfaces contaminées, sa neutralisation devant être effectuée par épandage de chlorure de chaux.
L'attaque, qui se déroule du 20 au 24 mars 1918 sur le secteur de Souain (Marne), donne lieu à un rapport détaillé du médecin du service de santé de la 5e DI dans lequel il décrit les symptômes provoqués par les intoxications, la nature des gaz employés, les traitements de première urgence appliqués et les procédures de désinfection des secteurs touchés. Il y souligne la diversité des gaz utilisés qui intoxiquent 261 hommes au sein de la division, mais considère que lors de l’attaque, l’usage de l’ypérite est prédominant. La thérapeutique mise en place constitue essentiellement en des lavages et ingestions d'eau bicarbonatée, le nombre important de blessés s'expliquant d'après le chef du service de santé divisionnaire, par l’usage tardif qui a été fait des protections mises à la disposition des troupes.
Il convient de noter que, contrairement aux mois précédents au cours desquels une attention particulière était portée à la formation des hommes, aucun exercice ou revue de masque ne paraît avoir été mis en place depuis le 25 janvier.
Si les évacuations d'intoxiqués et d'ypérités émaillent sporadiquement les relevés quotidiens des pertes du mois d'avril elles sont absentes des relevés de la première quinzaine du mois de mai, mais deux attaques l'une se déroulant pendant la relève de la nuit du 14 au 15 mai et la seconde dans la nuit du 27 au 28 mai provoquent de nouvelles pertes (une trentaine d'hommes Ypérités et une trentaines d'intoxiqués).
II
Epilogue
Médecin chef du 24e RI : la 6e DI et la guerre des gaz (juin - novembre 1918)
A partir du 1er juin 1918, R. Verney exerce les fonctions de médecin chef du 24e RI, alors en position dans le secteur de Sommepy-Tahure (Marne). Il quitte donc la 5e DI pour se mettre sous les ordres su médecin principal de 2e classe POUS, médecin divisionnaire de la 6e DI. Ce dernier ne dresse aucun état des pertes par gaz dans ses états mensuels. Néanmoins, il rédige des comptes rendus détaillés des deux attaques à l'Ypérite subies par la division dans le secteur. La première vient de se dérouler sur le sous-secteur de la Dormoise (nuit du 27 au 28 mai) provoquant l'évacuation de 174 hommes du 24e RI sur les 190 victimes que compte la division. Parmi ceux-ci figure le médecin Boutellier (2e bataillon du 24e qui a été "très exposé à l'ypérite"). Quelques jours plus tard, dans la nuit du 1er au 2 juin, une seconde attaque touche cette fois-ci le 22e RAC, provoquant l'évacuation de 21 hommes. Ces rapports ont le grand intérêt de présenter dans le détail les mesures prises pour l'évacuation et le traitement des victimes.
Alors que très peu de clichés sont à associer à cette courte période, deux d'entre eux illustrant des prises de matériel à l'ennemi, offrent également un regard sur la guerre des gaz.
Album R. Verney p.207 gauche
Région de Sommepy-Tahure (Marne) ? , Juin 1918 (Album R. Verney p. 207)
Ce cliché associé à l'action du 24e RI au cours de l'été 1918, présente un sous-officier français équipé à droite de son étui de masque M2, affublé d'un équipement de protection allemand pris à l'ennemi : un Lederschutzmaske et son étui de tissus porté en bandoulière à gauche.
Album R. Verney p.207 centre haut
Région de Sommepy-Tahure (Marne) ?, Juin 1918 (Album R. Verney p. 207)
Sur ce cliché présentant le Dr R. Verney à côté d'un minenwerfer pris à l'ennemi, il porte l'étui métallique de masque M2
La 6e DI se déplace ensuite sur l'Aronde et le Matz (juin - septembre 1918). Malgré l’intensité des combats du mois d’août révélée par l'importance des pertes, les conséquences de la "guerre des gaz" est difficile à estimer en raison des décalages existant entre les relevés des pertes émanant du service de santé divisionnaire et ceux provenant des JMO régimentaires. Par ailleurs, le médecin chef de service du 28e RI confirme dans une note adressée le 14 août au médecin chef du service divisionnaire qu’« en cas d’action ou simplement de marche en avant rapide comme les 10, 11 et 12 août, il est impossible de fournir la situation rapport régulièrement chaque jour ». Il souligne parallèlement que « le diagnostic entre suffoqués et ypérités est impossible à faire sur le champ de bataille. ».
Les attaques à l'ypérite nous sont en effet indirectement révélées par les demandes de chlorure de chaux destinées à la décontamination. Ainsi le 14 août puis le 23 août 100kg de chlorure de chaux sont demandés d'urgence au service de santé divisionnaire par le médecin chef du 24e RI.
Les évacuations des blessés s'opèrent dès le 15 août à partir de relais d’autos-sanitaires situé à proximité du centre de secours de la station ferroviaire de Roye-sur-Matz. Les hommes du 24e RI y sont dirigés avec départ des voitures pour évacuation des malades légers et éclopés à 13h précises, les gazés étant évacués vers Estrées-Saint-Denis. L’augmentation des dotations en voitures pour accroître leur rotation est demandée par les médecins et transmise par les chauffeurs. Ces voitures ont également pour fonction d’apporter l’aide matérielle sollicitée (dont le chlorure de chaux).
L'album de René Verney renferme un certain nombre de clichés relatifs à la "guerre des gaz" associés à cette période. Y figurent plusieurs équipements tel un ventilateur de caisse Leclerc équipant un poste de commandement (cf. album p. 213), des appareils respiratoire spéciaux ou ARS équipant brancardiers ou infirmiers (cf. album p. 215). Sur ce même cliché figure un pulvérisateur Vermorel servant à la décontamination au chlorure de chaux.
Album R. Verney p.213 gauche
Roye-sur-Matz (Oise), PC du colonel, août 1918 (Album R. Verney p. 213)
de g. à dr. s/lt Bâton, cdt de Longchamps, s/lt Laloue
à l'arrière plan un ventilateur de caisse Leclercq
Album R. Verney p.215 gauche
Canny-sur-Matz (Oise), poste de secours du 24e RI, août 1918 (Album R. Verney p. 215)
De g. à dr. allongé Mouton, en pied Bousquet portant à la ceinture un masque ARS, cal Raoul, assis au premier plan Guichard portant à la ceinture un étui métallique de masque ARS. A droite, le long de la paroi, un pulvérisateur Vermorel entre le brancard et les fusils.
Durant l'ultime période de combats sur les secteurs de l'Aisne et de Sissonne (septembre-novembre 1918), aucune information ne nous est parvenue sur "la guerre des gaz".
La reprise de la guerre de mouvement rend très difficile la transmission quotidienne par les médecins régimentaires des décomptes des évacuations opérées à partir du front. Ainsi le médecin chef du service de santé divisionnaire note-t-il dans son JMO à la date du 20 octobre : « Réclamé à nouveau aux médecins des régiments les renseignements nécessaires pour le message quotidien pour la DSS en ajoutant les indisponibles et évacués pour grippe. Aucune réponse. ». Les états journaliers du service de santé divisionnaire sont ainsi très synthétiques et en fort décalage avec les relevés des JMO régimentaires comme nous avons pu le mettre en évidence pour le 24e RI, raison pour laquelle nous ne les présentons pas ici.
Pour aller plus loin :
-LEPICK Olivier La Grande Guerre chimique 1914-1918. Paris, Presses universitaires de France, 1998.
-La guerre des gaz 1915-1918 vue à travers des archives de l'ECPAD.
-Aide mémoire clinique et thérapeutique des intoxications. Ministère de la guerre. Sous-secrétariat d'Etat du service de santé militaire. Paris, Impr. de l'Emancipatrice, 1918.
III
5e Division d'infanterie
Lutte et protection contre les gaz asphyxiants
Relevés du Journal des marches et opérations du Service de santé de la 5e DI
Front d'Artois (mai-octobre 1915)
27 mai 1915 "distribution de 9 000 pochettes anti-asphyxiantes aux 4 régiments d'infanterie de la division".
8 juillet "Un laboratoire de toxicologie est créé au GBD5 pour les expertises chimiques, la recherche des gaz toxiques et des engins renfermant des produits de cette nature utilisés par l’ennemi, les prélèvements des pièces anatomiques renfermant des gaz toxiques. Il fonctionne sous la direction du pharmacien aide-major Tabuteau assisté du sergent Denel."
13 juillet "L’ennemi se sert de gaz asphyxiants : Un éclat d'obus m'est apporté. Son odeur rappelle le lilas. Les hommes ont eu simplement du picotement des yeux et n'ont pas autrement été incommodés. A la compagnie du génie, les hommes ont utilisé par prudence leur pochette anti-asphyxiante".
13 septembre "Conférence à tous les chefs de service sur les gaz asphyxiants, l’emploi des capsules huilées, l’usage des pulvérisateurs Vermorel et des appareils Regnier".
4 août "Les laboratoires de toxicologie sont passés au GBD6."
Protection contre les gaz [unité de la 5e DI non identifiée, Neuville-Saint-Vaast, septembre 1915 ?]
(Recueil. Campagnes du général Mangin dans la Marne, sur l'Aisne et en Artois,
Bibliothèque nationale de France ark:/12148/btv1b8432782s vue n°52)
Front de la Somme (octobre 1915 - mars 1916)
4 novembre 1915 "Le service de santé est chargé de la lutte contre les gaz asphyxiants (instruction de la troupe, ravitaillement en matériel)."
1er décembre "Vérification de l'instruction des brancardiers et infirmiers concernant les gaz asphyxiants. Cette instruction semble satisfaisante. Partout cette instruction est menée de manière intensive, démonstration en atmosphère chlorée, conférences, exercices d'application des baillons."
2 décembre parvient au GBD5 cantonné à Aubigny (Somme), le matériel de protection demandé dès le 9 novembre : "5 400 tampons P2 avec porte-tampons ; 3 500 lunettes ; 10 300 sachets porte-tampons vides."
6 décembre "Visite du secteur de la 6e DI que nous allons occuper. Il résulte que l'organisation de la lutte contre les gaz asphyxiants est entièrement à faire. Il n'y a pas de pulvérisateur Vermorel."
31 décembre "Visite du secteur de Fontaine-les-Cappy. Les appareils générateurs d'oxygène sont en place, l'instruction a besoin d'être complétée."
1er janvier 1916 "Visite du secteur de Foucaucourt. Inspection d'un abri de mitrailleuses 26e territorial "il possède des appareils à oxylithe Draëger, mais le personnel a besoin d'être instruit plus minutieusement. Le 36e RI a trouvé des baquets et des tonneaux a une brasserie à Foucaucourt pour la solution d'hyposulfite."
4 janvier "Visite du secteur de Foucaucourt (36e inf. et 26e territ.). L'instruction est satisfaisante, quoiqu'il reste à faire. Les appareils distribués sont en place. Le 36e a trouvé des baquets qui sont en place, logés dans des niches creusées dans la tranchée de 1ère ligne. "
7 janvier "On cherche des tonneaux pour doter les tranchées de récipients pour l'hyposulfite ; les tonneaux annoncés de l'arrière n'arrivent pas. Des appareils à oxylithe de tranchée commencent déjà à être rongés par les rats. Il est recommandé de les ranger dans des caisses en bois épais munies de couvercles."
10 janvier "Visite du secteur de Fontaine-les-Cappy (36e et 322e territ.). Conférence aux postes de commandements du chef de bataillons et d'un commandement de compagnie. L'instruction est satisfaisante (gaz asphyxiants). Matériel en bon état. La voiture du Touring club du GBD5 a été mise à la disposition du 26e territ. à Proyart. M. Seyot pharmacien du laboratoire de toxicologie a mis le médecin du 26e territ. au courant de l'emploi de cette voiture. Remise au corps des masques TN reçus. D'autres sont annoncés."
14 janvier "Le GBD5 achète 15 fûts pour faire des baquets à hyposulfite"
28 janvier "Les ennemis se sont servis d'obus à gaz lacrymogènes. La troupe était en grande partie munie du nouveau masque TN. Il est envoyé d'urgence à Chuignolles et Proyart au 322e territorial et 26e territorial les masques et les lunettes qui leur manquent."
29 janvier "Envoyé des tampons P2 à Chuignes et à Proyart pour la population civile."... "Reçu deux appareils pour prélèvement des gaz. L'un est envoyé à Cappy."
30 janvier "Demandé 1 000 masques et 1 000 lunettes. La réserve est épuisée par toutes les demandes."
1er février "Distribution aux habitants de Chuignolles et Proyart des tampons P2C3 [C3 : compresse de protection contre la Vincennite]. Un appareil pour prélèvement des gaz est envoyé à Cappy au poste de secours du 129e."
6 mars "Des démonstrations pratiques en atmosphère chlorée ont été faites dans toutes les unités de la division. De nouvelles démonstrations seront reprises pour instruire les renforts arrivés récemment, les échelons d'artillerie et les formations sanitaires. De l'acide chlorhydrique a été acheté et distribué à toutes les unités de la DI. Les tampons P2 sont supprimés et réformés."
9 mars "de la réserve de matériel anti-asphyxiant du GBD5, les corps de troupe sont dotés d'une réserve de 800 masques et 800 lunettes (100 par bataillon et 500 par régiment)."
19 mars "Démonstrations en milieu chloré :
-36e Tout le régiment a passé en milieu chloré, les derniers renforts y sont passés le 4 mars.
-74e Tout le régiment a passé en milieu chloré les 7, 8 et 9 mars.
-129e Tout le régiment a passé. Les compagnies formées en renfort y ont passé le 8 mars.
-274e Tout le régiment a passé. Les renforts sont passés en milieu chloré du 8 au 18 mars.
-Génie 3/1 Toute la compagnie a passé. Les renforts ont passé en milieu chloré.
-Génie 3/51 Toute la compagnie y a passé. Les renforts ont passé le 23 mars.
-1er groupe du 43e Les échelons et le TR ont passés le 18 mars. Tout le groupe a passé.
-2e groupe du 43e Les batteries y ont passé. Les échelons et le TR passeront sous peu.
-3e groupe du 43e Tout le groupe a passé en milieu chloré à Gournay au commencement de mars.
-Petit dépôt Démonstration a eu lieu les 7-9-12 janvier. 35 hommes n'ayant pu y assister au 26 mars. 50 hommes de la 8e SMA assisteront à une démonstration au GBD.
-PA5 35 hommes de la 2e SMI n'ayant pas encore passé, un exercice aura lieu pour eux le 27 mars.
-CVAD5 Les hommes ont passé le 21 mars en milieu chloré.
-Amb 4/3 5/3 et GBD5 Tout les officiers et les hommes ont passé en milieu chloré."
Verdun (mars - juin 1916)
5 avril "9 000 masques M2 demandés par l'état-major arrivent en gare de Dugny et sont entreposés au dépôt de matériel sanitaire du GBD33. Un dépôt de matériel anti-asphyxiant existe au fort de Souville et est utilisé pour satisfaire à de petites demandes.".
8 avril "Il n'existe aucun appareil de protection collective contre les gaz dans le secteur. En dépôt au fort de Souville 1 200 masques TN, 700 lunettes, 6 Vermorel dont 3 avariés par incurie, 25 obus d'oxygène, 25 à 30 kg d'hyposulfite. 100 kg d'Hypo et 30 kg de carbonate Solvay sont demandés pour le fort de Souville. 9 000 masques M2 vont être mis en service. Les TN et les lunettes devenus disponibles seront affectés à la réserve du fort.".
12 avril "Dispositions prises en cas d'investissement des forts de Souville, Vaux, Tavannes et Belrupt...3 - Matériel de réserve à ne consommer qu'en cas d'investissement....1 000 masques M2 - 6 Vermorel - 100 kg hypo - 200 kg de carbonate - 5 obus oxygène - 50 mètres de toile pour ouvertures - 4 Draeger - 4 obus et 4 cartouches de rechange Draëger. Note 363 S/1 - Les TN ou Tambuté provenant des échanges avec des M2 seront déposés dans les forts et constitueront une première réserve."...."Les masques TN sont échangés contre des M2 qui vennent d'être reçus (l'échange se fera au Faubourg pavé)."
14 avril "25 Vermorel sont demandés pour le fort de Souville pour organiser la lutte contre les gaz."
15 avril "A une demande de la direction, il est répondu que l'organisation du secteur au point de vue de la lutte contre les gaz ne peut-être envisagée dans la situation actuelle."
Des mesures destinées à la formation des corps de troupe débutent au moment même où les régiments de la division quittent Verdun pour le Bouchon-sur-Saulx (2- 20 juin) :
27 avril "50 litres d'acide chloridrique achetés et donnés au GBD5 pour des démonstrations en atmosphère chlorée à faire aux renforts."
2 juin "Distribution d’acide chlorhydrique à tous les corps pour démonstration en milieu chloré aux renforts."
4 juin "Demande de masques M2 pour recompléter la DI."
12 juin "Les hommes venus en renfort avec des masques TN reçoivent des M2."
13 juin "Des exercices pratiques ont été faits dans tous les corps en milieu chloré pour instruire les renforts."
15 juin "Tous les corps sont recomplétés en masques M2."
20 juin "Le Médecin aide-major Bosq du GBD5 est désigné pour faire des conférences d’hygiène sur les masques à gaz aux cours d'instruction des élèves-officiers."
Secteur des Eparges (juin 1916 - mars 1917)
Dès la prise de position dans la région des Eparges où la 5e division d'infanterie relève la 3e DI, le médecin divisionnaire prend en main l'organisation de la lutte contre les gaz.
26 juin "Organisation et fonctionnement du service de santé dans le secteur de Génicourt-sur-Meuse...Réapprovisionnement...Matériel anti-asphyxiant. Le service de santé divisionnaire ne fournit plus que :
-les appareils individuels de protection : masques et lunettes, vitres antibuée de rechange, verre pour lunettes, boîtes métalliques ou sachets, anneaux de caoutchouc.
-Appareils destinés aux accidentés : obus d'oxygène et détendeurs, ballons de caoutchouc.
- Le matériel fixe ou collectif est demandé au génie.
Il est donc demandé que les corps fassent des demandes séparées pour les deux espèces de matériel."
5 juillet "Du matériel de secteur est demandé pour compléter l'organisation contre les gaz asphyxiants."
23 juillet "Visite du secteur - l'organisation contre les gaz asphyxiants laisse à désirer."
25 juillet"Visite du secteur - l'organisation contre les gaz asphyxiants et l'hygiène laisse à désirer. Compte-rendu fait au général pour réparer les négligences."
26 juillet "Muni le 108e territorial de masques M2. Toutes les unités du génie et de l’infanterie sont dotées de masques M2. L'organisation du secteur est insuffisante. Les demandes de matériel au génie n'ont reçu satisfaction qu'en partie."
29 juillet "Demande 4 500 masques M2 supplémentaires pour doter d’un second M2 les fantassins et les artilleurs les plus exposés à l’action prolongée aux gaz (2e lignes et batteries). Note n°5986 du GCG du 22 juillet 1916."
30 juillet "Demande au génie de matériel contre les gaz asphyxiants."
8 août "Vérification des appareils Draëger et à oxylithe par quart."
13 août Rapport sur l'organisation contre les gaz :
"L'organisation contre les gaz laissée par la 3e DI a été complétée et modifiée. A la date du 13 août elle était constituée de la façon suivante.
En dehors des masques individuels contre les gaz dont tous les hommes sont pourvus, les dispositions suivantes ont été prises.
A - Moyens de protection individuels
1°/ Un second jeu de masques M2 a été donné aux troupes particulièrement exposées à l'action prolongée des gaz (2e lignes et positions de batteries) les masques disposés dans les postes des chefs de section ne seront distribués distribués qu'en cas d’attaque (exécution de la circulaire 1586 du GQG en date de juillet 1916).
2°/ 4000 masques TN et 4 000 lunettes environ constituent les dépôts de tranchées prévus par la circulaire 17338 du GQG en date du 25 février 1916).
3°/ Appareils Draëger et à oxylithe. Ces appareils accompagnés d'une cartouche et d'un obus de rechange et d'une paire de lunettes sont déposés de la façon suivante :
JMO 5eDI service santé SHD 26N270/15 (Les Eparges13/08/1916)
B - Moyens de protection collectifs
1°/ Vermorel : répartis dans les tranchées, les boyaux, les abris, PC, blockhaus de mitrailleuses, postes de secours, etc...
2°/ Cuves d'eau hyposulfitée : Réparties à proximité des pulvérisateurs :
JMO 5eDI service santé SHD 26N270/15 (Les Eparges13/08/1916)
3°/ Obus d'oxygène et ballons : Répartis dans les PC et abris importants :
JMO 5eDI service santé SHD 26N270/15 (Les Eparges13/08/1918)
4°/ Oxylithe en plaquettes : Un approvisionnement sera constitué par abri dès réception de l'oxylithe demandé.
5°/ Divers : Pétards de poudre noire, fagotins, bottillons de paille, essence, toile pour obstruer les abris en aussi grand nombre que possible.
C - Appareils avertisseurs [girouettes, douilles de 75, klaxons, divers, avertisseurs à air comprimé)
Répartis de la façon suivante :
JMO 5eDI service santé SHD 26N270/15 (Les Eparges13/08/1918)
D - Cloches
Des cloches sont disposées pour répéter les signaux de l’avant savoir :
1 cloche à Ranzières, sud-ouest
1 cloche route de Mouilly-Vaux près du Rempart
1 cloche à Mouilly clocher
1 cloche tranchée de Calonne près du PS de Calonne
16 août "La division reçoit 30 appareils Tissot qui sont distribués aux sections de mitrailleuses de 1ère ligne."
25 août "Instruction contre les gaz asphyxiants. 36e : instruction pratique aux mitrailleurs sur les divers appareils (Draëger, Tissot etc...). 74e : Exercices d'application de masques par alerte dans la nuit du 23 au 24 août. 129e : Exercices d'alerte le 17 août. 274e : Théories. AD/5 : Exercices d'alerte dans toutes les unités."
5 septembre "Instruction contre les gaz asphyxiants. 36e : instruction aux militaires appelés à se servir des appareils Tissot, Draëger, Vermorel, etc... 74e : Exercices d'alerte le 2 septembre. 274e : Exercices d'alerte le 3 septembre."
10 septembre : "Gaz asphyxiant : 36e théorie aux mitrailleurs sur l'emploi de l'appareil Tissot et de l'oxylithe."
15 septembre : "Instruction contre les gaz asphyxiants. 36e : Vérification des appareils et de l'organisation. Exercices d'alerte. Théorie. 129e : Instruction sur l'emploi des masques et exercices de mise en place rapide. 274e Exercices d'alerte le 10 septembre. AD5 : exercices d'alerte du 3 au 10 septembre pour toutes les unités de l'AD/5. Génie : Exercices d'utilisation des appareils."
25 septembre "Gaz asphyxiants. 36e : exercices de mise en place rapide des engins. AD5 : Exercices d'alerte dans toutes les unités de l'AD5."
30 septembre "Gaz asphyxiants. 36e : Exercices de mise en place rapide des masques. Conférences aux spécialistes sur les Tissots, Draëger. Exercices en milieu chloré par les récupérés et instruction spéciale aux brancardiers pour le transport des intoxiqués. 129e : Instruction sur l'emploi des masques M2. Exercice de mise en place rapide des masques. Génie 14/3T : Exercice en milieu chloré."
15 octobre "Gaz asphyxiants. 36e : Exercices de mise en place rapide des masques. 74e : Exercices pratiques. 129e Instruction sur l'emploi des masques, exercices de mise en place rapide, vérification des appareils de protection. 274e : Théorie sur l'emploi des masques, théorie et exercices pratiques aux mitrailleurs sur l'emploi des appareils Tissot. AD5 exercice d'alerte dans toutes les unités."
20 octobre "Gaz asphyxiants. 36e : Exercice de mise en place rapide des M2."
25 octobre "Instruction gaz asphyxiants. 36e et AD5 : Exercice de mise en place rapide."
31 octobre "Instruction gaz asphyxiants. 36e : Exercice de mise en place rapide dans chaque bataillon. Instruction particulière aux brancardiers. 74e : idem. AD5 : Exercices d'alerte dans toutes les unités."
5 novembre "Instruction gaz asphyxiants. 129e : Exercice mise en place rapide. Revue de matériel. Génie 14/3T, 3/15, 3/51 et 3/21 : idem. AD5 : Exercice d'alerte."
10 novembre "Instruction gaz asphyxiants. 36e Exercice mise en place rapide des appareils. Instruction spéciale au personnel infirmier et brancardier sur les premiers soins à donner aux intoxiqués. DD5 : Exercice de mise en place rapide. Démonstration en milieu chloré."
15 novembre "Réorganisation du service de protection contre les gaz en exécution e la note du GQG du 16 octobre 1916. Un officier par régiment d'infanterie, par groupe de batterie, par compagnie de génie est désigné pour assurer l'exécution de ce service, les demandes de matériel et sa répartition. Les médecins conservent l’instruction de la troupe à ce point de vue. Des instructions sont données aux médecins pour l'application des nouvelles prescriptions...Instruction gaz asphyxiants. 36e : Exercice mise en place rapide et instructions spéciale au personnel médical. 74e : Exercices pratiques. 274e : Exercices pratiques et revue de matériel. AD5 : Exercice d'alerte."
20 novembre "Instruction contre les gaz asphyxiants. AD/5 : Exercice de mise en place rapide des masques."
25 novembre "Instruction contre les gaz asphyxiants. 36e : Exercice de mise en place rapide et conseils aux hommes sur l'entretien des engins."
30 novembre "Instruction contre les gaz asphyxiants. AD/5 : Exercice d'alerte dans toutes les unités. Génie 3/51 : Exercice de mise en place rapide Génie 14/3T : Exercice en bocal chloré pour les renfort et exercice de mise en place rapide."
4 décembre "Envoi aux médecins des corps de troupe de la note n°9458 de l'EM complétant les instructions sur la protection contre les gaz."
18 décembre "Instruction contre les gaz asphyxiants. 1° démonstration en milieu chloré. Tous les hommes des régiments d'infanterie et des unités du génie et de l'artillerie sont passés en chambre chlorée sauf aux Compagnies 1/1 et 3/21 de génie et aux batteries de 58. 2° exercices d'application des masques sont fait dans toutes les unités ainsi que des inspections des matériels de protection individuelle et une révision du matériel de protection collective."
1er janvier 1917 "Instruction contre les gaz asphyxiants (2e quinzaine de décembre). 1° démonstrations en milieu chloré. Ont été effectuées à la Compagnie de Génie 3/51, aux échelons du 3e groupe du 43e d'artillerie et aux DD5 pour les hommes venus en renfort. 2° exercices d'application des engins de protection individuelle (masques M2, Tissot et Draëger) ont eu lieu aux 36e, 74e, 129e, 120e T, au Génie 3/1, à l'AD5, au PA/5 et DD/5. 3° Exercices d'utilisation des Vermorel. Ont eu lieu au 3e groupe d'artillerie."
17 janvier "Compte-rendu sur l'instruction contre les gaz asphyxiants (1ère quinzaine de janvier). 1° exercices en milieu chloré. Ont eu lieu au 74e RI, au 3e groupe du 43e et au AD/5 pour les renforts arrivés à ces unités. 2° Exercices de mise en place rapide des masques, appareils Draëger et Tissot. Ont été effectués dans les régiments d'infanterie, d'artillerie divisionnaire et le Dépôt divisionnaire. Rien de particulier à signaler."
28 janvier "Instruction contre les gaz asphyxiants (2e quinzaine de janvier). 1°Démonstrations en milieu chloré. Ont eu lieu aux 36e, 74e, 1er et 2e groupe du 43e pour les hommes venus en renfort. 2° Exercices d'application des masques M2, Tissot, Draëger etc...Ont eu lieu dans toutes les unités de la DI. Des masques en mauvais état ont été changés à la suite des visites passées. Un second masque a été distribué ou sera distribué aux troupes composant la garnison du secteur. Des boîtes métalliques ont été distribuées. Par suite de la distribution du second masque, les réserves réglementaires des régiments ont été en partie épuisées (300 au 36e - 100 au 74e - 300 au 129e - 100 au 274e). Une demande de 8 500 M2 a été faite pour recompléter les réserves et achever la dotation de la garnison su secteur d'un second masque."
10 février "Instruction contre les gaz asphyxiants. 74e : les exercices n'ont pu avoir lieu. Matériel en bon état. 129e : Exercices d'application des masques dans chaque bataillon à chaque période de repos. Matériel en bon état. 274e : Exercices faits aux bataillons de 2e ligne. Matériel en bon état. 1er groupe du 43e : Vérification des Vermorel. Matériel en bon état. PAD/5 : Exercices d'application toutes les semaines depuis le 1er février. Visite des masques 2 fois par mois. DD/5 : Exercice d'application chaque dimanche à l'issue du rapport et inspection du matériel."
Chemin des Dames (mars-septembre 1917)
15 mars "Compte-rendu sur l'instruction contre les gaz asphyxiants pendant la première quinzaine de mars. 1° exercices en chambre chlorée. Ont eu lieu à l'AD/5 au PAD/5 et au DD/5. 2° exercices de mise en place rapide des masques. Ont eu lieu au 36e et au 129e RI, au Génie 3/1, 3/21, 3/51 et au DD/5. En outre des revues ont été faites au 36e RI."
31 mars "Instruction Gaz asphyxiants (2° quinzaine de mars). Exercices en milieu chloré. Ont eu lieu pour tout l'effectif au 36e RI. Exercices d'application des masques. Ont été fait très régulièrement dans toutes les unités de la DI. En outre des revues de masques ont été passées dans les différents corps de troupe de la DI. Le 2eme masque dont la DI avait été doté sera retiré aux hommes. Les masques usagés seront envoyeés à la RMS du Bourget et les M2/2 neufs en excédent après recomplètement des réserves seront par ordre du directeur, versés au GBC/3 pour en doter d'autres DI. Ces diverses opération seront réalisées le 10 avril."
17 juin "5 000 perles d’éther [antispasmodique] et 3 Kg de poudre d’ipéca [vomitif et expectorant] sont demandées pour en doter les postes de secours en vue de la thérapeutique des intoxications par gaz."
29 juin "3 hommes du 274e RI sont intoxiqués par gaz suite à un éclatement d'un obus. L'un de ces hommes décède à l'ambulance 5/3 à Longueval après son arrivée. Ordre est donné au GBD/5 chargé du triage à Verneuil de conserver et traiter les asphyxiés graves. Son installation le permet et il en a les moyens."
1er juillet "Ordre est donné de doter les hommes exposés de Masques M2."
4 juillet "Les intoxiqués par gaz dont le transport peut être effectué, seront soignés au centre hospitalier de Vauxtin (note 1 796/A du DSS du 2 juillet 1917). Ordre est donné aux ambulances 4/3 et 5/3 de constituer dans leur formation un lot de masque égal à celui des lits de façon qu'à chaque lit soit suspendu un masque pour l'occupant présent ou éventuel."
5 juillet "Par ordre du directeur du service de santé...Les intoxiqués par les gaz doivent être envoyés soit sur l'HOE [HOE 32 à Mont-Notre-Dame] soit sur Vauxtin ou Longueval en attendant l'ouverture d'un centre en voie d'installation à la cote 182 entre Fimes et Merval."
14 juillet Suite à une attaque Allemande dans le secteur occupé par le 5e RI et à la contre-attaque consécutive "Des gaz sont envoyés sur la zone arrière."
15 juillet "Instruction contre les gaz asphyxiants (1ère quinzaine de juillet).1° exercice en chambre infecté au brome de benzyle n'ont pu avoir lieu par suite de nécessités militaires. 2° exercice d'application des masques M2, des Tissot, Draëger etc. ont eu lieu dans les diverses unités de la division. 3° entretien du matériel de protection individuelle. Des reprises de masques assez fréquentes ont été passées. Un second masque a été distribué aux troupes en secteur. Le matériel de protection collective a été complété."
19 juillet "Organisation et fonctionnement du service de santé du 7 juin au 18 juillet 1917...Les blessés par gaz sont évacués vers le poste de secours de Verneuil qui les conserve si leur état l'impose. Ce poste dont les conditions de sécurité sont satisfaisantes, dispose des moyens thérapeutiques nécessaires. Le médecin aide-major du GBD en assure le service. Pendant l'occupation du secteur, la DI est munie d'un deuxième masque M2. Un millier de masques Tissot petit modèle est distribué aux unités. L'organisation du secteur au point de la protection collective est poursuivie. Des obus à oxygènes et des détendeurs sont distribués aux postes de secours."
JMO Service santé 5eDI Mémoire des Hommes (SHD) 26N270/018 (19/07/1917)
18 juillet "Pendant cette période du 7 juin au 17 juillet les pertes de la division sont les suivantes (disparus non compris) :
JMO service santé 5eDI 26N270/018 (19/07/1917)
Ces pertes par les gaz ont été importantes. Elles sont dues à des effets de surprise, les hommes étant endormis généralement ou n'ayant pas eu le temps de mettre leur masque. Elles ont été causées par des obus ou des minen chargés au palite ."
11 août "Au cours de la période actuelle de repos, l'instruction contre les gaz est reprise. Les hommes sont passés dans la chambre à gaz dans les diverses unités. Une marche avec masque a eu lieu dans les diverses unités. Les spécialistes ont été exercés à se servir du Tissot."
15 août "Organisation du service de santé dans le secteur d'Ailles... Les blessés légers sont transportés des centres de triages au centre de la cote 182 (entre Fismes et Merval) ainsi que les intoxiqués par les gaz. Les intransportables sont reçus par le groupement d'ambulances de Longueval."
31 août, l'état récapitulatif des pertes de la 5e DI ne rend compte d'aucune intoxication par gaz pour le mois d'août 1917.
Secteur de Saint-Quentin (septembre 1917-janvier 1918)
19 septembre "Organisation du service de santé...Evacuation des malades et blessés...Intoxiqués : HOE de Cugny."
30 septembre "Etat récapitulatif des pertes pour le mois de septembre 1917. Pertes par les gaz : néant."
17 octobre "Sur proposition du médecin divisionnaire et dans le but d'uniformiser les exercices relatifs à l'instruction de la troupe pour la lutte contre les gaz, la division prevoit qu'il devra dorénavant être fait dans chaque unité : par semaine 2 exercices d'application de maques ou de Tissot, 1 une revue de masque et de Tissot ; par mois 1 exercice en atmosphère lacrymogène, 2 marches d'entrainement avec masque de 1 à 3 km."
31 octobre "Etat récapitulatif des pertes pour le mois d'octobre 1917. Pertes par les gaz : néant."
2 novembre "Organisation du service de santé...Tous les blessés par le feu ou les gaz sont transportés aux ambulances de triage de Forest ou de Lanchy qui en principe gardent les intransportables et évacuent les autres sur les formations sanitaires des Centres hospitaliers de Cugny ou de Ham (voir plan ci-joint)."
JMO service santé 5eDI SHD 26N270/19 (Secteur de Saint-Quentin 02/11/1917)
15 novembre "Instruction de la troupe pour la lutte contre les gaz asphyxiants."
JMO service santé 5eDI SHD 26N270/19 (Secteur de Saint-Quentin 15/11/1917)
30 novembre "Etat récapitulatif des pertes pour le mois de novembre 1917. Pertes par les gaz : néant."
13 décembre "5 hommes du 224e RI ont été intoxiqués par gaz pendant la nuit (3 légèrement). Ces intoxication sont arrivées par suite d'accidents survenus aux masques (chute dans des trous ou des fils de fer)."
15 décembre "Lutte contre les gaz asphyxiants (Instruction)."
JMO service santé 5eDI SHD 26N270/19 (Secteur de Saint-Quentin 15/12/1917)
30 décembre "En exécution des notes 5723 D.A du 18 décembre 1917 et 1-7414/4 de l'EM de la 3e armée en date du 27 décembre 1917, ordre est donné de créer un centre de triage pour gazés et vésiqués au groupement d'ambulances de Germaine. En raison des circonstances, deux baraques sont simplement réservées aux gazés et vésiqués pouvant être récupérés en quelques jours."
31 décembre "Instruction anti-asphyxiants 16 au 31 décembre."
JMO service santé 5eDI SHD 26N270/020 (St Quentin 1918.01.24)
31 décembre "Effectifs. Etat récapitulatif des pertes pour le mois de novembre 1917. Pertes par les gaz : 5 blessés au 224e RI"
Secteur de Champagne (janvier - mai 1918)
24 janvier "Lutte contre les gaz asphyxiants 10-25 janvier 1918." Le tableau ci-dessous rend compte d'une application moins rigoureuse du programme d'exercices pratiqué au sein des unités et mis en place le 17 octobre précédent.
31 janvier "Rapport sanitaire mensuel. Effectifs. Etat récapitulatif des pertes [mois de janvier 1918]. Pertes par les gaz : néant."
28 février "Rapport du mois de février 1918. Effectifs. Etat récapitulatif des pertes. Pertes par les gaz : néant."
19 mars "Dans la nuit du 19 au 20 mars, 3 coups de main sont tentés sans résultat par l'ennemi. 2 sur le quartier Etoile, 1 sur la route de Souain à Somme-Py après un bombardement violent avec obus toxiques du quartier Etoile-Dardanelles, région de la Ain, sud-est de Souain, Maison forestière, Trou Briscot."
20 mars "Evacués 69 dont 12 blessés, 47 intoxiqués par les gaz et 10 malades."
21 mars "Evacués 131 dont 27 blessés, 121 intoxiqués par les gaz, et 10 malades ou éclopés. Bombardements de tout le secteur, particulièrement sur Cabane et Courtois. L'ennemi attaque sur le 74e et le 224e RI, puis sur le 5 et le 224e RI et enfin sur le 74e et le 224e RI."
22 mars "Evacués 103 dont 14 blessés, 79 intoxiqués par les gaz, 1 cas d'oreillons au 5e RI et 9 malades. Beaucoup de petites attaques. L'artillerie envoie une grosse quantité d'obus toxiques."
23 mars "Evacués 38 dont 11 blessés, 17 gazés, 1 tué. L'activité de l'ennemi décroit, encore quelques obus toxiques.
- Les intoxications ont atteint toutes les troupes de la division, mais particulièrement les 74e et 224e RI. 257 hommes et officiers ont été évacués. Dans la plupart des cas il semble bien que ce soit l'Ypérite qui est en cause, mais les effets de ces gaz vésicants semblent un peu différents de ceux décrits dans les instructions à ce sujet.
- Le nombre de cas de vésications cutanées même tardifs semble avoir été l'exception, aussi bien pour les parties non protégées par les vêtements que pour celles recouvertes de ces derniers.
- Il semble bien qu'il y ait eu au dire de quelques malades qui ont donné de leurs nouvelles, des érythèmes tardifs, 8 à 10 jours après l'intoxication, érytè,es accompagnés ou non de phlycthèmes ou de signes de brûlures au 1er degré.
- Le signe capital nous a toujours paru être la réaction conjonctivale, à allures très variables, tantôt bénigne, passagère, tantôt intense, accompagnée d'un véritable chémosis, des conjonctives avec douleur tellement vive, que les malades réclament des médicaments pour calmer leurs douleurs.
- Cette conjonctivite est apparue dans la plupart des cas depuis la 8eme heure après le bombardement, jusquà un temps variable 1 à 2 jours et même 3 jours.
- En même temps que cette conjonctivite les malades accusaient une sensation de brûlure plus ou moins marquée du côté du tube digestif, douleur calmée, temporairement au moins par l'injection d'une solution bicarbonatée.
- A noter seulement que la 1ère gorgée de cette solution provoque presque toujours un vomissement.
- Dans la plupart des cas interrogés n'avaient que des réponses vagues au sujet de l'odeur perçue : beaucoup n'avaient rien senti, quelques-uns, mais rares, la moutarde, d'autres plus nombreux l'ail, enfin quelques autres, le chocolat ou la menthe.
- Quelques obus non éclatés montraient que le bombardement par obus toxiques avait eu lieu à l'aide de projectiles de calibres divers, en particulier 105 et 77. Tous avaient la peinture jaune avec croix jaune, mais les uns avaient cette peinture que dans la partie postérieure, d'autres dans le segment antérieur.
- Chez d'autres malades, l'intoxication était marquée surtout par des éblouissements, une sensation de faiblesse générale, de la sécheresse de la gorge, parfois un peu de dyspmée accompagnées de signes de bronchite, accidents en général rapidement disparus et ne s'accompagnant d'aucune réaction du côté des yeux.
- Il semble bien que dans ce cas les gaz nocifs étaient simplement des gaz dits suffoquants qui sont en général de la série chlorée.
- En somme il semble que la nature des gaz employés a été très diverse, gaz suffocants, gaz vésicants, arsine et Ypérite avec prédominance marquée de ce dernier, mais nous le répétons, les symptômes observés ne nous ont pas paru cadrer d'une façon complète avec ce que nous avions eu à leur sujet.
- Y aurait-il en même temps que l'Ypérite un autre produit de la même série, c'est là une question que nous nous posons sans pouvoir la résoudre.
- Du point de vue tactique, il semble que l'ennemi s'est acharné surtout sur les PC de façon à les annihiler.
- Au point de vue traitement, les lavages des yeux au sérum bicarbonaté, souvent douloureux ou à l'eau bicarbonatée plus facilement supportée, les gargarismes à l'eau bicarbonatée, l'ingestion de la même solution, le lavage au savon des mains, de la figure et des paries découvertes, le changement de linge quand il était possible, constituait les bases du traitement appliqué.
- Dans tous les cas les intoxiqués ont été évacués le plus rapidement possible.
- La prophylaxie (désinfections des abris du terrain, des trous d'obus par le chlorure de chaux) a été faite dans les meilleures conditions et le plus complètement possible, mais la perfection n'a pu être atteinte en raison du grand nombre de points ainsi cantonnés.
- En tout cas, une remarque semble avoir été faite : c'est celle que beaucoup d'hommes ont été intoxiqué parce qu'ils n'avaient pas mis leur masque ou ne l'avaient pas mis suffisamment à temps."
24 mars "Evacués 22 dont 1 oreillons, 3 blessés, 11 gazés, 1 officier et 6 malades ou éclopés."
25 mars "Evacués 9 dont 2 intoxiqués par les gaz et 7 malades et éclopés."
26 mars "Evacués 17 dont 3 gazés, 2 blessés, 1 oreillons et 11 malades et éclopés."
27 mars "Evacués 12 dont 3 blessés, 1 intoxiqué par gaz et 9 malades ou éclopés."
30 mars "Evacués 5 dont 1 blessé, 1 Ypérité et 3 malades ou éclopés."
31 mars "Evacués 7 dont 1 Ypérité, 2 blessés, 1 intoxiqué par les gaz et 3 malades. Rapport sanitaire mensuel. Effectifs. Etat récapitulatif des pertes. Pertes par les gaz : 261 blessés ; pertes par le feu 14 tués, 50 blessés, 1 disparu sur un effectif total de 10 900 hommes."
JMO service santé 5eDI SDH 26N270/020 (Champagne 1918.03.31)
3 avril "Evacués 6 dont 2 intoxiqués par les gaz et 1 tué."
4 avril "Evacués 4 dont 1 blessé, 1 Ypérité et 2 malades."
8 avril "Evacués 8 dont 3 blessés, 1 Ypérité, et 4 malades."
Le 9 avril est mise en oeuvre une réorganisation de évacuations "16° Intoxiqués et vésiqués graves : Ambulance de Suippes : 17° Intoxiqués et vésiqués moyens et légers : moitié à Saint-Rémy-sur-Bussy, moitié à Croix-en-Champagne."
10 avril "Evacués 18 dont 2 oreillons, 1 érysipèle, 1 intoxiqué par les gaz, 4 Ypérités et 10 malades ou éclopés."
11 avril "Evacués 26 dont 3 blessés, 6 gazés, 1 ypérité et 16 malades ou éclopés."
12 avril "Le 11 avril nous avons fait des projections de gaz avec les projecteurs en 2 points. Résultats inconnus. L'ennemi a réagi et envoyé des obus à gaz suffocants. 5 intoxiqués dont 1 très grave (il n'avait pas de masque) qui est mort à son arrivée à l'H.O.E. de Bussy). Les hommes ont senti nettement l'odeur de chlore. Les signes d'intoxication ont été : céphalées, vomissements et gêne respiratoire."
13 avril "La station avancée pour les Ypérité est prête à fonctionner."
14 avril "Evacuations 19 dont 1 intoxiqué, 17 malades et 1 éclopé."
17 avril "Evacuations 6 dont 1 intoxiqué et 5 malades ou éclopés."
29 avril "Evacuation 16 dont 3 oreillons, 1 suspect de scarlatine, et 2 malades ou éclopés, 1 intoxiqué par gaz.
30 avril "Rapport sanitaire mensuel. Effectifs. Etat récapitulatif des pertes (mois d'avril 1918). Pertes par les gaz : 9 blessés ; Pertes par le feu : 10 tués, 69 blessés, 8 disparus pour un effectif de 11 245 hommes."
JMO service santé 5eDI SHD 26N270/020 (Champagne 30/04/1918)
14 mai "Evacuations 18 dont 2 blessés, 2 intoxiqués, 4 oreillons et 10 malades ou éclopés. Dans la nuit du 14 au 15 mai, au moment de la relève, tirs ennemis par obus toxiques et obus à Ypérite sur les troupes qui montent en ligne. Il est vraisemblable que les renseignements sur les jours et heures de la relève ont été fournis par les hommes disparus 2 jours avant."
15 mai "Evacuations 25 dont 15 Ypétrités et 10 malades ou éclopés."
16 mai "Evacuations 26 dont 17 Ypérités, 1 oreillons, 1 rougeole, 2 blessés et 5 malades ou éclopés."
19 mai "Evacuations 23 dont 6 blessés, 1 intoxiqué, 1 oreillons et 15 blessés ou éclopés, 1 tué."
20 mai "Evacuations 15 dont 1 Ypérité, 1 oreillons, 1 blessé, 1 blessé accidentel et 7 malades ou éclopés."
28 mai "Evacuations 32 dont 15 intoxiqués par gaz, 5 blessés, 12 malades ou éclopés. Dans la nuit du 27 au 28 l'ennemi prononce sans succès sur le front de la DI plusieurs petites attaques et arrose abondamment la deuxième position avec des obus toxiques, particulièrement le sous-secteur Cameroun."
29 mai "Evacuations 34 dont 26 intoxiqués par gaz et 8 malades ou éclopés. M. Tourribles médecin sous-aide major au 1er bataillon du 26e RIT est évacué sur Mismandre pour intoxication légère par gaz."
30 mai "Evacuations 14 dont 3 intoxiqués, 4 blessés et 7 malades ou éclopés."
31 mai "Evacuations 7 dont 2 blessés, 2 Ypérités, 1 oreillons et 2 malades. Rapport sanitaire mensuel. Effectifs. Etat récapitulatif des pertes (mois de mai 1918). Pertes par gaz : 78 blessés ; Pertes par le feu 13 tués, 32 blessés,1 disparu pour un effectif de 11 356 hommes."
JMO service santé 5eDI SHD 26N270/020 (Champagne 31/05/1918)
6e Division d'infanterie - Lutte et protection contre les gaz asphyxiants
Relevés du Journal des marches et opérations du Service de santé de la 6e DI
Secteur de Champagne (1er - 20 juin 1918)
Le 3 juin "Une dizaine d'obus à Ypérite sont tombés au voisinage de la 7e batterie du 22e RAC dans la nuit du 1 au 2/06. Le médecin divisionnaire est prévenu le 2 vers 10h30 qu'une quinzaine d'hommes étaient atteints probablement assez légèrement et étaient remis au Caps D1. Il a demandé un camion-auto au GBC3. Les hommes atteints ont été remis en camion au Camps D1 vers 13h amenés au GBD à Somme-Suippes où ils ont été douché, savonnés, changés de linge et vêtements. Il est passé ainsi 21 hommes. Sur ces 21,18 ont été ramenés en camion au Camps D1 ; 3 atteints de conjonctivite et de brûlures dont dû être évacués sur l'ambulance 16/3 de Saint-Rémy. L'état de ces hommes ne paraissait d'ailleurs pas devoir être grave. Les opérations de transport et lavage ont duré 3h. Les mesures de désinfections des trous d'obus ont été prises immédiatement. A la 8e et 9e batteries quelques obus à gaz (probablement du palite) sont tombés, n'occasionnant aucune indisposition parmi le personnel."
Offensive sur l'Aronde et le Matz (21 juin - 8 septembre 1918)
28 juin "Organisation du Service de santé dans le secteur Neufvy-Gournay-s/Aronde. Période normale...-B.- Evacuations...III Gazés - Cutanés - Galeux - Vénériens...Pour les unités en lignes...transportés au Centre hospitalier d'Estrées-Saint-Denis."
6 juillet "Service de santé. Fonctionnement en période active... -B.- Evacuations...Gazés...dirigés sur le H.O.E. Catenoy."
14 août "Ressons. Au matin sans changement. Le 24e RI ayant subi un bombardement à l'ypérite, demande que le GBD lui fasse parvenir d'urgence en profitant du retour des autos sanitaires du chlorure de chaux. Nécessaire fait."
14 août "Reçu note du Med. chef du 28e RI. : Réponse à la note du 13/8/18. Les chiffres des ypérités, suffoqués, décédés par gaz asphyxiants est donné sur la situation rapport qui vous est adressé ce jour pour la période du 10 au 13 inclus. De même le chiffre des décès au corps. En cas d’action ou simplement de marche en avant rapide comme les 10, 11 et 12 août, il est impossible de fournir la situation rapport régulièrement chaque jour. Le diagnostic entre suffoqués et ypérités est impossible à faire sur le champ de bataille."
15 août "Transmis ordre de la D.I. au GBD de faire parvenir au 24e RI à la station de Roye-sur-Matz 100 kg de chlorure de chaux...Reçu demande de chaux et huile lourde du 287e RAL à tracteur 1er groupe Bien qu'étranger à la D.I. donne ordre au GBD6 de délivrer ces désinfectants."
23 août "Reçu de la D.I. message du 24e demandant d'urgence par autos sanitaires 100 kg de chlorure de chaux et 130m de toile pour abris. Envoyé au GBD de suite pour exécution conformément ordre écrit du 1er Bureau. 119e demande d'urgence chaux pour désinfection. Fait prendre par son TC à Moyenneville sur bon à faire viser par D.S.S. (convenu par téléphone)."
24 août "Evacuations. Organisation au 24 août...Gazés : Transportés à un relais de voitures et emmenés aussitôt à Estrées-Saint-Denis."
25 août "Evacuations : ...3° Gazés : Centre Hal Estrées-Saint-Denis."
3 septembre "Rémy. Reçu note du 34e C.A. n°11919/M du 1er septembre relative aux évacuations qui devait avoir lieu comme suit à partir du 2 septembre 0h :...Gazés - C.H. Estrées-Saint-Denis."
Offensive sur l’Aisne, Sissonne (9 septembre – 11 novembre 1918)
18 septembre "6° DI Service de Santé n°2168. Fonctionnement des évacuations.
I° Pour les éléments occupants Vauxtain et la zone avant. Catégorie A. Blessés, gazés et malades graves : évacués par voitures sanitaires stationnées à Vauxtain, poste du G.B.D. les corps de troupe transportent leurs blessés à Vauxtain par leurs brancardiers ; si besoin est un renfort de brancardiers divisionnaires est demandé téléphoniquement au G.B.D. à Mont-Notre-Dame. Les évacuations sont faites sur l'ambulance de triage de Quincy-sous-le-Mont...
II° Pour les éléments de la zone de Paars. Catégorie A. Demander téléphoniquement les voitures sanitaires nécessaire au G.B.D. à Mont-Notre-Dame. Les blessés seront pris par les autos au P.S. d'infanterie stationné à Paars. L'évacuation dans les mêmes conditions que pour la zone de Vauxtin.
III° Zone Mont-Notre-Dame, Lhuis, Loupfigne. Catégorie A. Sur demande téléphonique au G.B.D à Mont-Notre-Dame.
26 septembre "Fonctionnement de l'évacuation. De fait, sur Longeville, Dravegny. Point initial de l'évacuation : Sortie sud de Fismes.
I° phase. Les blessés ne pouvant marcher, les gazés, malades graves sont transportés par brancardiers divisionnaires au Poste de chargement sortie sud de Fismes.
II° phase. Le poste de chargement des blessés ne pouvant marcher, les gazés, etc... est transporté sur la route Fismes-Baslieux, sud de la cote 154, d'où ils sont évacués.
III° phase. Le poste de chargement sera ultérieurement désigné.
Matériel sanitaire. ....500 kg de chlorure de chaux contre Ypérite seront à la disposition des corps à Saint-Gilles."
19 octobre Le Service de santé rejoint le PC de la DI à Saint-Ermé. Dans l'après-midi St Ermé est bombardé par l'ennemi vers 2h30. Une trentaine d'obus tombent près du PC. Le soir l'E.M. fait mouvement pour revenir à Bérieux. Evacuation à 18H : 250 dont 120 blessés, 70 gazés légers, 60 malades.
21 octobre Berrieux. Evacuations de la journée : Blessés 10. Malades 40. Gazés 15.
22 octobre Berrieux. Malades évacués 26. Blessés 17. Vésiqués 8.
23 octobre Berrieux... A partir du 23/10 midi selon message n°470 de la D.S.S. du 22/10 19h15, les malades et gazés doivent continuer à être dirigés sur l'ambulance de triage de Beaurieux ; mais tous les blessés doivent être dirigés directement sur l'ambulance du château de Beaurrieux. Evacuations du 22 : Blessés 17. Malades 32. Vésiqués 8.
25 octobre Berrieux. Evacuations du 24 par T.M. : 1 blessé léger. 6 gazés. 14 malades.
27 octobre Berrieux. Evacuations du 26 par T.N. : malades 34. Blessés 50. Gazés 18. Médecin aide-Major Delon du 119e RI évacué le 26 (Ypérité).
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