André Roussel II - Font de l'Aisne
RESTITUTION DU JOURNAL DE MARCHE ILLUSTRE D’ANDRE ROUSSEL
II
Front de l'Aisne
secteur de Saint-Thierry ; secteur de Pontavert-Berry-au-Bac
13 septembre - 22 janvier 1914
Dans la partie consacrée à la présentation des 131 clichés d'André Roussel conservés à l'Historial de la grande Guerre de Péronne (voir : André Roussel combattant photographe du 43e RAC) nous avons souligné l'importance numérique des prises de vues réalisées durant les quatre mois-et-demi associés à la stabilisation du front et à la prise de position de son unité sur l’Aisne face à l’ennemi au nord-ouest de Reims à compter du 13 septembre 1914.
Ce second ensemble formé par 78 clichés s'interrompt brutalement le 22 janvier 1915 alors qu'André Roussel, blessé par un éclat d'obus est évacué du front pour plusieurs mois.
Dans le chapitre précédent restituant le Journal de marche d'André Roussel durant les six premières semaines du conflit (voir : André Roussel I - Montée au Front, Belgique, retraite, la Marne) nous avons expliqué notre choix de présenter les clichés en regard de la retranscription littérale du Journal des marches et opérations de la 3e batterie du 43e RAC (Mémoire des hommes – Portail culturel du ministère des Armées (SHD 26 N 981/12 ; JMO 5 août-30 décembre 1914 et SHD 26 N 981/13 JMO 31 décembre 1914-25 janvier 1916).
Les données extraites du JMO permettent en effet en premier lieu de situer avec exactitude les prises de vue associées aux activités et conditions de vie des combattants, matériel ou aménagements spécifiques apparaissant sur les photographies.
Les clichés illustrent désormais la vie intime et collective d’un groupe de combattants réduit à une cinquantaine d’hommes : servants des pièces encadrés de leurs sous-officiers et officiers, les canonniers conducteurs des avant-trains, comme ceux des voitures formant les échelons étant abrités à distance des pas de tir. On assiste alors à la multiplication des portraits réalisés auprès des pièces, abris, postes d’observation où réalisés dans l'environnement moins exposés des postes de commandement.
Cet esprit anime tout d'abord la période de stabilisation du front au cours de laquelle la 3e batterie du 43e RAC prend position au nord de Saint-Thierry (Marne), face à Courcy et au fort de Brimont, du 13 septembre au 10 décembre 1914 (25 clichés) et où André Roussel est nommé au grade de maréchal des logis le 24 septembre 1914.
Le rythme des prises de vue s'intensifie davantage encore au cours de la période qui débute le 10 décembre 1914 marquée par le déplacement du 43e RAC sur le secteur de Pontavert-Berry-au-Bac (Aisne) confié à la 5e DI. En 40 jours, André Roussel y réalise 53 clichés pris sur les positions de tir de la 3e batterie dans le bois de Beau Marais à Pontavert, face à Craonne et Coberny et ce, avant qu’il n’y soit blessé le 22 janvier 1915.
Dissimulation des positions dans le couvert des sous-bois, casemates enterrées, vie dans les tranchées et dégâts provoqués dans l’environnement des batteries par l’artillerie ennemie, en constituent les caractères les plus marquants avec l’esprit de camaraderie et le sens de l’anecdote. Nous pouvons remarquer que cette même atmosphère se retrouve dans les clichés contemporains de l’album de René Verney qui témoignent quant à eux de la vie des batteries du 3e groupe du régiment (7e, 8e et 9e batteries) alors installées 6 km plus au sud dans, les bois de Gernicourt et Roucy (aux frontières des départements de la Marne et de l’Aisne).
Lorsque l'unité prend position à Saint-Thierry le lieutenant Stouff est à la tête de la 3e batterie du 43e RAC. Nous avons relaté dans la partie précédente (voir : André Roussel I) les conditions dans lesquelles ce commandement lui a été confié à partir du 23 août 1914. Nommé au grade capitaine à titre temporaire le 20/09/1914, il reste affecté à la 3e batterie jusqu’à la fin de la guerre.
En septembre 1914, il a alors notamment pour adjoint l’adjudant-chef Edgar Armand Chenu (1880-1914), nommé sous-lieutenant d’active à titre temporaire le 16/09/1914 et tué à l’ennemi à Saint-Thierry le même jour. Le 3 octobre 1914 le sous-lieutenant de réserve Edgar Savinien Lucien Garçonnot (1889-1936) est classé à la 3e batterie, alors que le lieutenant de territoriale Morel passe le 6 octobre au Parc d’artillerie. Enfin, le 4 novembre, l’aspirant d’active Gabriel Joseph Emmanuel Chapaux (1886-) est nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 04/11/1914 mais reste affecté à la 3e batterie.
Ces derniers apparaissent sur de nombreux clichés parmi d'autres combattants clairement identifiés. Aussi nous renvoyons pour toute précision à l'index des noms de personnes figurant dans les légendes des clichés, enrichi lorsque cela est possible, d'une courte notice biographique.
FRONT DE L’AISNE, Saint-Thierry (Marne) 13 septembre - 09 décembre 1914
(retranscription intégrale du JMO SHD 26 N 981/12)
13/09/1914 - Départ 3h La batterie à la bonne fortune de stationner pendant près d’une heure près des objectifs de la veille. Des gradés sont envoyés pour constater les résultats. L’ennemi a abandonné morts et blessés et matériel. Mais on constate qu’il remue remarquablement la terre que ses tranchées donnent toute sécurité aux occupants sauf dans les tirs su zone exécutés avec des obus explosifs.
10h En batterie au nord-ouest de Saint-Thierry [Marne]. Tir sur zones entre le clocher de Brimont et les bois de Soulains
20h Bivouac à la lisière nord-ouest de Saint-Thierry.
•14/09/1914 - Départ 5h. En batterie à 6h à l’ouest du moulin de Courcy,
7h Ouverture du feu sur les lisières sud de la croupe du château de Brimont.
10h Le lieutenant commandant aperçoit une batterie ennemie sur la crête de la ferme de l’Espérance. Cette batterie est prise à partie jusqu’à 10h30. La batterie est sous le feu de l’artillerie ennemie de 7h à 10 h des gros canons ; de 11h à 14h d’une batterie de campagne qui a réglé et qui tente sans succès le tir à démolir. Un coup heureux tue un servant endormi (Leriche, maître-ouvrier en fer] abrité dans une tranchée. Son camarade endormi comme lui ne s’est pas réveillé. Un deuxième projectile blesse un servant [Roussel] et un troisième démolit un arrière-train de caisson vidé pour le ravitaillement peu avant. Seule une roue reste utilisable. Tout cela n’a pas empêché la batterie de tirer et d’être ravitaillée par son échelon et, après une accalmie vers 14h15, le lieutenant commandant, va faire une nouvelle préparation du tir. Tous ces mouvements ont été vus de l’artillerie ennemie ; aussi dès que la batterie, sur la demande du colonel commandant un régiment d’infanterie ouvre à 14h45 le feu sur les lisières de bois à l’est de la ferme de l’Espérance, elle tire sur la batterie qui n’en est nullement incommodée, le personnel procédant au remplacement de deux roues cassées pendant les entr’actes assez longs qui séparent les rafales. Toutefois, un canon reçoit dans l’âme un éclat qui le rend inutilisable.
15h En surveillance. On bivouaque sur la position.
•15/09/1914 - 6h Ouverture du feu sur le bois de la ferme de l’Espérance. Dès que la batterie a ouvert le feu, une batterie ennemie de gros calibre (155 probablement) la prend à partie, blesse un chef de pièce (Victor), brise deux roues, un arrière-train de canon est forment endommagé et le bidon à pétrole porté par l’arrière-train de canon s’enflamme mais le chef de pièce le jette en arrière, ainsi que les divers chiffons servant au nettoyage du matériel qui flambaient aussi (4e caisson). A la 1ère pièce, mes hommes qui avaient couché à côté de leurs pièces avaient commis l’imprudence d’y laisser la paille qui leur servait d’abri pendant la nuit. Cette paille a été enflammée par l’éclatement d’un obus. A ce moment les hommes ont réparé leur oubli en éteignant l’incendie qui pouvait amener l’explosion du caisson.
10h20 L’’ennemi a depuis un moment cessé de tirer : on a mis ce temps à profit pour reconstituer et repointer les pièces.
10h25 Le colonel fait demander si la batterie a été retirée du feu et donne en même temps l’ordre de tirer sur une batterie ennemie signalée par un aviateur. Le chef d’escadron répond « Les batteries du 1er groupe ne quittent leurs positions qu’après en avoir reçu l’ordre et la 3e pièce est prête à ouvrir le feu. »
10h30 La 3e batterie ouvre le feu sur la batterie signalée au nord du Mont Cran de Brimont. Le réglage s’effectue posément éléments obtenus 3800 C 4000 L sur la crête. A ce moment le tir ennemi reprend mais la batterie n’en exécute pas moins son tir d’efficacité à obus explosifs sur zone de 3900 à 4300 avec fauchage.
10h50 en surveillance.
17h Tir sur le bois à l’est de la ferme de l’Espérance. Tir de concentration surtout.
19h Bivouac à l’ouest du moulin de Courcy.
Positions de la 3e batterie du 43e RAC à Saint-Thierry 14/09-09/12/1914 (fonds de carte IGN)
•16/09/1914 - 3h30 Départ pour occuper une position à l’extrémité du chemin de terre interrompu à environ 1 km au sud-est de Thil. 5h en batterie. Les avant-trains dans un chemin en déblai à 300 m environ à l’ouest de la batterie.
9h Ouverture du feu sur les bois de la ferme de l’Espérance. L’artillerie ennemie gros calibre nous envoie quelques rafales en direction, mais pas en portée. Vers 18h (la 8e batterie qui marche avec la 3e batterie a son poste sur la route nationale n°44 à environ 300 m sud-est des batteries) ordre au groupe de Miribel [1er groupe] « L’infanterie va donner l’attaque des pentes sud du Mont de Brimont à cheval sur le chemin qui va de la Verrerie à Brimont. Préparer l’attaque et soutenez-la. Cessez le feu quand l’infanterie amie sera visible par nous. » A ce moment le chef d’escadron qui était momentanément auprès de la 3e batterie se rend, accompagné d’un agent de liaison, au poste de commandement de la 8e batterie. Le lieutenant commandant accompagné d’un signaleur en fait de même mais séparément. Les trois postes de commandement sont distants d’environ 20 m. Le personnel bien abrité contre le talus est de la route. Répartition des zones, 3e batterie à l’est, 8e à l’ouest font 100/1000, distance qui a été repérée 3200. Ouverture du feu. Dès la 3e salve, un obus ennemi tombe sur la route nationale à environ 30m du poste de commandement du chef d’escadron. Un éclat blesse au pied le sous-officier agent de liaison. Plusieurs coups sont encore tirés dans cette direction, mais n’atteignant plus personne. Il n’en est pas de même pour les batteries qui tombent sous le feu violent de l’artillerie ennemie gros calibre. Un projectile tombe à 1m50 environ de l’essieu du 1er canon. Les éclats tuent le sous-lieutenant Chenu placé derrière le 2e caisson, blesse le chef de pièce [Patry] et le pointeur de la 1ère pièce [Lepeltier] et rend le canon inutilisable.
Au poste de commandement on ignore que les batteries sont encadrées de si près, les commandements ont été lancés et exécutés comme au champ de manœuvre et on a le plaisir de constater que l’infanterie ennemie abandonne les tranchées qu’elle tenait depuis trois jours. Le tir a été exécuté à obus explosifs et par rafales fauchées de 25 en 25m de 3200 à 3400.
Il est probable que les lueurs seules ont permis à l’artillerie ennemie en raison de l’approche de la nuit, de régler son tir. La batterie a donc eu dans ces trois journées 14, 15 et 16, un sous-lieutenant tué [sous-lieutenant Chenu], 1 maître ouvrier en fer tué [Leriche], trois sous-officiers [maréchaux-des-logis Outhenin-Chalandre, Delamotte et Victor] et deux hommes blessés [2e canonnier servant Roussel et maître-pointeur Lepeltier] (un sous-officier et un homme très légèrement) [voir répertoire des pertes qui n’intègre pas le Maréchal des logis Victor]. En matériel trois caissons dont un abandonné sur le terrain carbonisé, deux canons hors de service.
19h Bivouac sous la pluie dans le petit bois à l’est des batteries.
Saint-Thierry, tombe de notre sous-lieutenant. (2PHO2686)
[Saint-Thierry (Marne) tombe du sous-lieutenant Edgard Armand CHENU 3e batterie du 43e RAC tué au feu, à 5h du matin au sud-est de Thil le 16/09/1914. A gauche, le maréchal des logis Petithomme, chef de la 2e pièce portant la médaille militaire qui lui a été remise le 20/09/1914].
17/09/1914 - 4h Portez votre groupe au nord-ouest de Saint-Thierry en position de rassemblement pendant ce temps.
6h Batterie en position sur chemin de terre au nord-ouest de Saint-Thierry. Mission, mêmes objectifs que la veille. Poste de commandement sortie nord-est de Saint-Thierry sur le chemin de Saint-Thierry à Thil. Communication ; Téléphone et signaleur.
9h Ouverture du feu sur le bois de la ferme de l’Espérance, quelques obus seulement.
10h Le lieutenant aperçoit sur les bois clairsemés du nord du bois de Soulains, des colonnes ennemies qui se dirigent vers le sud et se met en mesure, au moyen d’un réglage avec une pièce de se procurer les éléments d’un tir d’efficacité pour le lancer au moment où les troupes seront à découvert lorsque, sans raison, la pièce cesse de tirer. Le téléphone en raison de la pluie fonctionne très mal. Ce n’est que 10 mn après que le lieutenant apprend qu’un officier de l’Etat-Major du Corps d’armée a fait cesser le tir de la batterie prétextant que la batterie était trop près du village, pouvait attirer sur elle le tir des gros canons, amener le bombardement du village qui servait de poste de commandement au général commandant le Corps d’armée. Le départ des coups de canon gênait aussi… Toutefois cet ordre ne s’adressait pas à la 3e batterie mais bien à la 8e qui contrairement aux ordres donnés s’était par mesure de sécurité (éloignée), placée à droite et non à gauche de la 3e batterie. Deux colonnes ennemies traversent le glacis situé au nord du bois de Soulains. Ouverture du feu sur ces colonnes qui se précipitent sur les lisières nord et disparaissent aussi aux vues. Le tir continue jusqu’à 5200. Il est impossible de se rendre compte de son efficacité.
15h Deux groupements remontent les pentes de ce glacis se dirigeant vers l’est, la 1ère pièce les accompagne de son feu de 6300-6900.
18h « Tirs sur zones avec énergie sur les lisières nord du bois de Soulains, distance 4900-5400 ». Auparavant plusieurs tirs de neutralisation avaient été exécutés sur ces points et ce sont les éléments de ce tir qui ont servi au tir d’efficacité. Les tirs se sont effectués sur zones ; le lieutenant commandant se rend auprès de la batterie, le temps est affreux, une véritable tempête de vent et d’eau s’abat sur les hommes à ce moment et c’est merveille de constater la régularité du service des pièces, du service de ravitaillement immédiat et des canons qui mériteraient un entretien plus régulier, car, depuis le 21 août, il n’a pu être procédé à leur entretien que pendant les accalmies- du feu pièce par pièce et sous la responsabilité du lieutenant commandant. Le dernier nettoyage date du 13.
Le tir terminé, ordre de se tenir prêt à exécuter dans la même direction et pendant la nuit un tir semblable. Ce tir devant empêcher, si elle se produisait, l’attaque allemande de réussir.
22h15 Ordre « Surveillez les directions, si vous voyez une fusée rouge, c’est le signal de l’ouverture du feu. »
22h45 Le signal est aperçu. La tempête fait rage et éteint les lanternes de batterie. Le tir est exécuté avec les éléments donnés mais toutes les pièces ne peuvent y participer à la fois. Mélange d’obus à balles et d’obus explosifs et coup de râteau.
18/09/1914 - 5h En surveillance.
7h Ouverture du feu sur le canal et la route qui passe à l’est, direction sud de Courcy. On profite de ce tir pour repérer le terrain.
9h « Le village de Courcy est occupé par l’ennemi. A droite de l’église à vous 200/1000. Ouverture du feu A de S – 10 C 8 3200. » Auparavant un repérage du terrain avait été effectué lisières 3200 C – 3250 L. Aussitôt tir percutant par trois fauchez 3200, 3225, 3250. Toute la lisière est en feu. Pour mettre le feu dans un village, rien ne vaut les obus à balles.
11h Changement de mission, à droite du moulin front 120 « Empêcher l’ennemi de déboucher sur la rive ouest du canal. » Chaque pièce est placée sur la droite de sa zone avec un échelonnement de 50. Pendant quelques instants, repérage de terrain. Hausses trouvées : le moulin 2800, le canal 4500, les meules dans la plaine 3600, une meule isolée 1800, correcteurs 8-10.
13h On aperçoit un petit rassemblement environ une compagnie à sortie sud de Courcy, mais il est impossible de distinguer l’infanterie ennemie de la nôtre. Cet élément se dirige vers le moulin.
14h30 Un officier d‘infanterie arrive essoufflé, pour signaler que le moulin est occupé. Le lieutenant commandant lui répond qu’il le sait mais voudrait bien savoir par qui. L’officier est en défaut.
14h45 Un soldat d’infanterie apporte le même renseignement mais n’est pas plus affirmatif. A ce moment le lieutenant aperçoit une pèlerine de forme non française. Au même instant l’officier cité plus haut vient porter l’ordre (Général de division) d’ouvrir le feu sur le moulin. La chose était commencée, le lieutenant le prie d’assister au tableau. Les 3e, 4e et 5e coups de canon mettent le feu aux trois bâtiments. Encore quelques coups de canon en arrière et on aperçoit l’ennemi qui reprend la direction de Courcy.
15h45 Au sud du moulin se trouvent des meules qui abritent une trentaine d’hommes d’infanterie « Tirez dessus .» Cinq coups de canons à obus à balles percutants. Les trois meules sont en feu. L’ennemi les abandonne.
16h15 « Au nord-ouest du moulin, une rangée de meules sert de poste d’observation « Tirez dessus. » Au 5e coup de canon toutes sauf une sont en feu. Le lieutenant s’entête à y mettre le feu et brule pour cela une quinzaine de projectiles. Le fait lui sera reproché quelques instants après, mais il avait cru de son devoir d’abattre tous les observateurs qui se trouvaient à cet endroit-là.
17h Resserrement du front 100/1000 au lieu de 200. On signale des rassemblements dans les bois de Soulains. Le lieutenant hésite à ouvrir le feu, ne connaissant pas suffisamment la direction, ni la profondeur de l’objectif. Il se contente par une salve de repérer la direction du faisceau.
17h45 Le colonel de la D5 vient, en personne, donner l’ordre d’ouvrir le feu sur les bois de Soulains.
18h Ouverture du feu sur la zone indiquée. Tirs systématiques de 6000-5200 (coups de râteau).
19h Se tenir prêt à exécuter (si on attaque la nuit) un tir de barrage et un tir en profondeur sur les colonnes ennemies.
20h Bivouac. Il pleut.
21h On place des guetteurs qui annonceront le commencement du feu (fusée rouge). Tirée par l’infanterie. On prélève une pièce de la batterie pour la placer en caponnière à la sortie ouest du village.
19/09/1914 – 5h Continuation de la mission donnée la veille. Extension du front 200/1000. Pendant toute la journée quelques coups de canons sont tirés pour obliger l’ennemi à partir homme par homme.
19h Même mission que le 18 à la même heure.
20h on apporte au lieutenant commandant deux brevets de médaille militaire décernés au Maréchal des logis Petithomme chef de la 2e pièce pour sa conduite sur le feu au combat d’Hanzinelle (22/08/1914) sa pièce toute entière méritait cette récompense qui n’a pu être accordée qu’à son chef ; la deuxième au pointeur Dève pour sa conduite sous le feu au même combat.
20/09/1914 (1) - 2h45 Le signal d’ouvrir le feu est donné. Exécution du tir préparé la veille.
4h30 A la pointe du jour, le lieutenant commandant remet les décorations aux gradés cités plus haut. La cérémonie n’est pas sans grandeur, car c’est sur le champ de bataille et entre leurs pièces respectives qu’ils auront reçu la récompense de leurs services.
Saint-Thierry, octobre 1914. Le capitaine et les deux médaillés devant les travaux de retranchement (2PHO2694)
[A droite le Maréchal des logis Petithomme, au centre le capitaine Stouff, à droite le maître pointeur Dève
(Petithomme et Dève ont été décorés de la médaille militaire le 20/09/1914,
le capitaine Stouff n’est nommé dans son grade que le 21/09/1914]
Saint-Thierry, octobre 1914. Le capitaine Stouff et les deux médaillés de la batterie. (2PHO2742)
[A droite le Maréchal des logis Petithomme, au centre le capitaine Stouff, à droite le maître pointeur Dève
(Petithomme et Dève ont été décorés de la médaille militaire le 20/09/1914,
le capitaine Stouff n’est nommé dans son grade que le 21/09/1914]
5h Extension du front 200/1000, même mission que le 19. L’ordre général pour la journée du 20 porte que les positions doivent être maintenues à tout prix qu’il y a lieu d’améliore les dispositifs de protection (invisibilité et invulnérabilité).
18h30 En cas d’attaque pendant la nuit, faire un barrage sur les hausses 2000 – 2100 – 2200.
(1) – La batterie ayant subi de nombreuses pertes en hommes et en chevaux a été par prélèvement, reconstituée à la date du 17.
21/09/1914 – En surveillance, même mission que la veille
8h Renseignement « Une grosse patrouille est envoyée dans la direction du moulin. Appuyer cette marche »
9h Le lieutenant commandant aperçoit deux hommes de cette patrouille qui se dirigent vers le moulin. Arrivés à environ 200 m du moulin, ils se jettent à terre et il en conclue que des coups de feu partent du moulin et avec une pièce, tire 9 obus explosifs sur les hausses 3000 -25.50, hausses obtenues dans les tirs antérieurs. Les hommes couchés repartent mais se replient peu après sans qu’il
12h le Lieutenant Stouff est à la date du 20 septembre à titre temporaire pour la durée de la guerre promu capitaine et conserve le commandement de la batterie. Le capitaine adjoint au colonel de l’artillerie divisionnaire désigne à la batterie d’où sont partis les coups de feu qui ont obligé la patrouille à se replier. Quelques coups de canon sont tirés mais il est impossible d’en constater l’effet.
Saint-Thierry octobre 1914
Le capitaine Stouff dans une brèche d’obus. (2PHO 2698)
17h La tranchée sur laquelle on a tiré la veille semble être de nouveau occupée. Quatre obus explosifs sur la hausse moyenne. Tout disparait.
17h15 Une meule située au nord de la tranchée, semble être le point de départ des hommes qui vont l’occuper. Quelques obus fusants ont serré les imprudents. Renseignements envoyés au colonel commandant la D5 « La tranchée qui existait depuis trois jours, semble avoir été prolongée vers le nord et portée plus en arrière.
18h15 Mêmes mesures que la veille en ce qui concerne le tir de nuit.
22/09/1914 – 5h En surveillance.
7h « Une patrouille va être envoyée pour reconnaître Courcy. Appuyez son mouvement. »
9h 7 hommes sont aperçus se dirigeant vers Courcy par le chemin qui va de la route nationale n°44 à Courcy. Pour leur indiquer qu’il est prêt à les appuyer, le capitaine commandant tire quelques obus fusants sur la partie signalée comme récupérée par l’ennemi. Ce tir permet à l’infanterie de s’approcher jusqu’à 1500 m environ de Courcy.
9h30 Les hommes se replient.
10h On aperçoit quelques hommes qui paraissent observer la plaine. Ouverture du feu avec obus à balles qui mettent le feu aux maisons qui abritaient ces éléments, puis quatre obus explosifs.
18h Mêmes ordres que la veille en ce qui concerne le tir de nuit.
23/09/1914 - 5h15 En surveillance. 6h Vérification du faisceau. 7h15 Tirs par pièces isolées sur objectifs fugitifs. 18h15 Mêmes ordres que la veille en ce qui concerne le tir de nuit.
24/09/1914 - 5h45 En surveillance. 8h Tir systématique sur une des pièces de la batterie. 18h Mêmes dispositions en ce qui concerne le tir de nuit.
25/09/1914 – 5h15 En surveillance. Mêmes missions que la veille. 18h15 Mêmes dispositions en ce qui concerne le tir de nuit.
26/09/1914 - 3h45 En surveillance. 4h15 Tir systématique sur les tranchées d’infanterie. 8-10h La batterie exécute différents tirs par pièces isolées sur buts divers. 12h Tyr systématique pendant lequel la batterie se trouve prise à partie par l’artillerie ennemie (gros calibre) en direction mais non en portée.
13-18h La batterie appuie l’attaque de l’infanterie sur Courcy. Elle se trouve de 14h à 16h sous le feu violant de l’artillerie ennemie (lourde) qui ne lui occasionne aucun mal.
18h15 Mêmes dispositions que la veille en ce qui concerne le tir de nuit.
21h15 La batterie ouvre le feu (tir de barrage) sur les tranchées. Tir percutant par deux {2200- 2400 de concert avec la 8e batterie. 24h même tir.
27/09/1914 - 5h En surveillance. 7h Le capitaine à son poste d’observation est blessé par un éclat d’obus ennemi (77). 8-11h Tir systématique par pièces isolées. 18h Mêmes ordres que la veille en ce qui concerne le tir de nuit.
Le commandant de Miribelle et le capitaine Stouff dans le poste observatoire. (2PHO 2665)
[Commandant Marie Joseph Henri de Miribel]
28/09/1914 - 6h En surveillance. 8h15 Tirs par pièces isolées sur les tranchées ouest de Courcy et sur celles avoisinant le moulin.
29/09/1914 - 5h En surveillance, même mission que la vielle, mais l’ennemi est trop circonspect. Les hommes couchent dans les tranchées auprès du matériel. On profite du long séjour à Saint-Thierry pour améliorer l’état des chevaux, faire l’échange des vêtements trop usagés, au remplacement de ceux qui ont été perdus, la batterie ayant reçu un premier lot d’effets d’habillement.
30/09/1914 - Même mission. 6h Quelques hommes quittent les tranchées du moulin pour se rendre à Courcy, huit obus explosifs avec la hausse 3050 leur dégourdissant les jambes et on n’en verra plus aucun de toute la journée. Le s/chef a fait confectionner des timons de rechange, l’adjudant-chef des musettes mangeoires, il était grand temps, les musettes mangeoires n’étant vraiment plus appropriées au service qu’on exige d’elles. Bivouac sur place.
01/10/1914 - 4h45 En surveillance. L’infanterie amie ayant, la veille, fait connaître que les occupants des tranchées ennemies se dérouillaient bras et jambes aux premières lueurs du jour, le capitaine commandant se rend à son poste de commandement afin de ne pas manquer de les saluer au réveil. Mais un brouillard intense recouvre la vallée. Lorsqu’il est dissipé on n’aperçoit rien. Pas de tir.
Saint-Thierry, octobre 1914.
Un artilleur déguisé en Boche. (2PHO 2716)
Saint-Thierry, octobre 1914.
Camarade déguisé en Boche. (2PHO 2717)
02/10/1914 - Même mission que la veille, aucun objectif, pas de tir.
03/10/1914 - Même mission que les jours précédents. Le sous-lieutenant de réserve Garçonnot est affecté à la batterie.
La batterie est reconstituée à l’effectif de guerre hommes et chevaux. Pas de tir. 10h30 La 51e division donnera, le 4 octobre, l’attaque du pont du canal au nord de la Neuvillette. L’attaque partira du port. La batterie de 120 préparera l’attaque, le 3e groupe se tiendra prêt à y coopérer. Pour le 1er groupe rien de changer.
04/10/1914 - Aucun renseignement sur l’attaque de la 51e division. Même mission que la veille. Le 3 ordre a été- donné de construire des abris pour chevaux. Le 3 on a étudié les moyens, le 4 on commence la construction (maréchal-des-logis Petithomme). On procède au rematriculage des chevaux de batterie.
Cliché non situé, non daté (2PHO 2689)
[Sous-lieutenant Garçonnot]
Saint-Thierry, octobre 1914, Le bourrelier et ses deux aides avec sa boîte à réparation. (2PHO 2758)
05/10/1914 - Les hommes vivent sous terre depuis plusieurs jours, ordre est donné d’améliorer ces installations. Chaque fois que la troupe aura à loger à proximité d’un village soumis au bombardement, on devra construire des abris semblables.
Saint-Thierry, octobre 1914.
L’intérieur de ma tranchée. (2PHO 2646)
[canonniers de la 2e pièce, au centre, le second à partir de la g. le maître-pointeur Travers,
debout le cuisinier Lefèbvre dit Calumet]
Saint-Thierry, octobre 1914.
Le bureau du maréchal des logis-chef. (2PHO 2765)
06/10/1914 - Le lieutenant de territoriale Morel est classé au Parc à la date du 6 octobre 1914. Le brigadier Bailly fait une chute de cheval en allant à l’abreuvoir et est évacué.
07/10/1914 - Pour la 3e fois, les certificats d’origine de blessures et les procès-verbaux de pertes de harnachement et d’armes ont été présentés à la sous-intendance. Réponse venez dans 8 ou 9 jours.
08/10/1914 - Ordre de construire au poste de commandement un abri : le maréchal-des-logis Petithomme est chargé de ce travail et s’en acquitte à la perfection.
09 et 10/10/1914 – On continue à améliorer l’installation.
Saint-Thierry, novembre 1914. Le capitaine Stouff devant sa cabane en construction (2PHO 2685)
[A gauche le capitaine Stouff, à droite le maréchal des logis Petithomme]
Saint-Thierry, novembre 1914. La villa des épis, gourbis des chefs de section. (2PHO 2756)
[De g. à dr. le maréchal des logis Petithomme, l’aspirant Chapaux, l’adjudant-chef Latruffe, et le maréchal des logis-chef]
Saint-Thierry, octobre 1914. L’intérieur de la villa des épis et ses propriétaires. (2PHO 2754]
[De g. à dr. le maréchal des logis Petithomme, l’adjudant-chef Latruffe, nommé dans ce grade le 24/09/1914,
l’aspirant Chapaux et le maréchal des logis-chef cf. 2PHO 2765]
11/10/1914 - Vers 13h30 quelques obus de gros calibres tombent encadrant la route de Saint-Thierry à Thil. On perçait 40 0.0. pour effectuer les réglages. Le 10 le débouchoir détérioré au combat le 14 septembre ainsi que les débris du téléphone ont été remis à la 14e section de munitions d’artillerie (équipe mobile) à [Chassemy ?]
12/10/1914 - Même mission.
Dans la nuit du 11 au 12, les Allemands ont construit une tranchée à l’ouest du moulin, ainsi qu’un observatoire au nord. Pendant la matinée du 12, il a été impossible de savoir si cette tranchée était occupée. Vers 14h une patrouille est envoyée dans cette direction. Arrivée à environ 100m de ka tranchée, elle reçoit des coups de fusil. Les patrouilleurs qui s’étaient approchés de la tranchée en se dissimulant parfaitement, commettent la faute de se relever pour se replier. Trois hommes sont blessés. Du poste d’observation le capitaine a suivi la marche de la patrouille. Dès les premiers coups de fusil, visibles par la fumée au départ des coups, il ouvre le feu sur la tranchée pour protéger le mouvement de repli. Un des blessés peut se traîner et est relevé vers 15 heures. Un deuxième est resté sur place ; mais le capitaine le voit remuer.
17 h Des brancardiers se sont rapprochés du dernier blessé ; pour leur permettre d’accomplir leur mission, la batterie tire quelques coups de canon sur la tranchée. Les points de chute étant très près de la tranchée, les brancardiers ont peur et se replient, probablement impressionnés par l’éclatement d’un projectile de 120 tombé à leur gauche.
Un cycliste vient rendre compte et intervient pour mettre les choses au point. Il envoie un sous-officier prévenir la batterie d’artillerie lourde d’allonger son tir et lui-même va recommencer, malgré l’approche de la nuit, à tirer pour permettre l’enlèvement des blessés.
Saint-Thierry, octobre 1914. Un éclaireur et un cycliste revenant de reconnaissance. (2PHO 2691)
Saint-Thierry, octobre 1914. Cycliste et éclaireur. (2PHO 2690)
Saint-Thierry, octobre 1914. Trous d’obus dans une maison. (2PHO 2718)
[servant d'observatoire]
Saint-Thierry, octobre 1914. Sur mon cheval. (2PHO 2719)
Saint-Thierry, novembre 1914. André à cheval. (2PHO 2720)
[Le maréchal des logis Roussel]
13/10/1914 - Citation à l’ordre du Corps d’armée :
Le Général commandant le 3e Corps d’armée cite à l’ordre du jour du corps d’armée le 1er groupe du 43e régiment d’artillerie (commandant de Miribel). « Appelé par les missions qu’il a reçues à prendre et à conserver des positions insuffisamment défilées, a, malgré des tirs réglés, efficaces et répétés d’artillerie de campagne et d’obusiers ennemis, fait preuve du plus grand dévouement et de qualités remarquables de solidité au feu, en se maintenant sur ses emplacements, en appuyant toujours au plus près l’infanterie avec laquelle il opérait et en gardant avec elle la liaison la plus étroite et la plus constante. »
7h30 Un lieutenant du 39e fait le compte-rendu suivant : le chef de bataillon commandant le secteur qui a fourni la patrouille hier, m’a chargé de vous remercier de l’aide que vous lui avez donné hier soir. Les blessés ont été ramenés.
9h La batterie perçoit un téléphone en remplacement de celui qui avait été détérioré au combat d’Hanzinelle.
14h Un observateur est vu dans une tranchée et quelques instants après, un homme quitte la tranchée et se dirige sur Courcy en rampant : plus d’hésitation, la tranchée est occupée, et la batterie ouvre le feu. Un coup heureux tombe à l’emplacement occupé par l’observateur (un officier du 1er lourd a vu le tir et le lendemain fait connaître qu’à l’arrivée du coup heureux, un homme a été projeté en l’air et est retombé inerte ; un deuxième quitte la tranchée en rampant.
17h30 bivouac.
14/10/1914 - Le capitaine commandant désirant connaître dans quelles conditions on peut passer du tir à obus ordinaire au tir à obus à balles, vérifie avec les obus ordinaires les éléments de la veille. Le point avec obus ordinaires est à 3.150 ; cette grande différence l’étonne ; il tire un obus à balles 2.650 qui est bien la hausse. Différence= 500m. Conclusion : les obus ordinaires pourront servir pour le réglage en direction mais non plus pour la portée. Depuis plusieurs jours l’infanterie fait des reconnaissances vers le moulin de Courcy, la batterie les appuie en tirant de temps à autre obus fusants sur les tranchées.
15/10/1914 - 4h Du commandant de l’AD5 : « Alertez vos batteries pour tirer sur les lueurs qui pourraient se révéler dans votre zone. »
7h L’attaque n’a pas été donnée à l’heure indiquée.
8h L’infanterie a construit une petite tranchée à l’est de la route nationale et au nord du chemin allant à Courcy. De cette tranchée, part une patrouille. Quelques obus fusants sur les tranchées.
9h La division qui occupe La Neuvillette vient de s’emparer du ponceau situé à environ 1800m de cette localité. « Agissez en conséquence. »
10h30 Du colonel commandant l’AD5 « Une batterie ennemie est signalée vers l’Y de Courcy, tâchez de la contrebattre.» Ce renseignement semble confirmer une observation faite la veille par le capitaine qui avait cru apercevoir vers 15h30, une lueur, à la lisière nord du bois de Soulains entre le canal et la route qui va à Brimont. Quelques fusants sont tirés avec les éléments trouvés dans les repérages de terrain, effectués du 17 au 22 septembre, éléments bons.
Saint-Thierry, ma pièce pendant le tir (2 PHO 2647)
[Le premier à droite, le maréchal des logis Roussel]
Saint-Thierry octobre 1914.Groupe de servants de la 4e pièce (2 PHO 2749)
Saint-Thierry, octobre 1914. La 2e pièce. (2PHO 2766)
16/10/1914 - Même mission. Vers 14h, le capitaine fait venir l’adjudant-chef à son poste d’observation, pour lui faire tirer quelques obus débauchés à des distances variables ayant donné lieu à difficultés d’introduction etc… avec ces obus l’adjudant-chef met le feu à trois meules de paille au sud de Courcy. Ces meules masquaient les sorties des ennemis vers le sud.
Saint-Thierry octobre 1914. Le Lieutenant Chapeau au poste observatoire. (2PHO 2683)
[l’aspirant Chapaux, n’est nommé au grade de sous-lieutenant que le 04/11/1914]
Saint-Thierry, le poste observatoire. (2PHO 2759)
[Le maréchal des logis Roussel]
17-20/10/1914 - Même mission.
21/10/1914 - Versé deux débouchoirs à la 1ère batterie.
22/10/1914 - Versé deux débouchoirs à la 2e batterie.
23-29/10/1914 - Même mission.
30/10/1914 - 10h Une batterie de gros calibre est en position au nord du bois de Soulains, probablement entre le canal et la lisière ouest du bois. Elle a tiré les deux jours précédents sur un observatoire construit par la batterie de 120 long, situé à environ 60m au sud-est de l’observatoire du commandant de la batterie. Pendant que cette batterie tirait, il avait semblé que la fumée du départ du coup, restait accrochée aux arbres qui longent le canal. L’observation n’était pas assez nette pour nécessiter une ouverture de feu ; mais le 30, cette batterie reprend le tir sur la partie sud du village de Saint-Thierry. Pour la troisième fois la fumée, visible au même endroit permet de ne plus douter. La batterie envoie avec une pièce, une vingtaine de projectiles à balles d’abord, explosifs ensuite. Dès que la 3e batterie cesse son tir, la batterie ennemie est prise à partie par une batterie de 220 et une batterie de 155. Ces tirs démontrent que l’observation du commandant de batterie et le tir qui a suivi, étaient justifiés.
On signale vers 8h du matin, une pièce en batterie à l’est du village de Courcy. Avec une pièce, la batterie ouvre le feu et dès le deuxième coup, la pièce signalée qui tirait sur le glacis entre la route nationale et Courcy, sur les tranchées françaises, cesse son tir.
01-03/11/1914 - Même mission.
04/11/1914 - 6h45 Plusieurs fumées, indiquant que la tranchée située à l’ouest du moulin, est probablement occupée en partie tout au moins. Il est tiré quatre obus explosifs avec la hausse 2775, le tir terminé, les fumées éteintes n’ont pas été revues. A la même heure cinq obus explosifs 2475 sur une maison au sud de Courcy, le feu là aussi n’a pas reparu.
05/11/1914 - L’aspirant Chapaux est à la date de ce jour, à titre provisoire et pour la durée de la guerre, promu sous-lieutenant et reste affecté à la 3e batterie.
14h15 Le sous-lieutenant Chapaux exécute un tir sur le clocher de Courcy, occupé, d’après un renseignement de l’infanterie, par un ou plusieurs observateurs. Sept obus.
Saint-Thierry, octobre 1914. L’adjudant Latruffe et le Maréchal des logis Chapeau à Cheval. (2PHO 2713)
[A gauche l’aspirant Chapaux, nommé dans ce grade le 04/08/1914, nommé sous-lieutenant le 05/11/1914 ;
à droite l’adjudant-chef Latruffe, nommé dans ce grade le 24/09/1914]
06/11/1914 - AD5 Ordre : « Le lieutenant-colonel commandant l’AD5 a l’honneur de porter à la connaissance du régiment que par l’ordre n°260-D du quartier général en chef, la médaille militaire a été conférée au maréchal des logis Petithomme et au maître-pointeur Dève du 43e régiment d’artillerie. Extraits de l’ordre n°260-D :
Maréchal des logis Petithomme.
« A au combat du 23 août, sous les rafales d’un tir d’efficacité, participé au tir de la batterie, en relevant après chaque coup, relèvement nécessité par le mauvais état du terrain. »
Maître-pointeur Dève
« Est resté constamment à côté de ses chefs très grièvement blessés, sans perdre un instant son sang-froid : a rallié trois fois les hommes des pièces voisines pour abattre l’observatoire de capitaine qui servait de repère à l’ennemi. »
07/11/1914 - Même mission.
08/11/1914 - 23h15 Préparez-vous à exécuter un tir de barrage. 23h25 Exécuter le tir de barrage et fates atteler les avant-trains, les échelons sont prévenus de se tenir prêts à partir.
09/11/1914 - 0h45 Agent de liaison de l’échelon se présente et rend compte que l’échelon est prêt à rompre. 2h Alerte prend fin.
10 et 11/11/1914 - Même mission.
12/11/1914 - 11h30 une lueur est aperçue à l’est du village de Courcy entre le canal et le village. Cinq obus à balles. La pièce cesse son tir.
13/11/1914 [sans note]
14/11/1914 – Le général commandant le 3e corps d’armée attire l’attention sur un certain nombre de points dont l’importance est capitale pour faire échouer les attaques ennemies : liaisons entre l’infanterie et l’artillerie, nécessite d’une observation incessante, de jour et de nuit, du terrain occupé par l’ennemi pour découvrir les batteries adverses qui ouvrent le feu.
I
Les commandants de secteur ou de sous-secteur doivent être reliés téléphoniquement avec les batteries et les pièces en caponnière qui ont pour mission de battre leur zone d’action afin de pouvoir faire déclencher très rapidement le feu de l’artillerie.
L’instantanéité de se déclenchement est nécessaire, dans les circonstances actuelles, par suite de la faible distance qui sépare les lignes adverses, elle ne peut être obtenue que si on supprime les intermédiaires et c’est un fait d’expérience que les intermédiaires téléphoniques retardent les transmissions dans de grandes proportions, alors que le gain de 3 ou 4 minutes peut avoir une importance capitale sur l’issue de l’attaque.
a) Réseau téléphonique doit former un circuit fermé, pour que s’il est rompu en un point, la communication ait plus de chances de s’établir.
b) Il faut envisager le cas où les communications téléphoniques seraient totalement interrompues et il est nécessaire de prévoir l’emploi de fusées. Jusqu’à nouvel ordre et en attendant que leur emploi ait été uniformisé par le haut commandement, la fusée rouge signifiera : « Déclenchez le tir de barrage », la fusée bleue : « Cessez le feu !». Mais dans cette saison, le brouillard est souvent intense et il serait nécessaire de faire partir les fusées de points échelonnés pour être sûr qu’elles seront vues. Des expériences devront être faites dans chaque secteur, le plus tôt possible pour fixer ce point.
c) Enfin, en raison du brouillard ou de la brusquerie et de la violence de l’attaque, le téléphone et les fusées peuvent ne pas suffire à déclencher le tir de barrage. Ce sont alors les pièces en caponnière qui donneront par leur tir le signal du tir de barrage comme cela s’est toujours fait dans la 5e D.I.
Pour ces trois moyens : téléphones – fusées – pièces en caponnière, on peut espérer que les tirs de barrage seront déclenchés avec la rapidité exigée.
II
L’artillerie prévenue, le tir doit se déclencher brutal et violent car il s’agit avant tout de repousser l’attaque et la question de l’économie des munitions n’entre pas en jeu ; mais aussitôt l’attaque repoussée, l’autorité qui a déclencher le feu de l’artillerie, doit le faire cesser ; car s’il s’agit de ne pas compter pour repousser l’ennemi, il faut, la mission remplie, éviter le gaspillage.
III
En ce qui concerne le service de l’observation, il est de première nécessité qu’il fonctionne d’une façon irréprochable et le la liaison soit aussi intime que possible entre l’infanterie et l’artillerie. Mais si les observateurs d’infanterie apportent un précieux concours à l’artillerie comme le fait s’est déjà produit pour lui indiquer des batteries ennemies en action, il est inadmissible que l’artillerie soit à la remorque de l’infanterie et que la première ne soit pas en état de repérer ces batteries par ses propres moyens. Le général commandant de la 5e D.I. rappelle dont les prescriptions de ses notes n°349/S5 du 11 novembre et il n’admettra aucune excuse à leur inapplication. Il est indispensable de réduire au silence, dans le plus bref délai possible, toute batterie ennemie qui entre en action. L’artillerie ne doit pas perdre de vue qu’elle n’a aucune raison d’être que de faciliter la progression de l’infanterie en lui évitant des pertes et en maintenant son moral ; et le meilleur moyen d’y parvenir est de faire le plus de mal possible au personnel et au matériel ennemis ; il lui est donc indispensable qu’elle déploie la plus grande vigilance et il ne faut pas que la longue période actuelle lui fasse perdre les brillantes qualités qu’elle a déployée jusqu’ici. Le service de l’observation doit donc être assuré d’une manière irréprochable, malgré le surcroit de fatigue qu’il impose au personnel.
Le général commandant la 5e Division d’infanterie
Signé Mangin
15-21/11/1914 - L’ennemi ne manifestant qu’une très faible activité dans la zone attribuée à la batterie, la batterie n’a pas tiré. Mais pour entretenir le personnel dans un état d’entraînement suffisant, le capitaine commandant prescrit de temps à autre des alertes inopinées. A la suite de l’inspection des positions par le général de la 5e D.I., il est procédé à l’établissement de tranchées abri, à l’épreuve des obus de 15 cm. Déjà et avant que l’ordre en fût donné, le capitaine commandant avait fait reconnaître et occuper, pendant la nuit, des caves donnant toute sécurité au personnel qui s’y reposait la nuit.
22/11/1914 - 6h45 Le planton détaché au poste d’observation, vient rendre-compte « Vive fusillade dans la direction de Loivres. On a tiré la fusée rouge ». Le capitaine se rend immédiatement au poste d’observation. 9h30 Une lueur se révèle à 15 millièmes à gauche du clocher de Courcy. Les Allemands employant toutes sortes de procédés pouvant induire les observateurs en erreur, le capitaine commandant n’ouvre le feu qu’après avoir vu une deuxième lueur, qui ne peut laisser aucun doute sur sa provenance. C’est bien une pièce de campagne qui tire sur nos tranchées. Tir exécuté pour que le tir ait toute la violence compatible avec la grande zone (300 millièmes) affectée à la batterie. Le capitaine dirige deux pièces sur la lueur. Ouverture du feu : obus ordinaires fusants. Par ce moyen, la direction est vite assurée (2e salve), mais par suite de l’irrégularité du fonctionnement des fusées à la distance de 4500, il faut procéder à la recherche de la hausse au moyen du tir percutant. L’observation du tir des obus ordinaires percutants est assez difficile en raison du faible nuage d’éclatement. Toutefois l’artillerie ennemie étant placée en arrière d’une haie bordée de meules de paille et en avant d’un rideau d’arbres, les hausses 4300 court et 4400 long ont pu être déterminées. Trente obus ordinaires sont envoyés comme tir d’efficacité. L’artillerie ennemie avait cessé son tir, dès l’ouverture du feu sur elle. Le capitaine commandant ayant rendu compte au colonel commandant ml’AD5 qu’il avait vu de l’artillerie ennemie, reçoit l’ordre de battre efficacement. Il faut donc changer la nature des munitions et renouveler le tir. Deuxième tir : obus à balles cor.14 4200 non observé, cor.12 4200 court. Ces quatre projectiles ont suffi pour mettre le feu à la meule de paille qui masquait la lueur aux vues venant du sud. A obus explosifs : 4500 court, 4600 long. Tir d’efficacité : 18 projectiles sur les hausses 4600, 4575, 4550 en faisant varier la direction à chaque coup. A l’issue de ce tir le capitaine passe la revue de la batterie de tir et échelon qui avait reçu l’ordre de s’alerter à 7h30.
14h Du colonel commandant l’AD5 : « Les Allemands font de grands travaux la nuit, les commandants de groupe rechercheront des positions qui pourront être occupées la nuit pour effectuer des tirs à obus ordinaires de façon à gêner les travailleurs. Ces tirs auraient lieu de 21h à 24h et de 5h à 7h.
17h Les tirs pourront être exécutés des positions actuelles si les commandants de batterie le juge à propos. Vers 16h une vérification de hausse d’une tranchée avec des obus ordinaires, a démontré que pour avoir la hausse moyenne, il est nécessaire avec ces obus de tirer plusieurs fois la même hausse. Le réglage donnant lieu à certaines contradictions.
23-26/11/1914 - Continuation de l’installation des hommes. Pas de tir.
Saint-Thierry, novembre 1914. Les chevaux du capitaine et son ordonnance. (2PHO 2688)
[Leharivel, ordonnance du capitaine Stouff]
27/11/1914 - L’artillerie allemande bombarde à nouveau le village de Saint-Thierry. La batterie ne subit aucune perte.
Saint-Thierry, obus Boche non explosé dans le mur d’une maison. (2PHO 2701) [Soldat du 39e RI]
Saint-Thierry, novembre 1914, Le cimetière bombardé par les Boches.(2PHO 2645)
•28/11/1914 – Les avant-trains qui depuis le 17 septembre se trouvent dans une grande carrière située à la sortie sud-ouest de Saint-Thierry et y ont été à l’abri jusqu’à ce jour se sont trouvés dans la zone de bombardement. Un obus éclate tout près de l’écurie de la 3e pièce tuant un homme (2e canonnier conducteur Delahais), cinq chevaux, blessant cinq hommes (Chauvin, Forquy, Leroussel, Fallaize, Dupont), ces deux derniers grièvement, blessant sept chevaux dont deux sont abattus le lendemain. Des ordres sont donnés pour l’évacuation de la carrière et les avant-trains envoyés à l’échelon qui depuis le 22 septembre est installé dans les bois au sud-ouest de Merfy.
29/11/1914 - Les cuisiniers qui sont restés, pour assurer la garde des abris des chevaux, dans la carrière, et ont creusé une tranchée abri auprès de leur cuisine, s’y réfugient en entendant les sifflements très rapprochés. A peine y ont-ils pénétré qu’un obus éclate à moins de deux mètres de la tranchée, les recouvrant de terre et de débris. Les deux canonniers Lecourt et Travers se tirant tant bien que mal de là-dessous ne sont pas blessés. C’est pour n’avoir pas exécuté les ordres donnés que les blessés de la veille ont été atteints car depuis longtemps, il existait auprès de chaque écurie, une tranchée pour les conducteurs. C’est par insouciance et confiance dans le passé que les conducteurs de la 3e batterie ne s’y sont pas réfugiés.
30/11/1914 - 1h15 L’agent de liaison porte l’ordre suivant : « Nous allons être attaqués, alertez votre groupe. »
1h30, La batterie est prête à tirer. Le Capitaine commandant envoie le même ordre à l’échelon et aux avant-trains qui attendront sur place les ordres complémentaires.
2h15 « Contentez-vous de pouvoir être alertés rapidement. Les hommes se recouchent, il est laissé deux hommes par pièce et un sous-officier auprès du matériel.
15h Le capitaine commandant demande, à la suie de l’alerte précédente, l’autorisation de rapprocher à nouveau les avant-trains des arrière-trains. Ce n’est pas la distance (2500m environ) qui est cause de cette demande, mais bien les difficultés d’écoulement dans la traversée de Merfy des avant-trains des huit batteries (six de 75, deux lourd). Dans la nuit et avec le tir que ne manquerait pas d’exécuter les Allemands, il est probable qu’une grande partie des avant-trains ne rejoignent pas leur pièce et que le matériel, si l’attaque progressait rapidement, devrait être abandonné. Le capitaine commandant envisage avec peine cette situation et demande s’il ne vaut pas mieux risquer encore quelques pertes et être sûr d’accrocher et d’emmener les arrière-trains. Le chef d’escadron répond d’attendre deux ou trois jours.
16h30 La batterie de 120 B ayant mis le feu à deux meules de paille, signale que l’on aperçoit des hommes circulant autour. Une douzaine d’obus ordinaires ont été tirés. Percutant 4400, 4450, 4500, 4350 par deux fauchez.
01/12/1914 - Le colonel décide que les avant-trains seront définitivement maintenus à l’échelon. Le canonnier conducteur Dupont est décédé à l’ambulance n°4 à Chenay.
02-03/12/1914 - On aménage des abris pour chevaux aux avant-trains.
04/12/1914 - Fête de la Sainte Barbe. Repos et festin. 12h En l’honneur de la fête cinq obus ratés ont été tirés.
05-07/12/1914 - Les avant-trains s’installent auprès de l’échelon. Les servant creusent un chemin défilé en arrière des pièces.
08/12/1914 – Il est possible que le groupe soit appelé à changer de position sous peu. Le chef d’escadron accompagné du lieutenant orienteur partira en reconnaissance à 7h.
09/12/1914 – Le chef d’escadron part à 8h, laissera l’expédition des choses courantes au capitaine commandant la 3e batterie. Un détachement comprenant 12 sous-officiers et 4 [Maître-pointeurs par batterie ?] partira à 11h30 à Merfy pour se rendre au moulin de Roucy où il recevra de nouveaux ordres. 18h30 Le groupe quittera la position à 5h45 le 10. Les avant-trains quitteront les bois de Merfy à 4h45 du matin de manière à dégager la route que doit suivre un groupe de renforcement du 15e d’artillerie qui doit le remplacer sur la position. 23h30 Retour du commandant.
FRONT DE L’AISNE, Pontavert (Aisne) 10 décembre 1914 - 22 janvier 1915
(retranscription intégrale des JMO SHD 26 N 981/12 et SHD 26 N 981/13)
10/12/1914 – Les batteries suivent l’itinéraire Maco, Châlons-sur-Vesles, Trigny, Prouilly, Pévy, Bouvancourt où le parc est formé à 11h30. De 12 à 13h
14h30 Les batteries par l’itinéraire Bourgogne-Ventelay se rendent à Romain où bivouaqueront échelons et avant-trains. Les servant et chefs de pièces porteurs de leurs paquetages ont quitté la colonne à Ventelay pour se diriger sur Pontavert et les positions de batterie au nord-ouest. :
17h30 Par la nuit noire les deux lieutenants arrivent près de la position de la batterie.
19h Le capitaine commandant qui reconduit son prédécesseur jusqu’à la route de Pontavert, rencontre en chemin les servants qui, malgré la présence d’un guide envoyé à leur rencontre, se sont égarés, les ramène auprès des pièces. Dans cette nuit affreusement noire quelques chutes sans gravité se sont produits. Toutefois le canonnier Vaillant se fait une légère entorse du genou. L’installation, y compris celle des officiers est très rudimentaire.
11/12/1914 - La batterie prend possession de la nouvelle position. Le capitaine commandant cherche un poste d’observation donnant plus de vue que ceux précédemment choisis. Pour cela il se rend d’abord à la Ferme du Temple ensuite à la cote 87, et après plusieurs essais aux environs, il s’installe sur un sapin à la lisière nord-est du petit bois au sud du R de Ployon (ruisseau).
15h Il se présente au colonel commandant le 73e d’infanterie pour se mettre en relation avec lui et connaître les missions.
Pontavert, Bois du Beau Marais, un poste observatoire. (2PHO 2656)
Le poste observatoire. (2PHO 2721)
[Poste observatoire situé dans un sapin à la cote 87
(Butte d’Edmond), à gauche le Maréchal des logis Outhenin-Chalandre,
au centre le capitaine Stouff, à droite le Maréchal des logis Petihomme]
Le poste d’observation du capitaine et la tranchée abris. (2PHO 2676)
[Pontavert, poste observatoire situé dans un sapin à la cote 87 (Butte d’Edmond),
à gauche le Maître-pointeur Dève, à droite le Maréchal des logis Outhenin-Chalandre]
Le poste d’observation du capitaine et ce dernier au pied de son poste avec deux sous-officiers. (2PHO 2682)
[Pontavert, poste observatoire situé dans un sapin à la cote 87 (Butte d’Edmond),
à gauche le Maréchal des logis Outhenin-Chalandre, au centre le capitaine Stouff,
à droite le Maréchal des logis Petihomme]
12/12/1914 - Les échelons et avant-trains qui ont bivouaqué sont cantonnés à Romain.
13h le capitaine commandant qui, la veille s’est déjà présenté au général de brigade pour prendre ses ordres, se rend auprès du colonel du 36e commandant de secteur sous lequel doit opérer la batterie. Il est entendu qu’une liaison téléphonique sera établie par les soins de l’infanterie entre le colonel et la batterie. Une 2eme liaison existe entre la batterie et le colonel commandant la D5 par l’intermédiaire d’un planton auprès du poste du 155 TR.
Ravitaillement ne peut s’effectuer que la nuit dans des conditions assez défectueuses.
Positions des groupes du 43e RAC dans le secteur de Pontavert-Berry-au-Bac (Aisne).
Le 1er groupe est en position dans les bois situés au nord-est de Pontavert (bois du Beau Marais) à la limite est
du secteur occupé par la 5e DI. La 3e batterie est en position au Ployon-Ouest, observatoire cote 87.
(fonds de carte IGN)
Positions des groupes du 43e RAC dans le secteur de Pontavert-Berry-au-Bac (Aisne).
Le 1er groupe est en position dans les bois situés au nord-est de Pontavert (bois du Beau Marais) à la limite est
du secteur occupé par la 5e DI. La 3e batterie est en position au Ployon-Ouest, observatoire cote 87.
(Groupe des canevas des tirs, 5e DI, feuille 3, 31/01/1915,
JMO 7e batterie du 43e RAC SHD 26 N 982/8)
Secteur de Pontavert-Berry-au-Bac (Aisne), la 3e batterie du 43e RAC est en position du 10/12/1914 au
29/01/1915 au Ployon-Ouest (Bois-de Beau-Marais), observatoire cote 87 à 800 m au sud de
la ferme du Temple (Fonds de carte : détail du Groupe des canevas des tirs, 5e DI, feuille 3, 31/01/1915,
JMO 7e batterie du 43e RAC SHD 26 N 982/8).
13/12/1914 - La liaison téléphonique est établie avec le colonel commandant le 36e.
8h Avant d’ouvrir le feu, le capitaine commandant fait procéder à un nettoyage sommaire du matériel et à l’amélioration des plateformes pour 90 sous la direction du sous-lieutenant Garçonnot. Des études sont entreprises pour la construction d’un puits à proximité de la batterie.
16h30 Le capitaine commandant accompagné du sous-lieutenant Chapaux se rend directement aux tranchées de 1ère ligne pour se rendre compte de l’aspect du terrain. Ils en reviennent vers 18h. Quelques hommes d’infanterie interrogés ont témoigné une légère inquiétude de n’avoir pas entendu l’artillerie française. Il leur a été répondu qu’elle était en position derrière eux et prête à les soutenir.
17h30 Le capitaine retourne à la batterie.
Téléphoniste déroulant le fil de la batterie au poste du capitaine.(2PHO 2703)
Un de mes servants (Travers), sortant de la tranchée. (2PHO 2677)
Pontavert, décembre 1914. Le cuisinier Lefebvre dit Calumet sortant de sa cuisine
43e artillerie, 3e batterie, 2eme pièce. (2PHO 2674)
14/12/1914 - 9h30 Le capitaine commandant rend compte au colonel du 36e qu’il va vérifier les directions et les éléments des pièces.
11h 1er tir avec le matériel de 90. 2e tir avec les 3e et 4e pièces de 75, les éléments donnés sont toujours exacts.
15/12/1914 - 14h Un artilleur en position dans les bois au S-E de Coberny, ayant manifesté une certaine activité, le capitaine commandant cherche à faire taire, au moyen du matériel de 90, 13 obus à mitraille et 11 explosifs. Le matin, le chef d’escadron accompagné du colonel de l’AD5 est venu inspecter les positions et l’installation du personnel.
15h Les premiers travaux pour la construction du puits sont commencés.
Lefebvre et Travers. Ils abandonnent leur plat. Leur chef de pièce (Roussel) est en train de les observer
à cheval sur le toit de la cabane. (2PHO 2730 et PHO 2732)
Le cuisinier de la 2e pièce et son aide discutant sur la façon de faire cuire une épaule de mouton (2PHO 2731)
16/12/1914 - 8h La 1ère pièce de 75 qui n’avait pas de direction déterminée a été placée et mise en direction sur le centre du Bois en Bonnet Persan. Il est tiré 12 obus ordinaires, 4 par pièce pour assurer le recouvrement des zones par les pièces de 75.
Eléments du tir de barrage : à droite à fond, par X… fauchez ou fauchez double, tir percutant ou à obus explosif. 2400 à balle, 2500 explosifs. 10h Reconstitution de la lisière défraichie en avant de la batterie et construction de plateformes pour le matériel de 90.
17-24/12/1914 -Complément de l’installation, le puits est terminé. Avec le 90, on exécute chaque jour quelques tirs tantôt sur Craonne, tantôt sur les tranchées.
Le cuisinier des officiers (R. Larcher) sortant de sa cuisine
avec un plat pour le capitaine. (2PHO 2733)
Pontavert décembre 1914. Le lieutenant Chapeau et le cuisinier des
officiers sortant de sa cuisine.(2PHO 2734) [Au premier plan le cuisiner R. Larcher]
Mon cuisinier Lefebvre dit Calumet. Devant sa cuisine. (2PHO 2702)
Cliché on légendé (2PHO 2678) [le maître-pointeur Dève]
Cliché non Légendé (2PHO 2740)
24/12/1914 - 19h Une fusillade assez vive éclate dans la direction de la Ville-au-Bois. La batterie est alertée prête à exécuter le tir de barrage qui est exécuté par les 1ère et 2e batteries, mais la 3e batterie avec ses pièces de 90 exécute un tir sur les lisières sud-est du bois de Chevreux, tir dont les éléments avaient été déterminés dans journée du 24.
25/12/1914 - Un sous-officier est envoyé à la lisière nord du bois des Marais pour obtenir des occupants des renseignements sur le tir de la veille. La 1ère salve a paru courte mais tous les autres coups sont tombés sur les lisières- et à l’intérieur des bois. Le capitaine commandant est très satisfait car ce tir d’une part est un excellent exercice pour le personnel et a probablement produit de bons effets. Une chose certaine c’est que l’infanterie qui garnit les tranchées de la lisière nord du Bois des Marais a pu se rendre compte que les batteries étaient toujours prêtes et en mesure de lui apporter son concours efficace.
25 décembre 1914. La ferme du Temple. La maison d’habitation. (2PHO 2700)
[A gauche le Maréchal des logis Outhenin (?), au centre le Maître-pointeur Dève, à droite le sous-lieutenant Garçonnot]
25 décembre 1914. La ferme du Temple.Fusils allemands abandonnés et brûlés par eux. (2PHO 2695)
[A gauche le Maréchal des logis Outhenin-Chalandre et à droite le Maître-pointeur Dève]
25 décembre 1914. Intérieur de la maison d’habitation de la Ferme du Temple, la chambre à coucher (2PHO 2649)
[De g. à d. le sous-lieutenant Garçonnot, le maréchal des logis Outhenin-Chalandre et le maître-pointeu Dève]
25 décembre 1914. La Ferme du Temple.Dans le grenier de la maison d’habitation,
le capitaine étudie les positions de l’ennemi.(2PHO 2642)
[A gauche le Maréchal des logis Outhenin, au centre le capitaine Stouff, à droite un maréchal-des-logis non identifié]
25 décembre 1914. La Ferme du Temple bombardée 25 décembre, la Ferme du Temple. Vue prise
par les Allemands. Vue prise du toit de la maison du grenier de la maison d’habitation, vers Coberny.
d’habitation et vers Craonne. (2PHO 2753) (2PHO 2681)
Panorama couvert par les clichés ci-desus.
(Fonds de carte : détail du Groupe des canevas des tirs, 5e DI, feuille 3, 31/01/1915 (JMO 7e batterie du 43e RAC SHD 26 N 982/8).
25 décembre. La Ferme du Temple. (2PHO 2715)
[Pontavert, la Ferme du Temple, 25/12/1914, à droite le sous-lieutenant Garçonnot,
à gauche le Maréchal des logis Outhenin-Chalandre]
25 décembre 1914. Dans les ruines de la Ferme du Temple. (2PHO 2697)
[le Maréchal des Logis Roussel]
25 décembre. Les officiers de la 3e batterie fêtant noël dans le bois de Beau-Marais. (2PHO 2705)
25 décembre. Les officiers de la 3e batterie fêtant noël (2PHO 2746)
[A gauche le sous-lieutenant Garçonnot, au centre le capitaine Stouff, à droite le lieutenant Chapaux.]
Pontavert, décembre 1914. Le capitaine Stouff et le Lieutenant Chapeau dans leur bureau
qui est une cabane de garde-chasse. (2PHO 2762)
[A gauche le capitaine Stouff, à droite le lieutenant Chapaux]
Pontavert, décembre 1914. Le lieutenant Chapeau devant le bureau. (2PHO 2657)
Pontavert, janvier 1915. Le capitaine Stouff, son ordonnance (Leharivel) et le Lieutenant Chapeau
devant son bureau qui est une cabane en planches de garde-chasse. (2PHO 2699)
[A gauche le lieutenant Chapaux, au centre le capitaine Stouff, à droite Leharivel ordonnance du capitaine]
26/12/1914 - Avec le 90, on tire sur plusieurs objectifs dans la zone Moulin de Vauclerc, cote 55 (sources du Ployon).
27/12/1914 - Le lieutenant Chapaux qui la veille a passé une partie de son après-midi dans les tranchées, a rapporté les renseignements suivants : Dans le bois au sud-est de Chevreux se trouvent de nombreux baraquements occupés. Le capitaine commandant qui, la veille avait eu des éléments sur cette partie du terrain, fait exécuter des 7h du matin, un tir de 15 coups par pièce sur cet objectif. Les coups doivent porter car peu après les bois de Pontavert sont copieusement arrosés.
15h Le capitaine commandant rend compte au colonel commandant le 36e qu’il a constaté que le 36e est en train d’ouvrir des tranchées dans la direction du Bois Persan. Le 26 au soir à 22h il s’est rendu accompagné du lieutenant auprès des travailleurs, pour se rendre compte de l’activité de l’ennemi. Il a constaté que les Allemands installés au Bois en Bonnet Persan tirent fréquemment sur les travailleurs (coups de fusil). Il a l’intention de protéger le travail en tirant de temps en temps et à intervalles irréguliers sur le bois occupé par l’ennemi. L’affaire est entendue.
17h30 à 22h Tirs sur le Bois en Bonnet Persan avec les éléments trouvés vers 16h (90).
28/12/1914 - La zone du tir de barrage étant changée, il est nécessaire d’effectuer un nouveau réglage. Cette opération en raison du brouillard ne peut avoir lieu que vers 15h30 (3e pièce de 75 à obus de 2500, 4e pièce 75, 2550).
29/12/1914 - 11h L’artillerie ennemie en position vers le cimetière et le parc de Craonne manifeste une certaine activité. L’infanterie demande que cette artillerie soit prise à partie par la batterie de 90 (2 pièces).
11h15 Ouverture du feu sur cette artillerie. Il est probable que le tir a été efficace si l’on en juge par le nombre de batteries ennemies qui ont été mises en action. Les coups sont partis de 4 directions différentes Le Poteau, SE de Coberny, N de Chevreux, cimetière de Craonne.
14h la batterie reprend le tir sur le même objectif. Cette fois l’ennemi paraît décidé à détruire la 3e batterie qui reçoit environ 80 projectiles dont plusieurs avec la bonne hausse, mais qui ne font, vu leur mauvaise espèce, aucun dégât, ni au matériel, ni au personnel. Un de ces obus est tombé sous le débouchoir de 90 sans le dégrader, un autre de 50 centimètres de la roue gauche d’un caisson sans occasionner aucune dégradation. A l’efficacité près, ce tir a rappelé au personnel de la batterie la séance d’Hanzinelle (23 août1914).
Le capitaine Stouff devant le débouchoir de 90 bouleversé par un obus. (2PHO 2761)
Regardant un trou d’obus les hommes entendent un autre obus arriver. (2PHO 2670)
Un groupe de la batterie autour de débris d’obus allemands.(2PHO 2643)
Le musée des horreurs, éclats d’obus Boches. (2PHO 2767)
30/12/1914 - En vue d’éviter au personnel et au matériel des pertes toujours possibles, vu les éléments obtenus par l’ennemi, le colonel commandant l’AD5 a demandé au capitaine commandant de chercher un autre emplacement pour les pièces de 90. Mais après explications, le capitaine commandant propose de rester aux emplacements occupés en construisant les abris nécessaires. Il en est ainsi ordonné et le travail immédiatement commencé.
31/12/1914 - Le capitaine commandant Monsieur Stouff ; Sous-lieutenant armée active Monsieur Chapaux ; Sous-lieutenant de réserve Monsieur Garçonnot.
Le capitaine Stouff, le Docteur Ravet du Havre et un servant assis dans un trous d’obus. (2PHO 2748)
[De g. à d. un servant de la 3eme batterie, le docteur Ravet et le capitaine Stouff]
Pontavert décembre 1914, les lieutenants Chapeaux et Garçonnot (2PHO 2760)
[Sous-lieuteants Garçonnot à g. et Chapaux à dr.]
Non légendé (2PHO 2771).
[Le sous-lieutenant Garçonnot dans les premières lignes du 36e RI ?]
Le 31 décembre la batterie qui fait toujours partie du 1er groupe de l’AD5 est en position dans la clairière au nord-ouest de la côte 77 iet au dud-ouest de la côte 87 à égale distance de ces deux côtes au nord-ouest de Pontavert.
La batterie dispose en matériel de 2 pièces de 75, 2 pièces de 90.
La batterie ayant reçu pas mal de projectiles, le capitaine commandant fait procéder à l’établissement de parapets pour assurer la protection du personnel servant les pièces de 90. Malgré les tirs répétés de l’ennemi, le capitaine insiste pour se maintenir sur sa position qui est maintenant organisée, il lui est laissé toute latitude. Depuis le 11 décembre jour de la prise de possession de la position, les pièces de 90 ont tiré tous les jours. Zone d’action allant du Moulin de Vauclerc au Poteau nord de la Ville au Bois. Elle a également été prise à partie par de l’artillerie lourde 15 cm (mauvaise qualité) tous les jours sauf le 30 décembre. Le 31 vers 10h, l’ennemi qui veut probablement se débarrasser une fois pour toutes de la batterie, met en action sur les lisières de bois un peu au nord de la batterie heureusement, une batterie de mortiers de 21 cm qui envoient 15 projectiles (excellente qualité).
Le dernier obus tiré plus près de la batterie est tombé à environ 50m de la ligne des pièces. Aucun dégât. La batterie procédant à la confection des épaulements n’a pas tiré ce jour-là.
Pontavert, Bois du Beau Marais, arbre coupé par un obus. (2PHO 2723)
Un arbre coupé en deux par un obus près de la 2e pièce. (2PHO 2672)
Un arbre creux coupé par un obus derrière ma pièce. (2PHO 2755)
Pontavert, Bois du Beau Marais, arbre coupé par un obus. (2PHO 2722)
[A g. le docteur Ravet, accroupi et le sous-lieutenant Garçonnot débout]
Arbre coupé en deux par un obus, au premier plan le brigadier Caron
dans ses mains (de la part de M. Carron). (2PHO2687)
Roussel dans un trous d’obus au pied d’un chêne avec un morceau du projectile
est dans le trou d’obus. (2PHO 2641)
01/01/1915 - 7h30 Avec les pièces de 90, tirs sur l’artillerie en position au N-E de Craonne.
10h La batterie de 15 envoie quelques rafales fusantes et percutantes sur la batterie. Les éclats d’un de ces obus blesse légèrement le canonnier Rimbert, ex-brancardier qui à maintes reprises avait sollicité l’honneur d’être employé comme servant auprès des pièces et qui avait obtenu satisfaction quelques jours avant.
Ce canonnier peut et demande à continuer son service. D’autres éclats occasionnent des dégradations au matériel (roues brisées, bouclier d’appareil de pointage 3e pièce démoli). Entre temps (quelques coups fusants d’un calibre moindre arrosent les environs de la batterie.
15h A obus fusants et avec les pièces de 90, on bat les lisières de bois au N de la station de Chevreux. Comme à chaque tir, la batterie est prise à partie et avec des éléments d’efficacité, le capitaine commandant donne les ordres suivants : Il est probable que dès l’ouverture du feu, nous allons recevoir des projectiles. Il est bien entendu que si ces coups tombent assez loin des pièces, on suspend provisoirement le tir, si au contraire les coups tombent près des pièces, à chaque arrivée doit correspondre un départ. Ce subterfuge a déjà été employé avec succès par la batterie.
15h15 Deux projectiles tombent sur la ligne des pièces, un à l’emplacement exact occupé par le tireur de la 1ère pièce de 90 (Ecker) qui pour la première fois a mis le feu du côté gauche de la pièce au moment précis où le projectile ennemi arrivait sur le sol. On peut dire que c’est à cette circonstance particulière que le tireur doit être encore vivant. Un de ses camarades (Lainé) l’interpelle en ces termes : « 1er janvier 1915, 16 heures, encore vivant ». Cette réflexion dénote un excellent esprit.
Pontavert Janvier 1915, le Maréchal des logis Outhenin et le servant Lainé fumant ma pipe.
02/01/1915 - Achèvement des épaulements à partir de demain, le tir reprendra plus violent que jamais.
03/01/1915 - Le capitaine commandant envoie un sous-officier dans les diverses localités où se trouvent les dépôts de 90, pour en rapporter des obus allongés. Les obus à mitraille tirés journellement par la batterie ne pouvant agir efficacement que sur le personnel découvert. Le sous-officier n’a ramené que des obus à mitraille. La batterie a dans la journée exécuté quelques tirs, sur la croupe nord-est de Craonne, il lui a été peu répondu.
16h le lieutenant Garçonnot revient à la batterie de tir.
04/01/1915 - Le capitaine commandant qui désire gêner si possible l’action de l’artillerie établie au nord et sur le plateau de Craonne, effectue un réglage par rapport aux dernières maisons au nord-ouest de Craonne ; éléments obtenus : C21, 4200, A 13°. Dès l’ouverture du feu, la batterie est prise à partie par une artillerie de gros calibre (150) qui après un tir de 30 projectiles (m qualité) envoie un 2e tir d’efficacité, tombé à moins de 10m des 2 pièces de 90. Le 2e au contraire s’est trouvé déplacé vers l’E et dans le bois. Seul le fil téléphonique reliant la batterie au poste d’observation du capitaine a été endommagé et seulement par le 2e tir (environ six ruptures).
05/01/1915 - La journée est mise à profit pour réparer et mettre en parfait état tous les appareils téléphoniques, ainsi que le matériel de 90.
06-08/01/1915 - Même mission
•09/01/1915 - La batterie est prise à partie par une batterie d’obusiers de 105 qui envoie une vingtaine d’obus explosifs. Un des éclats après avoir ricoché blesse le canonnier Vauquelin, abrité dans une tranchée, blessure peu grave mais nécessitant tout de même l’évacuation.
10-15/01/1915 - Rien de particulier.
Janvier 1915 la batterie de tir un jour de revue. Au premier plan le capitaine Stouff. (2PHO 2725)
Janvier 1915. La batterie de tir. Photo prise par mon capitaine afin que je sois dessus. (2PHO 2724)
La 3eme batterie. Rassemblement des servants en tenue de départ. (2PHO 2710)
Sous-bois, chemin conduisant à la batterie. (2PHO 2741)
16/01/1915 - Une batterie, en position au nord-ouest de Chevreux, à environs 800m de ce hameau a pu être repérée par le capitaine commandant les 10,12 et 14. Le 10 elle avait tiré environ 30 projectiles dont la moitié sur la batterie. Le 12 quatre et le 14 quatre (une seule pièce). Le capitaine commandant qui a demandé l’autorisation de la contrebattre efficacement si elle se dévoilait à nouveau et qui l’a obtenu, ouvre le feu avec les pièces de 90 à 13h et continue jusqu’à 14h45, heure à laquelle cette batterie se décide d’entrer en action. Les 2 pièces de 75 qui avaient été préalablement orientées sur cet objectif, exécutent un tir de 42 obus explosifs.
17/01/1915 - Rien de particulier, la batterie reçoit un arrière train de canon.
18/01/1915 - La batterie subit les pertes suivantes : un obus de 105 explosif tombe dans l’écurie abritant 4 chevaux de la batterie (d’officiers 2, de trompette 2). Deux sont tués sur le coup, le 3e qui a la moitié des naseaux emportée et qui saigne abondamment, meurt pendant le trajet de la batterie à Roucy, le 4e a quatre plaies sur la gravité desquelles on ne peut se prononcer immédiatement.
19/01/1915 - Rien de particulier.
Le vaguemestre et son planton. (2PHO 2664)
Janvier 1915. Mon cuisinier et son aide travaillant dans une tranchée. (2PHO 2714)
[Le servant travers à g., le cuisinier Lefebvre dit Calumet à dr.]
Un groupe de pièce. (2PHO 2666)
[Pontavers, Bois du Beau Marais, pièce de 75 mm de la 3e batterie du 43e RAC,
avec inscription sur l'affut : « 19 janvier 1915 »]
Cliché non légendé (2PHO 2726)
[Pontavers, Bois du Beau Marais, pièce de 75 mm de la 3e batterie du 43e RAC,
avec inscription sur l'affut : « 19 janvier 1915 »]
Cliché non légendé (2PHO 2727)
Janvier 1915. La pièce de 90. (2PHO 2675)
[André Roussel, maréchal des logis, 3e batterie, 2e pièce, 1er groupe du 43e RAC]
20/01/1915 - Par suite de la crue sur l’Aisne, le Ployon qui était à sec jusqu’à ce jour, se remplit d’eau ; le même jour plusieurs locaux des hommes sont envahis par l’eau.
21/01/1915 - Construction d’un pont pour aller au poste de commandement du capitaine aux pièces.
22/01/1915 - 13h Tir sur les lisières du Bois de Chevreux, sur le Parc de Craonne, le poste d’observation de la cote 87 est pendant le tir, sérieusement bombardé. Pour la 1ère fois, des coups semblant provenir de la batterie de la Musette, tombent aux environs de l’arbre servant de poste d’observation. Depuis quelques jours, l’ennemi croyant s’être trompé sur la position réelle occupée par la batterie, tire sur la lisière E du mouvement de terrain à environ 150 m au nord-est de l’emplacement des pièces.
•15h30 Le tir est terminé, le capitaine est revenu à son poste de commandement, on est en train de distribuer une ration d’eau de vie et le sous-lieutenant a réuni les sous-officiers pour leur donner des instructions. La batterie de 155 TR tire et l’ennemi commettant, une erreur d’appréciation assez considérable, lui adresse quatre projectiles de 15 (bonne qualité). Le premier, tombe à environ 100 m au nord du rassemblement formé par les hommes aux distributions et les sous-officiers. Le capitaine commandant donne l’ordre de s’abriter ; à peine l’ordre venu, le commandement est-il exécuté, qu’un deuxième projectile tombe à environ 20m de l’abri (chambre des officiers) près du pont nouvellement construit, un des éclats atteint le maréchal des logis Roussel à la cuisse droite, blessure nécessitant son évacuation.
Pontavert, Bois du beau Marais. Lieutenant Chapeau à l’entrée de son gourbi.
Endroit où j’ai été blessé. (2PHO 2679)
Accéder ci-dessous à suite de la
RESTITUTION DU JOURNAL DE MARCHE ILLUSTRE D’ANDRE ROUSSEL
III
Séjour à l'Hôpital auxiliaire n°104 à Toulouse
***
Index des noms de personnes figurant dans les légendes des clichés